La vie de chroniqueur est faite de découvertes. Et celle-ci se nomme Morbid Death. Créé
en 1990 au Portugal, le groupe (qui est visiblement le pionnier du metal dans les Açores)
joue un thrash / death avant de changer de style pour un death metal mélodique aux
influences indus / gothiques. Et si le groupe n’avait littéralement pas fait parler de lui depuis
dix ans, Ricardo Santos (basse / chant), Luís H. Bettencourt (guitare) et Rafael Bullhoes
(batterie) sortent en 2020 "Oxygen", le quatrième album de la formation. Et on écoute ça
maintenant !
On démarre avec "Away", un titre qui affirme directement ses influences indus tout en restant
sur un chant typé death et une construction rythmique death metal. Le mélange est
entraînant, la voix claire surprend, mais on entre facilement dans cet univers saccadé, tout
comme pour "Deep Down", un morceau au refrain très catchy, qui use encore de la voix claire
avant de repartir sur un passage plus martial. Le passage lead en surprendra plus d’un, et
c’est finalement dans la puissance que s’achève le morceau. Retour de la rythmique groovy
entrecoupée de passages de blast pour "To Espace". Un titre plus calme, mais qui reste
dans la dynamique initiée par le groupe, et qui s’écoute tranquillement. L’intro de "Cry Me" va
également surprendre, mais la rythmique reprend le dessus. Entre groove, cris,
harmoniques et choeurs en chant clair, le groupe affirme ses influences.
"Grow Stronger" est le titre suivant, et sans réelle surprise c’est un sample étrange qui
surmonte une rythmique énergique et massive qui donne envie de headbanguer en rythme.
La basse prend une place importante dans le mix, et c’est assez naturellement que le titre
se termine pour laisser place à "Oxygen". Le titre éponyme est plus massif, mais contient
également des samples orientaux, ce qui contraste énormément avec ce death
melodique / metalcore que le groupe envoie sans ménagement. Nouvelle surprise, "Dark Love"
explore clairement le côté gothique de l’univers des Portugais, tout en abattant une
rythmique efficace et une voix féminine. "Jordsträngar" revient piocher allègrement dans les
accents indus du groupe, mais également sur quelques mélodies glaciales empruntées au
death mélodique finlandais. Une voix samplée rythme le titre, et c’est grâce à elle que le
morceau peut finalement exploser.
La fin de l’album s’approche lentement, mais c’est avec "Carved In Stone" que l’album
continue. Et bizarrement, ce titre reprend les mêmes éléments que précédemment, mais il
est beaucoup plus entraînant. Avec son introduction digne d’un film d’horreur, "Parasite With
Ties" nous précipite à pleine vitesse vers un death / indus qui est rapidement contrasté par un
chant clair, puis des hurlements, une rythmique plus lente mais groovy… Le groupe mélange
toutes ses influences en un titre. Les riffs de "Dead Inside" font hocher la tête, et le mélange
est harmonieux, ne mettant aucun instrument en retrait. Finalement assez martial, le
morceau est criblé de petites harmoniques qui lui donnent du relief. On passe à "The Perfect
Lie", le dernier morceau. Inquiétant de prime abord, c’est une rythmique massive qui prend la
suite, tirant dans le prog / death. Les samples renforcent largement ce côté sombre, et le
morceau finira par accélérer pour revenir à son tempo d’origine avant le final.
Le retour de Morbid Death a probablement ravivé des souvenirs chez certains fans, mais le
style du groupe est plutôt complexe à cerner. "Oxygen" n’est pas un album ordinaire, et
certains morceaux sont malheureusement assez décousus par rapport à d’autres, beaucoup
plus intéressants. A voir si le groupe parvient à garder une ligne directrice plus claire sur sa
prochaine sortie.
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