Le groupe
Biographie :

Mortal Scepter est un groupe de thrash metal originaire de Dunkerque, formé en 2012 et actuellement composé de : Valentin (basse / chant), Maxime (guitare), Guillaume (batterie) et Lucas (guitare / chant). Mortal Scepter sort son premier album, "Where Light Suffocates", en Janvier 2019 chez Xtreem Music.

Discographie :

2014 : Démo
2015 : "As Time Sharpens The Sentence" (EP)
2019 : "Where Light Suffocates"


La chronique


Certains musiciens resteront d’éternels nostalgiques. Après tout, il n’y a pas d’mal à refuser de s’adapter aux phénomènes de mode. Mortal Scepter est un groupe français qui puise son énergie dans les racines maléfiques du evil thrash. Rejeton poisseux de Sodom, Destruction, Hellhammer ou encore Kreator, nos compatriotes nous envoient pendant plus de 40 minutes un metal d’inspiration germanique en pleine tronche.

Ce que l’on retient de "Where Light Suffocates", ce sont essentiellement des riffs incisifs, nerveux et rapides, un drumming toujours pressé, énergique et old school, une basse ronflante (à laquelle le mixage ne rend pas honneur, mais ça reste un détail), et un chant haineux de possédé. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment à décapsuler des bières avec les dents et à faire le moulin à cheveux. Les 9 titres s’enchaînent sans temps mort, c’est un déluge de décibels que l’on se prend dans les cages à miel, un assaut musical intense et primitif. Le climat général est assez sombre, desservi par des trémolos de guitare offensifs qui possèdent beaucoup de mordant.

Amateurs de cassures rythmiques, passez votre chemin, les compositions de Mortal Scepter tracent une ligne droite qui ne dévie que très rarement de sa trajectoire. Quelques solos en mode vieille école viennent arroser l’auditeur à grands coups de vibrato frénétique, pendant que derrière, le chaos persiste pour ne laisser aucun répit à l’auditeur. L’équilibre des instruments permet à chaque élément de rester audible, sauf pour le son de basse que je trouve un peu sourd, de ce fait, il persiste quelques fréquences graves un tantinet gênantes mais bon, c’est vraiment pour chipoter. Là où "Where Light Suffocates" réussit son pari, c’est dans sa capacité à délivrer une production qui correspond complètement aux codes du passé. On a le sentiment de se retrouver à la fin des années 80 et d’écouter un album obscur que l’on n’aurait pas le droit de posséder, sous peine de se voir déshérité par ses propres parents, encore soumis à une éducation judéo-chrétienne basé sur la crainte de Satan. "Eh oui, jeune Kevin, toi fan de emo, de metal symphonique à chanteuse et de soirées Coca / Call Of’, tu risques d’avoir peur si tu t’enfiles ce disque de Mortal Scepter…". Mention spéciale au titre "Spear And Fang" qui ajoute un petit côté black metal vraiment plaisant, ou encore le presque prog "…The Scepter Reigns" et ses 10 minutes de combat sonore.

Bon du coup, c’est évident que cet album se destine principalement aux fans de blackened thrash death. Pas ou peu de passages épiques, jamais de breakdowns (grand Dieu jamais dans cette musique), encore moins de chant clair, Mortal Scepter balance de grands coups de fouet avec l’énergie d’un masochiste cocaïnomane sous speed pressé d’en finir avec sa victime. Le label espagnol Xtreem music se trompe rarement lorsqu’il fait rentrer une nouvelle recrue dans son écurie. Là, il a opté pour un jeune étalon fougueux issu d’une race ancestrale. Vestapatch, ce disque est pour toi !


Trrha'l
Mars 2019


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/mortalscepter