Mistur est un groupe norvégien qui avait fait son petit effet, il y a de cela quelques années, lors de la sortie d’"Attende". Et j’avais totalement compris la "hype" à l’époque. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’avais trouvé Mistur génial, et foutrement prometteur. Et puis... c’était du sognametal. Et rien que pour ça, cela valait la peine d’essayer. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et Mistur a signé avec Dark Essence Records. Une nouvelle raison pour moi de sentir que ce nouvel album allait être très attendu. Et puis, d’un point de vue personnel, j’ai eu la chance de voir Mistur en live au Blastfest cette année, et laissez-moi vous dire que j’étais véritablement emballée. J’attendais donc "In Memoriam" de pied ferme.

L’album s’ouvre donc sur "Downfall", où on entend déjà clairement les sonorités reconnaissables du sognametal. Les initiés reconnaîtront d’ailleurs sans peine des allusions à Windir. Et dès ce premier morceau, j’ai été conquise. J’étais déjà acquise à la cause de Mistur, mais cette intensité dans la musique n’a pas mis longtemps à me convaincre. Il y a un côté majestueux et épique à chaque mesure. Et ce mix quasi parfait entre les vocaux growlés d’Oliver Øien et la voix claire d’Espen Bakketeig ne cesse de me réjouir. Même si j’ai un faible pour la voix de ce dernier, cette fichue faiblesse des vocaux claires ne cessant de me hanter. Avec "Distant Peaks", Mistur continue sa démonstration. Quelle ambiance ! Le titre s’avère être relativement long, mais l’intensité n’est jamais relâchée. Mention spéciale aux solos de guitares qui sont absolument bluffants... Notons aussi le clavier qui rajoute une véritable profondeur au titre. Suit "Firstborn Son" qui explore des sonorités différentes, plus brutales et martiales.

Avec "Matriarch’s Lament", on retrouve la dimension majestueuse chère au groupe. Je vais sans doute me répéter, mais il y a une véritable intensité chez ce groupe. Et plus que ça, ils ont une âme. Et une véritable identité musicale. Et ces vocaux clairs en fin de titre... que dire ? Encore un coup de maître. Le titre suivant, "The Sight", s’avère être plus minimaliste, avec des guitares assez classiques et un rythme plus apaisé lors des premières mesures. Pourtant Mistur revient rapidement à l’assaut. Je ne sais pas vraiment ce qu’il y a de spécial dans ce titre, mais je trouve qu’il est l’un des plus remarquables de l’album. A mon sens, il résume assez bien la ligne directrice du groupe. Mais la palme revient au dernier titre de cet album, "Tears Of Remembrance", qui est LE morceau à écouter. L’atmosphère qui y est travaillée est tout simplement remarquable, et le flot d’émotions transmises par le groupe est absolument grandiose. On ne peut que saluer le travail des musiciens qui ont, dans ce titre, la possibilité d’exprimer la mesure de leur talent. C’est sans doute mon morceau préféré de cet album, mais aussi de toute la discographie de Mistur. Abouti et mature.

Abouti et mature sont les deux adjectifs que je retiendrais pour qualifier cet album. Mistur a été silencieux pendant quelques années, mais si c’est pour revenir avec une production de cette qualité, je suis prête à patienter encore quelques années pour les revoir. Un groupe dont les musiciens n’ont désormais plus rien à prouver et qui possède une intensité qui ferait pâlir bien des grands noms de la scène. Mistur s’impose comme un groupe de qualité, et comme un choix de grande qualité. Je suis impatiente de voir ce qu’ils nous proposeront dans le futur, car "In Memoriam" a vraiment été un plaisir non coupable. Et le fait que les morceaux soient relativement longs m’a permis de profiter correctement de cette expérience musicale.