Le groupe
Biographie :

NecronomicoN est un groupe de black / death canadien formé en 1988 et actuellement composé de : Rob "The Witch" Tremblay (chant / guitare), Raum (basse / ex-Dawn Of Ashes) et Jean-Philippe Bouchard (batterie / Magister Dixit, Morningless, Necroticgorebeast, Oxidized Faith, ex-Bookakee). NecronomicoN a sorti les albums "Pharaoh Of Gods" (1999), "The Sacred Medicines" (2004), "The Return Of The Witch" en 2010 chez Napalm Records, puis "Rise Of The Elder Ones" en Juin 2013, "Advent Of The Human God" en Mars 2016 et "Unus" en Octobre 2019 chez Season Of Mist.

Discographie :

1992 : "Morbid Ritual" (Démo)
1996 : "The Silver Key" (EP)
1999 : "Pharaoh Of Gods"
2004 : "The Sacred Medicines"
2010 : "The Return Of The Witch"
2013 : "Rise Of The Elder Ones"
2016 : "Advent Of The Human God"
2019 : "Unus"


Les chroniques


"Unus"
Note : 18/20

Tout droit venus du Canada, NecronomioN nous présente son sixième album. Créé en 1988 par Rob "The Witch" Tremblay (guitare / chant), le groupe subit de nombreux changements de line-up et attend 1999 pour sortir son premier album, précédé d’une démo et un EP en 1992. Depuis 2017, Raum (basse, ex-Dawn Of Ashes) et Jean-Philippe Bouchard (batterie, Magister Dixit, Morningless, ex-Bookakee…) prennent leur poste et travaillent avec The Witch sur "Unus". Le guitariste y enregistrera également la basse, et on compte la participation d’un claviériste nommé Geirlioz pour le premier morceau. Toujours ancré dans un death metal aux accents blackened death, on l’écoute de suite.

On démarre sur "From Ashes Into The Flesh" nous offre cette influence symphonique qui se couple à merveille avec la puissance du death metal imposant du groupe. Cette touche majestueuse rend parfaitement honneur à la noirceur des canadiens, et bien que le son soit plus brut sur "Infinitum Continuum", on la sent toujours. Le batteur offre ici une superbe performance qui ne se résume pas à un mur de blast ou de double pédale, et c’est appréciable de voir à quel point les instruments se complètent. On repart sur de la violence brute avec "Paradise Lost", un morceau encore plus impactant, mais pas moins accrocheur. L’essence du black / death est parfaitement représentée dans les riffs du groupe.

"The Price Of A Soul", un sample de près de deux minutes, prend la suite pour nous plonger à nouveau dans les ténèbres avec ce son glaçant avant "Singularis Dominus". Les samples symphoniques sont à nouveau présent sur ce morceau, et il est totalement impossible de ne pas accrocher à la puissance de la rythmique. Si sur le final le morceau semble ralentir, les riffs sont très efficaces, tout comme sur la dépaysante "The Thousands Masks". L’introduction au son oriental surprend, mais ce sont des riffs massifs qui prennent la suite, tout en conservant ce son original. On se surprend à hocher la tête en rythme avec le son de ce titre, et ce n’est pas une surprise au vu de sa qualité.

Restons dans un univers sombre avec "Ascending The Throne Of Baator" et ses riffs dissonants qui prennent un côté théâtral au fur et à mesure du morceau. A nouveau, il est difficile de ne pas succomber à la puissance que développe le groupe, mais il est temps de marquer une dernière pause avec "Fhtagn", sample sombre de deux minutes qui introduit parfaitement la violente "Cursed MMXIX". Du blast, des riffs perçants, un chant imposant… que vous faut-il de plus pour être convaincu ? Les Canadiens sont au mieux de leur forme, et ce titre le prouve largement. Dernier morceau de l’album, "Vox Draconis" utilise de nouveau ces samples majestueux pour apporter du relief à la rythmique massive des Canadiens. Les choeurs donnent un aspect mystique à la dernière pièce du puzzle, et on l’imagine parfaitement en live.

NecronomicoN avait déjà frappé fort avec ses précédentes créations, mais on peut clairement dire qu’"Unus" a projeté le groupe encore plus loin. Malheureusement absents de l’Europe, le groupe a clairement sa place sur la scène internationale, et j’espère que cet album leur permettra de prendre de l’ampleur.


Matthieu
Mars 2020




"Advent Of The Human God"
Note : 16/20

Directement des froides contrées de mon pays natal, le Canada, nous vient cette formation death / black symphonique avec dans ses bagages, plus de 28 ans d’existence ! "Advent Of The Human God", cinquième album du groupe, s’avère être un message sérieux aux autres grandes influences du genre : l’Amérique exige son siège au Conseil du black metal.

Suite à une introduction symphonique et orchestrale de très bon goût, NecronomicoN lance les hostilités avec aplomb dès les premières notes de la pièce éponyme de l’album. Blast beat technique, riff de guitare ciselant, perçant les oreilles sans retenu ainsi qu’une voix d’outre-tombe à faire frémir de terreur une église complète un beau dimanche après-midi, tout est en place pour un voyage au fin fond des ténèbres de NecronomicoN. Que ce soit au travers des chansons ou bien lors d’interludes, les orchestrations soutiennent avec soin la musique et ne font pas ici qu’office d’artifice. Elles ajoutent vraiment une couche complexe à l’atmosphère déjà lourde et dérangeante du groupe (le tout dit de manière totalement non péjorative). La qualité de l’écriture du groupe est surprenante. Les pièces sont confectionnées avec soin, tout est peaufiné, livré avec la précision d’un horloger. Un bon exemple de ce que j’avance ici est "Unification Of The Four Pillars", véritable démonstration en trois minutes trente de l’étendue du talent des membres du groupe. La pièce est efficace et précise, à l'image de la combinaison batterie / guitare. Le tout n’aurait été possible sans une production sans faille. Le son est immense, les orchestrations grandioses et le mix d’ensemble sont plus que réussis.

Là où des groupes comme Nile ont malheureusement beaucoup trop aseptisé leur son, perdant ainsi toute dynamique, laissant comme sentiment d’écouter, encore et encore, la même chanson, NecronomicoN s’est assuré, de par le son de l’album et la subtilité des arrangements, de produire un disque varié et inspiré. Franchement, on parle ici d’un album qui ira rivaliser sans honte avec les meilleurs albums de Dimmu Borgir, Behemoth ou bien Belphegor.


Mathieu
Mai 2016




"Rise Of The Elder Ones"
Note : 13/20

Tiens ça faisait un petit moment qu'on n'avait pas reçu quelque chose du Québec à se mettre sous la dent, problème réglé avec ce nouvel album de NecronomicoN (à ne pas confondre avec la tétrachiée de groupes ayant le même nom) et son black / death frontal. Malgré le fait que le groupe existe depuis une bonne vingtaine d'années, ce "Rise Of The Elder Ones" n'est que son quatrième album ! Et si le groupe sentait fort le Morbid Angel à ses débuts, il faut aujourd'hui se tourner vers d'autres noms pour situer le genre, on va voir ça plus en détail.

NecronomicoN tape, comme je le disais, dans un blackened death assez frontal à base de riffs incisifs et de blasts très fréquents, régulièrement secondés dans leur travail de sape par des passages plus lourds matraqués à coup de double pédale. Histoire de mieux faire passer la pilule et ne pas noyer le malheureux auditeur sous un flot continu de violence, le groupe fait régulièrement appel à des claviers, juste ce qu'il faut pour donner un côté plus atmosphérique et épique à la chose. Il faut avouer que le mélange est plutôt réussi, l'album étant de plus coupé par deux instrumentaux très sympa qui calment un peu le jeu avant de repartir dans une veine bien plus guerrière et violente. Le problème dans tout ça c'est que cet album sonne quelque peu convenu, on sent une espèce de mélange Behemoth / Dimmu Borgir qui, sans être désagréable, n'en est pas moins générique. C'est d'autant plus gênant que c'est le genre de créneau qui est plutôt blindé en ce moment, il suffit de se baisser pour ramasser à la pelle les groupes qui tentent de mélanger ces deux genres à peu près de la même façon.

Les 43 minutes de l'album passent bien et ça s'écoute sans déplaisir, mais on ne peut s'empêcher de se dire qu'on a déjà entendu ça plusieurs fois ces derniers temps. Alors certes il faut reconnaître à NecronomicoN un certain sens de l'efficacité, ça bourre quand même pas mal et on passe tout l'album ou presque à se faire laminer la tronche à coup de blast et de riffs tueurs. Encore une fois, tout ça n'est pas mauvais, loin de là, et on pourra à la limite regretter un son un poil trop synthétique, mais ça c'est malheureusement la norme ces dernières années. C'est juste qu'une fois l'album terminé, on se dit que rien ne nous a vraiment marqué et on passe vite à autre chose, et ça c'est dommage parce qu'on sent que le maître à penser du groupe, Rob "The Witch" Tremblay, sait y faire en la matière. En témoigne le dernier morceau de l'album, "The Fallen" avec son feeling très martial et écrasant qui termine tout ça en beauté.

C'est le genre d'album qui serait bien mieux passé si le black / death n'était pas pris d'assaut par des tonnes de groupes qui sonnent tous plus ou moins de la même façon, là on a l'impression d'en rajouter un à la liste. C'est vraiment dommage parce qu'en dehors de ça, "Rise Of The Elder Ones" passe tout seul et on ne s'ennuie pas pendant son écoute. Il faut dire aussi que 43 minutes pour une musique de ce genre c'est la durée quasi idéale, assez long pour un album mais assez court pour ne pas devenir lassant. Mais on aimerait un peu plus de personnalité, à défaut d'originalité, tout ça ayant déjà été fait par d'autres il n'y a pas si longtemps. Au final, ce n'est pas du tout un mauvais album, mais juste une bonne galette qui ne marquera pas autant qu'on pourrait l'espérer. C'est encore un peu trop banal pour vraiment mettre sur le cul, quand bien même on sent un réel savoir faire. NecronomicoN ne manque pas franchement de qualité, c'est la personnalité qui fait surtout défaut ici et qui fait qu'on n'y reviendra pas forcément très souvent.


Murderworks
Octobre 2013




"The Return Of The Witch"
Note : 12/20

C'est sans trop savoir à quoi m'attendre que je me lance dans l'écoute du dernier opus de NecronomicoN, "The Return Of The Witch". L'album commence fort avec "Into The Fire", premier titre fort rapide grâce à des blasts surdosés et une voix rageuse à souhait non sans rappeler Behemoth, chanson rapide certes mais aussi avec de gros breaks. Soulignons aussi la présence d'une voix féminine.

On enchaîne avec "The Awakening", chanson un peu répétitive mais qui se rattrape bien avec encore des chœurs féminins, chanson qui ravira les fans de headbang enragé, au milieu de la chanson un solo de guitare qui se place au moment où l'envie de changer de chanson se fait fortement sentir... Bon, ce solo s'incruste difficilement dans la chanson (je ne vois toujours pas la continuité...). "The Time Is Now" est le troisième morceau de l'album (et qui est le seul clip de l'album à ce jour), morceau rapide, répétitif. "Necropolis" est le morceau "doux" de l'album, une ambiance lourde, malsaine, surélevé d'orgue qui justifie bien l'artwork de l'album, belle démonstration de la palette vocale de Rob le chanteur. Le cinquième morceau "The Order Of The Moon" étant le plus long de l'album (7:09), il reprend bien l'idée du premier morceau : du blast en veux-tu-en-voilà, surdose de breaks, et des moments beaucoup plus lents qui cassent l'élan du morceau... Enchaînement avec le morceau éponyme, niveau batterie nous faisons face à du Behemoth mal copié et niveau guitare ça joue vite et bien, alternance gueulante incessante, mais toujours des solos mal placés à mon goût. "Lillith", morceau instrumental, se pose avant les deux derniers morceau de l'album, en accord avec le constat général : rapide mais répétitif.

Album tout juste bien, à écouter une fois...


Marss
Juillet 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/necronomiconmetal