Le groupe
Biographie :

Myrath est un groupe tunisien de metal oriental formé en 2001 par le guitariste Malek Ben Arbia (âgé à l’époque de tout juste 13 ans). Ce qui a commencé comme un groupe de reprises formé d’adolescents a très vite émergé de la scène underground tunisienne grâce à la sortie en Septembre 2007 de l’album "Hope", produit par Kévin Codfert qui a su mettre en valeur le potentiel du groupe depuis qu’il en est devenu le producteur en 2006. "Hope", ainsi que l’album suivant "Desert Call" (sorti le 25 Janvier 2010 en Europe sur le label XIII Bis Records et dans le reste du monde sur le label américain Nightmare Records) ont marqué un tournant dans la carrière du groupe aussi bien au niveau de l’amélioration de sa notoriété que celui de l’intérêt croissant des médias et des promoteurs. L'album "Tales Of The Sands" sort en Octobre 2011. En Septembre 2013, un quatrième album est annoncé pour début 2014. Ce quatrième album, nommé "Legacy", sort finalement le 19 Février 2016. Le cinquième album, "Shehili", sort le 3 Mai 2019 sous les labels Verycords pour la France, Ward Records pour le Japon et earMusic pour le reste du monde.

Discographie :

2007 : "Hope"
2010 : "Desert Call"
2011 : "Tales Of The Sands"
2016 : "Legacy"
2019 : "Shehili"


Les chroniques


"Shehili"
Note : 17/20

Les excellents Myrath sont de retour après un "Legacy" poignant et efficace avec cette fois un nouvel album répondant au nom de "Shehili". Je pars confiant vu le niveau affiché par le groupe jusqu'à maintenant et ne doute pas une seconde que ce nouvel opus va me délivrer une bonne grosse baffe.

Après la petite intro aux sonorités orientales de rigueur, "Born To Survive" démarre l'album d'une façon extrêmement dansante et accrocheuse au point qu'il est impossible de ne pas taper du pied d'entrée de jeu ! A peine les guitares arrivées que l'on sait que Myrath va encore une fois nous retourner dans tous les sens. Les mélodies sont percutantes, les lignes de chant inspirées et le tout est une fois de plus d'une efficacité redoutable. Comme pour "Legacy", Myrath nous balance toujours du metal progressif mais appuie sur le côté accrocheur et direct sans pour autant proposer une musique fade ou vite digérée. La profondeur que le groupe arrive à mettre dans ses morceaux est toujours impressionnante quand on considère l'efficacité et l'impact de ses albums. La technique est évidemment irréprochable, le son énorme et parfaitement adapté comme d'habitude, bref en à peine un morceau Myrath nous a bien collé la baffe prévue. On retrouve aussi de légers airs de Symphony X, ce qui n'est pas surprenant vu l'impact qu'à eu la musique des Américains sur le groupe. Mais comme d'habitude, Myrath met sa patte par dessus et enchaîne les morceaux poignants et directs avec une maestria que beaucoup doivent lui envier. Pas de temps morts, pas de démonstration inutile, le format des morceaux reste centré sur quatre minutes au maximum et ça frappe directement au but. Prog certes mais pas inutilement alambiqué, Myrath pratique une variante orientée heavy metal accrocheur et ne se sert de la technique que pour pimenter le tout et balancer quelques soli de derrière les fagots.

En tout cas, ce n'est pas non plus cette fois que l'on va pouvoir prendre le groupe en défaut, déjà le cinquième album et pas un pas de travers pour l'instant. Ces gens-là ont décidément du talent et leur sens de la composition fait mouche à chaque album, impossible de résister à ces mélodies, à ces riffs, à ce groove endiablé et à ces lignes de chant qui vous rentrent dans le crâne pour ne plus jamais en ressortir. Les orchestrations sont comme d'habitude somptueuses et sacrément bien intégrées et les influences orientales se mélangent de plus en plus harmonieusement au metal. Comme sur "Legacy", vous aurez beau chercher, vous ne trouverez rien à jeter sur ce nouvel album, pas un défaut à pointer. Le groupe maîtrise son sujet et on sent que les mélodies et les arrangements sont tous très travaillés. Une fois de plus, les puristes n'aimeront pas ce côté très catchy mais ce n'est pas nouveau, ceux-là n'ont probablement jamais accroché à la musique de Myrath. Si vous avez aimez les précédents albums, il n'y aucun risque de déception avec "Shehili", la formule est la même et le groupe n'a absolument rien perdu de son sens de la composition. Certains pourraient reprocher une évolution pas suffisamment flagrante mais ce reproche sera balayé en un rien de temps par la qualité indéniable de ces douze nouveaux morceaux.

Un nouvel album irréprochable une fois de plus qui mélange admirablement bien la puissance, l'accroche, la mélodie et la technique. C'est toujours un sans-faute pour Myrath et on ne peut que savourer ce metal prog / heavy extrêmement efficace et accrocheur.


Murderworks
Juin 2019




"Legacy"
Note : 17/20

Dans le genre parcours sans faute, les Tunisiens de Myrath se posent là, s'améliorant et peaufinant leur formule d'album en album. Le nouveau venu s'appelle "Legacy" et une fois de plus il propulse la musique du groupe au niveau supérieur, mais voyons ça dans le détail.

Après une intro aux sonorités orientales pour nous accueillir, le groupe démarre sur les chapeaux de roue avec "Believer" et ses mélodies accrocheuses en guise de premier contact et un constat s'impose d'emblée : ce premier véritable morceau est déjà un tube en puissance ! Le côté progressif est bien entendu toujours présent et la personnalité de Myrath n'a pas changé, c'est simplement que talent de composition du groupe s'est encore affiné et permet à ce "Believer" de faire mouche. D'ailleurs, allez m'écouter ce solo de basse en plein milieu de "Get Your Freedom Back" si vous avez des doutes sur la présence des sonorités prog. Parce que si la musique du groupe se fait de plus en plus directe et accrocheuse avec le temps, il n'en oublie pas pour autant ses premières amours, c'est simplement dosé différemment et plus axé sur l'efficacité. Et à ce niveau-là, ce nouvel album ne déçoit pas tant les morceaux touchent au but à chaque fois ! "The Needle" débarque lui aussi après une courte intro aux sonorités orientales avec un riff très heavy metal bien rentre-dedans, on pourrait presque penser à du Judas Priest dans ses moments les plus nerveux. La suite du morceau repart sur des mélodies et des lignes de chant prenantes et accrocheuses, avec comme effet secondaire de vous rentrer dans le crâne pour ne plus en sortir pendant un bon moment. Mais bon, ça c'est plus ou moins l'effet que fait cet album dans sa globalité, sachant que "Legacy" dure tout de même une bonne cinquantaine de minutes, c'est assez fort. C'est bien simple, il est difficile de trouver quelque chose à jeter sur ce nouvel album, le seul défaut que les amateurs de prog pourraient lui trouver étant un manque d'expérimentations. Mais bon, on ne peut pas demander à tout le monde d'innover constamment, d'autant que la musique de Myrath a toujours été sincère et de très bonne qualité.

Comme d'habitude, la musique du groupe se montre aussi accrocheuse que riche, ce qui peut paraître paradoxal vu comme ça. En fait pas tant que ça puisque si les riffs et les mélodies sont directes, ce sont les arrangements qui sont très léchés, un bon moyen de créer un équilibre entre la richesse et la simplicité. Mais sans le talent de composition de ces gars-là, l'un de ces deux aspects aurait fini par prendre le dessus sur l'autre, or "Legacy" prouve une fois de plus que Myrath sait composer des chansons. Cette simplicité apparente ne fait pas disparaître l'émotion non plus bien au contraire, celle-ci est clairement présente tout au long de l'album. On sent clairement que le groupe y a mis son âme et que sa musique vient réellement des tripes. "Tales Of The Sands" est sorti il y a déjà un peu plus de quatre ans et à l'écoute de ce nouvel album, on comprend pourquoi le groupe a pris son temps. Certes la musique de Myrath ne révolutionne rien mais son but n'est pas là, son efficacité et sa beauté sont indéniables et pour peu qu'on ne soit pas une brute assoiffée seulement de metal brutal, il est impossible de ne pas se laisser embarquer. Encore une fois, plus que l'accroche ou la volonté de faire une musique directe, c'est surtout l'envie de communiquer des émotions qui font que les albums de Myrath sont si prenants. Ces gars-là vous envoient tout ce qu'ils ont dans le ventre, ils font leur metal avec le cœur, les tripes, et ça s'entend. Pour parler technique, la production est une fois de plus assurée par Kevin Codfert et une fois de plus ça sonne terriblement bien, le son est clair, puissant, équilibré, bref c'est du miel dans les oreilles.

Une fois n'est pas coutume, Myrath a frappé fort avec un album progressif, accrocheur, poignant, mélodique et pour faire simple, excellent ! Voilà un groupe qui a fait un sans-faute jusqu'à maintenant et qui ne montre aucun signe de faiblesse, ce "Legacy" prouvant au contraire que Myrath en a encore sous le pied.


Murderworks
Mai 2016




"Tales Of The Sands"
Note : 17,5/20

La rentrée se prépare et se rapproche dangereusement. Une manière très simple de le constater est celle-ci : les nouvelles sorties se pressent au portillon ! Dream Theater, Machine Head, Opeth et j’en passe : difficile de savoir où donner de la tête. Mais plus encore que ces pointures, c’est en particulier le troisième album de Myrath, "Tales Of The Sands", qu’il me tarde de recevoir ! Et c’est dans de tels moments que l’on se dit, un sourire satisfait et légèrement railleur aux lèvres, que la vie de chroniqueur est décidemment bien douce !

Inutile donc d’avoir à patienter jusqu’à la date fatidique du 26 Septembre 2011 avant d’avoir un avis sur la question "Myrath 2011". Je ne prendrai pas mille détours pour le dire : ce nouveau disque est une véritable réussite ! Un terme unique pourrait le définir : "plus". Description toute en sobriété, mais avec suffisamment d’éloquence pour être comprise rapidement. Plus oriental, plus riche, plus direct,… Plus abouti, pour résumer l’idée. En fait, si "Desert Call" était déjà un grand succès, "Tales Of The Sands" franchit encore un palier supplémentaire dans le cheminement vers ce que l’on appelle communément "l’excellence". Une seule année s’est écoulée entre ces deux albums, mais tout ce que l’on peut constater, c’est que Myrath n’a pas chômé durant ces quelques mois ! Rapide et efficace, que demander de plus ? Les Tunisiens nous reviennent avec des compositions sensiblement écourtées (celles de "Desert Call" avoisinaient pour bon nombre d’entre elles les sept minutes, voire davantage), invitations idéales pour un voyage en plein cœur du Moyen-Orient. Et ne dites pas que la "démarche" vous rappelle le seul et unique Orphaned Land : pas de vague copie ou quelconque sous-fifre en vue, oh que non ! "Simplement" un groupe mêlant avec on ne peut plus d’adresse son metal progressif remarquable aux influences arabisantes que lui confère naturellement son pays natal.

Difficile de déterminer LE point marquant de l’ensemble, entre les lignes de chant délicieusement recherchées (magistralement interprétées, au fait ! Quel chanteur de talent !), les guitares oscillant entre les riffs mordants et les soli impeccables, les ambiances exceptionnelles ("Tales Of The Sands", "Time To Grow"), les refrains imparables ("Braving The Seas", oh mon dieu !), les claviers parfois singulièrement modernistes, ce chant féminin sporadique, mais ô combien captivant (qui viendrait me prétendre ne pas avoir été touché par son apparition sur le superbe "Under Siege" ?),… Tant d’éléments diverses et variés que vous viendrez à découvrir lors de votre, ou plutôt –car il serait plus judicieux de mettre l’expression au pluriel– "vos" écoutes futures de cette véritable pièce de maître ! Un bon conseil : jetez-vous dessus aussi promptement que possible !


Gloomy
Août 2011




"Desert Call"
Note : 20/20

La claque ! Le premier titre de "Desert Call", "Forever And A Day" est une vraie bombe atomique ! Le chant en Arabe dans les couplets que l’on aurait pu redouter tant cela est atypique dans ce style de musique est absolument magique, comme quoi, le métissage dans la musique est quelque chose de fabuleux. Les Tunisiens s’inspirent savamment et non aveuglément de monstres tels que Symphony X (sur le titre "Ironic Destiny") ou encore Dream Theater ("Tempests Of Sorrows"), comme bon nombre de groupes de la planète metal certes, mais ce sont ces percussions envoûtantes et omniprésentes, cette guitare d’une efficacité imparable (notons que le solo sur "Memories" est sublime) , ces refrains aux mélodies toujours de bon ton, et je dis bien TOUJOURS car on a beau chercher des failles mélodiques, force est de constater qu’il n’y en a pas, c’est aussi et surtout la voix du chanteur, Zaber Zorguatti, qui se promène sans effort entre un chant arabisant et un registre purement metal, voix ne lasse pas, car très changeante, allant parfois jusqu’à des aigus insoupçonnés, notamment sur la ballade de l‘album, "Memories", ce qui montre l’étendue des capacités vocales de monsieur Zaber, c‘est tout ceci qui fait la différence, avec en bonus un son irréprochable. S‘il faut choisir, "Madness" est sans nul doute un des meilleurs titres de "Desert Call", guitare monstreuse surplombant une multitude de percussions et des chœurs dark et mâles qui accentuent la puissance de l’orchestration, un refrain tout simplement tubesque, et un pont instrumental entre 3’38 et 4’43 qui nous propulse dans un conte des Mille et Une Nuits grâce à une flûte… ouah les superlatifs me manquent tellement c’est magnifique, rien de mieux que d’écouter et on comprendra mon émerveillement. 7 minutes en moyenne par chanson pour un album de 10 titres, et pourtant à la fin de la dernière part de gâteau "Shockwave", j’ai comme un goût de pas assez. Le "Desert Call" de Myrath m’a définitivement envoûtée, et que dire d’autre à l‘écoute d‘un tel travail ? C’est un grand groupe.


Malicia
Février 2010


Conclusion
L'interview : Zaher Zorgati

Le site officiel : www.myrath.com