Alors qu'on les croyait passés de vie à trépas, les pré-retraités de Morgue signe un charmant retour avec ce "Doors Of No Return". Malgré quelques aventures musicales à droite à gauche (400 The Cat, Superstatic Revolution), leur précédent album datait de 2002. Difficile de mettre une étiquette sur nos papys sudistes, tant leur brutal death se veut gras, déstructuré et tout simplement dégueulasse. Je dirais même qu'ils n'hésitent pas à flirtouiller avec le black metal, un peu à la manière d'un Belphegor ou Gorgoroth, tout en conservant de gros riffs bien caverneux.
Ce troisième album a été enregistré à Galargues par Michton puis mixé et masterisé par Colin Marston. Fred (Feral) et Will (Mutilation) ont ajouté leur voix à cet opus tant attendu. Je ne sais pas si on peut dire que Morgue n'a pas pris une ride, mais on peut surtout affirmer que leur musique se veut aussi bonne que ce qui se faisait de mieux à l'époque où ils ont arrêté. Point de technique à outrance ou de deathcore ici, on nage vraiment dans les vraies bonnes valeurs de la fin des années 90. On sent plein d'influences différentes, de 1349 à Hate, en passant par Dark Funeral ou Marduk. Ça sonne très black, mais aussi et surtout très boucherie, très noisy, limite un peu "true-black-metal-enregistré-dans-une-cave". Ce côté blasphématoire de cathédrale est pour le moins appréciable, tout comme cette réalisation qui sonne un peu à l'arrache, ça colle parfaitement au style du groupe et à leur musique.
Dès les premières notes de "Polar Aftermath", le bulldozer est en marche, et ça sera cette même machine à brutalité qui va nous écraser durant neuf morceaux. Bien évidemment, rien de révolutionnaire dans le genre, une linéarité extrême qui ne permet pas d'extraire une piste qui sortirait du lot, mais dans l'ensemble on se fait bien étrangler par ce fléau de violence sur fond de goritude putréfiante. Bref, à écouter, voire à découvrir pour les plus jeunes. Ravi de les retrouver, ça change un peu des formations récentes qui cherchent à innover à tout prix ou qui à l'inverse ne font que copier leurs aînés.
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