Le groupe
Biographie :

Nasty est un groupe belge de hardcore beatdown créé en 2004 à La Calamine composé actuellement de Matthi (chant), Paddy (guitare), Berri (basse) et Nash (batterie). Leur premier album, "Declaring War", est sorti en 2006 chez Fuck This Recordings, suivi de deux albums, "Aggression" en 2008 et "Give A Shit" en 2010, chez Goodlife Recordings. Après avoir signé chez le label Beatdown Hardwear, Nast enchaîne avec "Love" en 2013, "Shokka" en Février 2015, et "Realigion" en Septembre 2017. "Menace" sort en Septembre 2020 chez Century Media.

Discographie :

2006 : "Declaring War"
2008 : "Aggression"
2010 : "Give A Shit"
2013 : "Love"
2015 : "Shokka"
2017 : "Realigion"
2020 : "Menace"


Les chroniques


"Menace"
Note : 16/20

Difficile de dénicher de nouvelles perles en ces temps compliqués de déprime et de repli sur soi. Le metal n'échappe pas à la règle, et on doit se bouffer et se rebouffer de vieux classiques... Heureusement, aujourd'hui, on va se faire secouer les tétons, grâce à Nasty (avec un nom comme ça, inutile de préciser qu'ils sont là pour faire du SALE). A la manière d'Angel Crew, nos amis belges produisent un son hardcore tout ce qu'il y a de plus vénère, avec tout de même une grosse étiquette beatdown. Depuis environ quinze ans, Nasty retourne les scènes et envoie valser le public à grands coups de moulinets, puisant sa source dans le NYHC et le punk hardcore.

On connaît tous par coeur la recette d'un bon groupe de beatdown, et Nasty ne déroge pas à la règle : du gros riff bien lourd, bien grave, bien écrasé par du palm muting quasi continu, et un chant qui va te crier sa haine à la gueule du début à la fin. Si tu as compris ça, tu as tout compris. Les morceaux se veulent courts et intenses (parfois moins de deux minutes), mais on trouve aussi quelques accélérations bienvenues ("Be Careful", qui offre même un peu de chant clair). Les racines punk hardcore demeurent bien ancrées, à l'image de "Bulletrain", dont la rage parvient à nous convaincre après juste quelques secondes.

Mais bien évidemment, la clé d'un Nasty bien réussi, c'est la voix, comme pour beaucoup de groupes du même genre (Deez Nuts, Alea Jacta Est, Knuckledust etc...). Un adjectif sort du lot, celui de la PUISSANCE. Bordel. Je cite la bio du groupe : "sounds like he's screaming himself inside-out on every track". Excellent résumé. On se sent vraiment agressé, pétrifié, anéanti, broyé par des cordes vocales surdimensionnées. Bel organe quoi. A elle seule, la voix réussit à remonter le level de tout le reste, qui sans elle resterait un peu trop banal. On se rapproche parfois d'un chant à la limite du deathcore, tellement ça hurle ("You Will Know My Name"). Les références sont donc nombreuses, allant parfois jusqu'au hip-hop, à l'image de cet artwork très coloré, réalisé par Michael Shantz (Bring Me The Horizon, Your Demise, Drop Dead Clothing etc...).

Finalement, on pourra peut-être reprocher une certaine linéarité qui s'installe à la longue, bien que la seconde moitié de l'album tente des trucs, avec des riffs plus recherchés ("Inhale / Exhale"). Pour conclure, "Ballad Of Bullets" tend même vers le thrash, et j'aurais apprécié que cet aspect soit plus exploité... Dommage.


Grouge
Septembre 2020




"Realigion"
Note : 14/20

Nasty est un groupe de HxC qui vient de je-ne-sais-où-et-avec-un-nom-comme-ça-bon-courage-pour-trouver-sans-y-passer-de-longues-minutes, qui existe depuis une dizaine d’années et nous offre aujourd’hui un joli bordel placé sous le nom de "Realigion". On me murmure dans l’oreillette qu’ils seraient belges, mais j’ai la flemme de vérifier… Chacun son tour.

Après une courte intro, l’album débute par des riffs assez longs, que vient rapidement anéantir un grosse voix qui nous crache bien à la gueule comme il faut. Vient ensuite "Rock Bottom", dont les mélodies tendent un peu plus vers le grind, avec une voix plus glauque et des variations de rythme qui pourront peut-être choquer un peu lors des premières écoutes. "Drty FNGRZ II" est plus proche de ce qu’on a l’habitude d’écouter en hardcore, avec des influences comme Alea Jacta Est ou Seekers Of The Truth, mais toujours avec ce chant un peu trop sale pour être parfait, trop proche d’un Kickback auquel il manquerait un tout petit peu d’énergie pour vraiment casser la baraque.

Le principal intérêt de cet album réside sans doute dans les guests, à commencer par le titre éponyme et la présence de Deez Nuts. Le mélange des voix et les back vocals méritent vraiment le détour, pour un titre vraiment entraînant et réussi. On ne va pas se mentir, les morceaux réalisés avec des guests poussent le groupe vers le haut, au point qu’on pourrait presque parfois le comparer à Angel Crew. Saluons donc "Welle" (feat. Samis & Reduction), "In Defeat" (feat. Alex, Konan & Malevolence) ainsi que "Babylon" (feat. Makoto & Sand).

Quelques détails viennent néanmoins gâcher un peu la fête, à commencer par ces trop nombreux breaks, alors même que l’album ne dépasse pas les trente minutes (on trouve même un interlude et une outro, ça casse le rythme à mort). L’ensemble reste cool, mais on est loin de ce qui se fait de mieux dans ce style.


Grouge
Septembre 2017




"Shokka"
Note : 16/20

Si on devait résumer le hardcore beatdown de manière imagée, ce serait avec une grosse mandale dans la gueule comme la pochette de "Vulgar Display Of Power", car le beatdown c’est un style qui frappe fort, là où ça fait bien mal, sans hésitation et sans pitié. Bah ça tombe bien, car les Belges de Nasty reviennent en 2015 pour nous faire rappeler cet effet avec "Shokka". Leur production dure 26 minutes et aucun morceau ne dépasse 3 minutes, donc on se doute que le quatuor va juste être direct au but et ne va pas passer par quatre chemins pour nous le faire comprendre.

Ainsi, "Shokka" commence par le titre du même nom, sans introduction. Le groupe tape fort dès les premières secondes accompagné du chant hargneux de Matthi, la musique est simple et bien percutante tout en crachant son avis critique sur la société, sur l’Homme et son déclin. Certains morceaux vont être bien encrés dans du beatdown traditionnel comme "No", "Fantasia" et "Fire", mention spéciale à "Lying When They Love Us" qui est un morceau bien original pour le genre tout en restant bien brut et agressif. Les titres s’enchaînent très bien et ne sont pas répétitifs, à l’écoute de l’album je discerne parfois des parties qui me font penser à du slam death au niveau instrumental notamment avec "The Heat", "Real Talk" et un peu "Rebel With A Caus". On retrouve aussi deux morceaux chantés en allemand que sont "Phönix" ; qui possède une touche mélodique et qui se rapproche d'un son metal / hardcore tout comme le titre "Irreversible" ; puis le morceau le plus court mais surtout le plus sale de l’album, "Politessenhass", qui peut se résumer à une rafale de poings dans la face. L’interlude qui suit ce morceau est plutôt étonnant car c’est un instrumental mélodique à la guitare acoustique, ce qui fait baisser d’un coup la nervosité, mais globalement, je vous donne en moyenne 30 secondes à chaque morceau pour que vous commenciez à péter un câble et faire des moulinets avec vos bras, hors interlude, morceaux samplés et outro.

Avec "Shokka", le groupe reprend donc la même formule sans tomber dans la banalité la plus totale tout en essayant de dépasser les frontières du beatdown (chose qu’ils ont déjà expérimentée avec le précédent album "Love"), ces 26 minutes de Nasty montrent ainsi une envie de faire évoluer leur son au fil des albums et ce n’est pas si mal finalement car après l’écoute de la totalité de l’album, on veut juste en reprendre encore !


Herizo
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/getnasty