Le groupe
Biographie :

Molis Sepulcrum est un groupe de death metal hongrois formé en 2019 et actuellement composé de : Disemboweler (basse, chant / Gravecrusher, ex-Necrosodomy, ex-Goblin Gore), Winehammer (batterie) et Alkoholizer (guitare / ex-Gravecrusher). Molis Sepulcrum sort un premier EP, "Left For The Worms", en Juillet 2021 chez Pulverised Records.

Discographie :

2021 : "Left For The Worms" (EP)


La chronique


Ah les productions de chez Pulverised records, label de Singapour qui tape dans le "qui tache" à chaque fois, toute une histoire ! Les mecs n’ont pas besoin d’aller chercher la merde, elle semble venir naturellement à eux. Et quand je parle de merde, ce n’est pas péjoratif, au contraire, j’entends par merde de la saleté, du dégoulinant, du putride, bref tout ce qu’on aime en tant que fan de metal de la mort. Molis Sepulcrum est un gros tas d’immondice sonore, du très lourd, du gras, du sale comme on l’aime, comment peut-on tomber amoureux d’un truc pareil ? J’arrive pas à comprendre où mes sentiments me portent des fois…

Donc Molis Sepulcrum, c’est hongrois… Ok, il y a des membres de Gravecrusher et Morbid Carnage… Ok, et "Left For The Worms" est leur premier MLP… Ah bon ? Parce que sans déconner, la musique du trio poutre sévèrement, à tel point qu’autant de savoir-faire compilé en seulement six petits titres, c’est étonnamment surprenant de surprise ! Dès le départ, on se prend un death metal crunchy assaisonné de HM2 ciselée, dont l’image sonore inspire des petites dents aiguisées qui nous lacèrent les conduits auditifs. Le drumming est fat de chez fat, avec son lot de cymbales criardes et distordues, mais celui-ci sonne terriblement naturel et acoustique et contraste avec le tapis crassouille de la guitare et de la basse. Le chant, éructé, grommelant, sale et tout ce que tu veux, en rajoute une couche, ne nous plaignons pas. Le death dispensé sur "Left For The Worms" cavale à plein régime, à grand renfort de d-beat qui s’assume, mais sait parfois user de la pédale de frein pour te foutre des à-coups surprenants qui peuvent être fatals si tu n’as pas bien attaché ta ceinture. On a aussi le plaisir d’entendre d’excellents solos de guitares, dissonants, avec son lot de coups de vibrato, d’harmoniques, merci Jeff Hanneman d’avoir éduqué toute une génération et de les avoir initiés au plaisir du bordel virtuose ! Les nombreux mid-tempos présents dans cette bouillie épaisse sont, à chaque fois, placés là où il faut, quand il faut, avec l’intention qu’il faut, qu’on se le dise.

Le truc bien jubilatoire avec ce MLP de la mort qui tue, c’est que le death qui s’y trouve est un habile mélange d’influences européennes et ‘ricaines. On a du groove comme sur les vieux Cannib’, et du "qui colle" à la Dismember avec un petit côté rock'n’rollesque à la Cardiac Arrest. Dans la grande famille des groupes qui jouent aujourd’hui ce que l’on appelle de la New Wave Of Old School Death Metal, et qui sont rangés dans la catégorie HM2, Molis Sepulcrum se distingue grâce à un songwriting pas si linéaire que ça, avec son lot de cassures, de changement de tempos, de surprises surprenantes, bref, dès le départ, on passe du d-beat au blast, avant de revenir au d-beat puis à un mid-tempo lourdingue, le tout soutenu par une rythmique qui avance inexorablement vers votre petit corps sans défense, fragile et immobile, qui attend sa raclée, tout tremblotant. On en entend plus en vingt-trois minutes sur "Left For The Worms" que sur la plupart des longue durée de quarante-cinq minutes qui pullulent sur le marché du metal à pustules. Et puis autre chose, combien de groupes utilisent la recette du son pourri cracra mais qui ne le sont pas pour autant ? Molis Sepulcrum, c’est des vrais enfants des marais, ils sont tout verts avec des algues collées au niveau des aisselles, ils puent l’eau stagnante ces zicos, je vous jure ! Ce son, c’est une nuée de moustiques que l’on tente désespérément de faire fuir en bougeant vivement les bras, tout en sachant que l’opération reste vaine et qu’on va se faire piquer pour finir comme Coluche dans Banzai.

Vous l’aurez compris, le death metal de Molis Sepulcrum est terriblement divertissant, il bondit, jaillit, rampe parfois, pour approcher sa victime de plus près. Le son est délicieusement perverti, le genre de truc que tu ajoutes à la playlist que tu as habilement préparé pour faire fuir de chez toi les retardataires en fin de soirée, tu sais, quand tu as quelqu’un qui a pas capté que tu voulais qu’il se casse parce qu’il capte pas que tu es crevé, tu lui colles ça dans la caboche, je ne donne pas cinq minutes avant que le premier "Bon, je vais y aller" se fasse entendre. Une excellente découverte qui date de 2021 mais qui n’a rien perdu de sa fraîcheur !


Trrha'l
Mai 2023


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/molissepulcrum