Le groupe
Biographie :

Neaera est un groupe de death mélodique allemand formé en 2003 à Münster et actuellement composé de : Benjamin Donath (basse / ex-Malzan), Sebastian Heldt (batterie / Spout), Stefan Keller (guitare / ex-Ikonoklast, ex-Pagan Angel, Malzan), Tobias Buck (guitare / I the Unlord, ex-Malzan, ex-Spout) et Benjamin Hilleke (chant). Le premier album studio, "The Rising Tide Of Oblivion", sort en 2005 sous le label Metal Blade Records, avec qui le groupe est toujours en contrat. L'année suivante sort l'album "Let the Tempest Come", qui est suivi en 2008 par "Armamentarium", puis l'année d'après par "Omnicide – Creation Unleashed". "Forging The Eclipse" sort en 2010, suivi de "Ours Is The Storm" en Mars 2013. L'album éponyme "Neaera" sort en Février 2020.

Discographie :

2005 : "The Rising Tide Of Oblivion"
2006 : "Let The Tempest Come"
2007 : "Armamentarium"
2009 : "Omnicide – Creation Unleashed"
2010 : "Forging The Eclipse"
2013 : "Ours Is The Storm"
2020 : "Neaera"


Les chroniques


"Neaera"
Note : 18/20

Après trois années de séparation, Neaera est de retour sur le devant de la scène. Créé en 2003 sous le nom de The Ninth Gate, les Allemands changent de nom l’année suivante. Et le line-up ne changera pas d’un poil ! Benjamin Donath (basse), Sebastian Heldt (batterie), Stefan Keller (guitare), Benjamin Hilleke (chant) et Tobias Buck (guitare) nous ont offert six albums avant de se séparer en 2015. Mais 2018 est l’année de la renaissance, avec l’annonce de la reformation ! Et en 2020, c’est "Neaera" qui sort, avec l’aide de Tristan Hachmeister, leur producteur. Prêts ?

On démarre avec "(Un)Drowned", un titre instrumental introductif qui annonce la tornade à venir. Et ladite tornade s’appelle donc "Catalyst". Un titre vif, des harmoniques tranchantes, et des hurlements qui nous avaient manqués. Le death mélodique du groupe est d’une efficacité redoutable, et la guitare lead perçante nous transporte tout autant qu’elle nous violente. Même constat pour "False Shepherds", un titre au groove assumé et à la puissance qui réside dans ces guitares ultra rapides. Côté rythmique, c’est également très solide, et le duo basse / batterie reste très constant. Le titre ralentit parfois, mais repart de plus belle, alternant les différentes capacités du vocaliste. On reste sur de la rage pure avec "Resurrection Of Wrath", et sa rythmique qui nous propulse sur un refrain plus aérien. Le style du groupe se diversifie, posant même un passage beaucoup plus lourd, mais on reste dans un death mélodique imposant.

"Carriers" prend un pattern similaire, avec une rythmique lourde et efficace, mais un refrain plus calme et ambiant, tout en restant dans des sonorités agressives. Un break saccadé viendra faire remuer des crânes, et on sent que le groupe multiplie encore les influences. Même constat pour "Rid The Earth Of The Human Virus", un titre aux racines thrash / death old school assumées et qui se ressentent dans le mix. A nouveau des saccades, de la noirceur, et de la violence, mais ce sont les inquiétants et sombres riffs de "Sunset Of Mankind" qui prennent la suite. Le tempo ralentit, mais reviendra finalement à un rythme plus rapide après nous avoir assommés. Et peu importe la violence de la composition, l’aspect mélodique n’est jamais négligé, comme sur "Lifeless". Un véritable ouragan qui s’abat inlassablement sur nous, le tout orchestré par des hurlements viscéraux.

La fin de l’album se dessine sous les riffs d’"Eruption In Reverse", un morceau à nouveau très planant qui permet d’apprécier à la fois la beauté mais aussi le côté glacial de cette composition. Le final et sa dissonance apporte une fois de plus un petit quelque chose au mélange, mais c’est "Torchbearer" qui prend la suite, avec à nouveau des sons dissonants, une basse grondante et des atmosphères planantes. Dernier morceau, "Deathless" reprend des sonorités plus martiales mais également une certaine profondeur dans la musique. Le groupe donne tout ce qu’il a pour une ultime frappe, et ça se sent.

Pour son grand retour, Neaera n’a pas fait les choses à moitié. "Neaera" est un excellent album, à la fois riche et diversifié. Les influences se multiplient, et leur combinaison donne un rendu surpuissant. On ne s’en lasse pas.


Matthieu
Avril 2020




"Ours Is The Storm"
Note : 12,5/20

Affublé d’une production vraiment bien foutue, Neaera fait un tout droit dans mes tympans. Clairement, le groupe ne cherche pas forcément très loin. Une recette bien concoctée, avec une grosse pincée de basse bien ronde, des guitares tonitruantes et breaks ravageurs et un gros blast qui tache bien comme il faut, et surtout, surtout de la double pédale en-veux-tu-en-voilà.

Bon, les morceaux s’enchaînent, c’est très death dans l’esprit et malgré des compositions qui ne diffèrent pas trop les unes des autres, le tout s’enchaîne bien. On pourra souligner tout de même des breaks qui reprennent bien et relancent bien la machine, guitare au poing. L’intro passée, et un chant guttural poussant un cri inhumain pour enchaîner directement sur une litanie de 12 morceaux violents, avec certes de la technique, des couilles et des alternances de voix (impressionnantes cela dit en passant), l'ensemble ne touchera probablement que les fans de death metal. La voix se veut une alternance entre du guttural imposant, profond et un chant criard étrange qui, et ce malgré une certaine constance, est un peu agaçant au bout du compte. Une basse ronde, dont la production et le son sont vraiment bien amenés, mais un petit bémol, car ces lignes de basse reviennent un peu trop souvent, et l'on retrouve sur quelques morceaux certaines mêmes parties. "Ours Is The Storm" bénéficie d'une production et d'un mix puissants, maîtrisés, et permettant aux morceaux de dégager une puissance assez intéressante. Les morceaux s'enchainent, dans une veine death metal, pas forcément novatrice, mais que voulez-vous, plus personne n'invente rien. Le groupe a l'intérêt, dans son style, de faire cela très bien, très puissamment, et de façon maîtrisée. Les musiciens sont loin d'être des manchots, grâce à leur technique avec une grosse mention pour un batteur véritable machine à la double pédale.

En résumé, 12 titres, de la violence, mais rien de bien neuf dans le monde du death metal. Les morceaux s'enchainent et à défaut d'être LA nouvelle révélation, Neaera permet au moins de passer un moment de violence musicale sympathique. Le groupe tombe bien dans le registre des formations ayant assez de qualité technique et un répertoire assez étoffé pour assurer correctement les premières parties "chauffeur  de salle" d'une tournée, pour peu que le jeu de scène soit intéressant, mais mériterait d'être plus inventif et créatif pour passer un palier supplémentaire afin de ne pas lasser l'auditoire rapidement.


Sam
Mai 2013


Conclusion
Le site officiel : www.neaera.com