Ca défouraille sévère ! Après l’écoute des deux premiers titres de l’album à savoir "Intro" (quoi de plus logique ?) et "With No Regrets", ce sont les premières pensées qui ont traversé mon esprit. L’ambiance était déjà un peu annoncée avec un artwork qui ne casse pas des briques mais qui est très explicite et c’est donc armés d’un son très puissant - mais qui pourrait respirer un peu plus - que les Parisiens dévoilent leur premier véritable album. Ajoutons à cela des compositions avec une grosse base hardcore mais qui ne boudent pas des styles plus ou moins voisins, ce qui dynamise l’ensemble et nous fait frétiller les babines avec des titres comme "Escape" ou encore "Years Of Blood". Ajoutons à cela un jeu de batterie foutrement efficace, couplé à une basse qui l’est tout autant ("Cruelty", "Fuck It Again"), et je ne parle pas de la voix, bien cruelle, renforçant le sentiment de noirceur de l’ensemble de l’album. Attention toutefois à ne pas réduire le groupe à cette poignante voix puisqu’elle ne serait rien sans ses acolytes derrière et nous le prouve avec "How We Die" un titre instrumental qui glisse comme papa dans mam… euh… comme une lettre dans du beurre. Non, ce n’est pas ça l’expression ? Bref vous l’aurez compris la première (grosse) moitié de l’album nous donne déjà un aperçu très positif de l’effort fourni sur ce "Deny Life". MPO est également adepte du petit coup de fouet qui fait du bien au rythme avec "Vigilance" ou "Hate Keeps Awake" un peu plus tôt sur la galette. Le déferlement de coups se stoppe sur "Try Hard" et ses cordes bodybuildées. Aucune grosse rature à déclarer sur ce premier gros jet de MPO, avec en plus une durée d’album qui paraît judicieuse. Le seul petit bémol qu’il est possible de soulever c’est une certaine homogénéité des morceaux qui, au-delà d’en faire un album cohérent, empêche un ou plusieurs titres de s’échapper du peloton mais soyons clairs, MPO est une valeur sûre.

"There Was Life"
Note : 18/20

Un nom bien original et qui change des habituels nom de groupes HxC, en effet, Monsieur Po, c'est un groupe metalcore, parfois aux frontières du death mais avec une puissance et une efficacité... sans fioritures ni délicatesse. En effet, ce premier MCD 7 titres est une petite bombe bien calibrée, puissante, tout simplement hardcore. Monsieur Po est un combo talentueux, qui aura attendu 4 ans après leur première et unique démo pour sortir un premier MCD et nous montrer leur talent, car en effet, suite à de mutiples changements de line-up, le groupe parait avoir trouvé une certaine stabilité. Les guitares sont rapides et le chant de Vince est énergique, plutôt aigu, criard, les morceaux sont rapides, alternant avec des couplets lourds, comme sur le début du MCD : "Start The Fight" et "The Fourth Rider", où on reconnaît d'ailleurs de fortes influences death metal qui apportent une touche d'originalité au groupe. Le groupe met effectivement en avant de nombreuses références comme Heaven Shall Burn, All Out War, Arkangel... On continue l'écoute du MCD et on appreciera l'intro de "Hasaki", puissante et lente à la fois et qui ensuite nous enchaîne sur un tempo très rapide. La piste 4 est excellente, Monsieur Po distille un harcdore qui marquera, et qui s'annonce puissant sur scène. Pour conclure, "There Was Life" ne devrait en effet pas laisser beaucoup de survivants, je conseille donc ce MCD aux fans de hardcore original ou amateurs de moshpits.

Lenore Mai 2008

Démo 4 titres
Note : 14/20

Monsieur Po nous propose sa première démo 4 titres, réalisée en totale autoproduction. Ce groupe jeune (dans le temps) nous sert un metal hardcore intensif. La démo démarre avec une intro tirée d'un filme culte des années 80, "Portés Disparus", et avec une réplique toute aussi culte : "Braddock, je vous préviens, attention où vous mettez les pieds ! ... Je mets les pieds où je veux Little John, et c'est souvent dans la gueule !". Puis arrive le premier morceau, "The Fourth Rider", qui part tambour battant dans la typique veine old school. Le son n'est pas de haute facture mais il n'est pas non plus dégueulasse, gardons à l'esprit que la démo a été enregistrée par le groupe himself. Les morceaux font resortir une nette influence Heaven Shall Burn ou du moins un hardcore à la limite du death. C'est évident dès le second titre, "Seppuku". On sent d'ailleurs en l'écoutant que tout n'est pas encore au point, tout n'est pas calé pile poil mais le potentiel est incontestablement là. Même constat sur "New World Order" où on a droit à des envolées limite thrash-death qui tueraient plus d'une personne dans un pit. La démo se termine avec "Diy" et avec une basse qui se fait bien entendre telle une bonne vieille production hardcore old school. Tout ça est bien prometteur et on regrette que Monsieur Po ne soit pas un groupe du sud, auquel cas il aurait pu s'adjuger les services d'un Christian Carvin (Disturb, Eths, Fat Society...) et ainsi avoir une prod' vraiment très bonne.

Petebull Décembre 2004