Le groupe
Biographie :

Necrophobic est un groupe de death / black metal suédois formé en 1989 et actuellement composé de : Joakim Sterner (batterie / Unhallow, ex-Psychodeath), Anders Strokirk (chant / ex-Blackshine, ex-Mykorrhiza, ex-Hetsheads, ex-Circle Of Chaos), Sebastian Ramstedt (guitare / In Aphelion, Ordo Inferus, ex-Morpheus, ex-Black Trip, ex-Exhumed, ex-Nifelheim, ex-VOJD), Johan Bergebäck (guitare / AngelBlast, In Aphelion, Ordo Inferus, ex-Morpheus, ex-Black Trip, ex-Exhumed, ex-Nifelheim, ex-VOJD, ex-Dismember) et Tobias Cristiansson (basse / Darkened, ex-The Dagger, ex-Dismember, ex-Grave, ex-Empyreal, ex-RedScream, ex-The Bullseye Dirt). Necrophobic sort son premier album, "The Nocturnal Silence", en Août 1993 chez Black Mark Production, suivi de "Darkside" en Mars 1997, de "The Third Antichrist" en Octobre 1999, de "Bloodhymns" en Mars 2002 chez Hammerheart Records, de "Hrimthursum" en Mai 2006 chez Regain Records, de "Death To All" en Mai 2009, de "Womb Of Lilithu" en Octobre 2013 chez Season Of Mist, de "Mark Of The Necrogram" en Février 2018 chez Century Media, de "Dawn Of The Damned" en Octobre 2020, et de "In The Twilight Grey" en Mars 2024.

Discographie :

1993 : "The Call" (EP)
1993 : "The Nocturnal Silence"
1996 : "Spawned By Evil" (EP)
1997 : "Darkside"
1999 : "The Third Antichrist"
2002 : "Bloodhymns"
2006 : "Hrimthursum"
2009 : "Death To All"
2012 : "Satanic Blasphemies" (Compilation)
2013 : "Womb Of Lilithu"
2017 : "Pesta" (EP)
2018 : "Mark Of The Necrogram"
2020 : "Dawn Of The Damned"
2024 : "In The Twilight Grey"


Les chroniques


"In The Twilight Grey"
Note : 19/20

Necrophobic célèbre la sortie de son dixième album. Pour célébrer ses trente-cinq ans, le groupe suédois composé de Joakim Sterner (batterie, Unhallow), Anders Strokirk (chant, ex-Blackshine, ex-Mykorrhiza), Sebastian Ramstedt (guitare, In Aphelion, ex-Nifelheim), Johan Bergebäck (guitare, In Aphelion, AngelBlast, ex-Nifelheim, ex-Dismember) et Tobias Cristiansson (basse, Darkened, ex-Dismember, ex-Grave) dévoile "In The Twilight Grey" en collaboration avec Century Media Records. Le groupe compte parfois sur Matte Modin (batterie, Defleshed, ex-Dark Funeral, ex-Firespawn, ex-Sarcasm) en live.

Le groupe commence par nous fasciner avec une mélodie inquiétante mais enivrante sur "Grace Of The Past", le premier titre, avant d’adopter son allure effrénée habituelle. La voix vindicative colle parfaitement à l’ambiance froide et tranchante des riffs, qui n’hésitent par à placer des influences old school dans leurs harmoniques intenses alors que "Clavis Inferni" pioche du côté d’un thrash vif et sombre pour dynamiser sa rythmique et lui octroyer cette approche saccadée. Les leads épiques nous transportent jusqu’à "As Stars Collide" et son introduction mystérieuse qui se transforme peu à peu en sonorités majestueuses auxquelles les musiciens ajoutent leur touche perçante tout en conservant l’obscurité ambiante, puis la rage pure refera surface avec "Stormcrow", une composition beaucoup plus rapide. Le refrain viendra apaiser l’ambiance tout en lui donnant des accents fédérateurs, puis la rythmique va ralentir afin de laisser les guitares s’exprimer, ne revenant à sa fureur originelle qu’avant de laisser place à la longue et intrigante "Shadows Of The Brightest Night", qui s’enflamme très naturellement et place régulièrement des leads inquiétants pour compléter son flot de noirceur continu.

Le groupe nous autorise un très court moment de répit avant que "Mirrors Of A Thousand Lakes" ne vienne emplir l’air de ses guitares angoissantes, que ce soit avec les harmoniques cinglantes ou avec des patterns plus fous et travaillés, puis "Cast In Stone" retourne exploiter les racines les plus brutes et abrasives sans oublier la puissance de ses mélodies acérées. Le son reste accrocheur tout en proposant des tonalités plus mélancoliques avec "Nordanvind", une composition lancinante à peine troublée par les parties vocales rocailleuses et certains moments motivants, puis c’est avec "In The Twilight Grey", le titre éponyme, que le groupe va dévoiler toutes ses nuances en couplant une allure furieuse avec des notes aériennes et hypnotiques. On notera un soin particulier apporté aux touches transcendantes qui accompagnent le dernier refrain, mais l’album prend déjà fin avec la courte et pesante "Ascension (Episode Four)" où l’atmosphère oppressante prend vie tout en laissant un début de rythmique apparaître au loin, puis disparaître.

Bien qu’ayant découvert Necrophobic relativement tardivement, je n’ai jamais été déçu par leurs albums, et ce n’est pas "In The Twilight Grey" qui va briser la règle ! Leur art sombre est définitivement à son apogée, et il ne manque plus que quelques concerts pour le confirmer !


Matthieu
Avril 2024




"Dawn Of The Damned"
Note : 17/20

Les ténèbres laissent Necrophobic nous offrir un nouvel album. Créé en 1989 le groupe sort "Dawn Of The Damned", après quelques changements de line-up. Aujourd’hui composé de Joakim Sterner (batterie), Anders Strokirk (chant, Blackshine, ex-Mykorrhiza), Sebastian Ramstedt (guitare, Ordo Infernus, ex-Black Trip, ex-Nifelheim), Johan Bergebäck (guitare, Ordo Infernus, ex-Black Trip, ex-Nifelheim) et Allan Lundholm (basse, Interment, Moondark, ex-Circle Of Chaos), les Suédois sont prêts.

Inquiétante mais mélodieuse, "Aphelion" introduit à la perfection cet album, avant que "Darkness Be My Guide" ne frappe. Entre leads perçants, rythmique effrénée et chant rocailleux, on reconnaît instantanément la patte des Suédois. Le groupe ralentit à peine pour un court break, mais la rythmique reprend, avec notamment cette partie lead qui nous rappelle leurs influences. On passe à la glaciale "Dark Mirror", une composition majestueuse qui s’intègre à merveille dans la discographie du groupe, ajoutant cette part martiale, alors que "Tartarian Winds" est plus groovy. Une touche old school brute se fait sentir, renouant avec les bases de ce black / death mélodique. La longue "The Infernal Depths Of Eternity" est la suivante, instaurant un climat de noirceur grâce à des harmoniques planantes et des leads féroces. Impossible de ne pas y adhérer.

On renoue avec une rythmique solide pour "Dawn Of The Damned", qui frappe après une douce introduction. Les riffs sont tranchants sur ce titre éponyme, tout comme pour "The Shadows". Plus lente mais loin d’être moins intense, la composition nous hypnotise peu à peu, plaçant habilement des harmoniques de pur death metal. Un mur de son ravageur frappe pour "As The Fire Burns", truffé de ces passages leads intenses et stridents. Le titre est beaucoup plus rapide, et la batterie renforce cette sensation d’agression permanente. On revient sur des tonalités mélancoliques pour "The Return Of A Long Lost Soul", un autre morceau long et lancinant qui permet au groupe de tisser un univers à la fois sombre et envoûteur. Quelques accélérations sont à prévoir lors de solos épiques avant "Devil’s Spawn Attack", le dernier morceau. De nombreuses influences thrash se lient aux mélodies black ainsi qu’un chant criard de la part du légendaire de thrash metal Schmier (Destruction, ex-Panzer) afin de parfaire cet hommage.

Une aura démoniaque entoure Necrophobic depuis ses débuts, et "Dawn Of The Damned" ne fait que la renforcer. Entre black metal, death metal et des mélodies perçantes, le groupe continue d’affiner cet art sombre dans lequel il est passé maître bien des années auparavant.


Matthieu
Octobre 2020




"Mark Of The Necrogram"
Note : 18/20

Slayer a influencé bon nombre de groupes que ce soit par ses riffs ou par le titre de ses chansons, mais certains ont opté pour un style bien plus sombre. Comme Joakim Sterner (batterie) lorsqu’il a fondé Necrophobic en 1989. Si son compère David Parland (guitare - aka Blackmoon, ex-Dark Funeral - décédé en 2013) et lui voulaient jouer un style de death metal plus sombre que l’on appelle communément black / death aujourd’hui, Joakim se retrouve rapidement seul aux commandes du projet. Le groupe est depuis peu à la tête de 8 albums tous aussi excellents les uns que les autres, et "Mark Of The Necrogram", le dernier en date confirme cette régularité. Accompagné par Anders Strokirk (chant, Blackshine, ex- Mykorrhiza), Sebastian Ramstedt (guitare, ex-Exhumed , ex-Nifelheim), Johan Bergebäck (guitare, ex-Exhumed, ex- Nifelheim , ex- Amon Amarth, ex- Dismember) et Alex Friberg (basse, Firespawn), Joakim vient poser une nouvelle pierre noire sur l’autel.

Les Suédois commencent avec le titre éponyme, "Mark Of The Necrogram". Des riffs rapides, malsains et un chant hurlé d’une qualité exceptionnelle, difficile de croire que le groupe pourrait s'essouffler un jour. Et c’est ce qu’ils ont voulu nous montrer avec un titre qui attaque directement, sans aucun temps mort. Mêlant habilement la rythmique puissante du death metal aux harmoniques torturées du black metal, ils enchaînent rapidement avec "Odium Caecum". Une introduction effrayante se place juste avant des riffs sales et truffés de parties lead aux sonorités sombres qui partage le devant de la scène avec le chant d’Anders. Si la musique du groupe ne vous a pas encore accrochés, laissez faire "Tsar Bomba" et sa rythmique terriblement entraînante. Tout comme l’objet du même nom, cette composition va tout ravager sur des kilomètres malgré son petit break atmosphérique et ma seule déception après l’avoir écoutée pour la première fois est de ne pas avoir encore vu le groupe la jouer sur scène.

On passe à "Lamashtu" pour une rythmique dotée d’harmoniques tranchantes à souhait, alors que la batterie encadre littéralement le tout pour un rituel dirigé vers les profondeurs. Une fois la cérémonie achevée, c’est une tornade aux accents mélodiques que les Suédois s’apprêtent à nous envoyer. Intitulée "Sacrosanct", la tempête ne nous laisse aucun répit entre blasts furieux, harmoniques perçantes et hurlements pleins de rage. Chaque note de la déferlante est parfaitement audible grâce à un mix absolument parfait, et il en sera de même pour la rythmique plus lourde de "Pesta". Bien qu’ayant commencé avec un son clair intriguant, ce morceau est finalement plus lent, plus lourd et plus froid que les autres. Il suffit d’écouter le solo se mêler aux hurlements d’Anders pour s’en rendre compte. La composition suivante, "Requiem For A Dying Sun", est également très contemplative. Alors que le groupe distille un son glacial et tranchant, l’auditeur n’a d’autre choix que d’admirer l’univers qui défile devant lui dans son esprit.

Plus axée sur une rythmique martiale, "Crown Of Horns" ne se prive pas pour nous envoyer un riff imposant en plein visage, tout en comptant sur un blast puissant pour épauler les riffs rapides des musiciens. La guitare lead part parfois dans de grandes envolées, mais revient sur un refrain qui ne motive qu’à une chose : le headbang. "From The Great Above To The Great Below" est composée de riffs old school qui rappellent les prémices du black et du death mélodique à la suédoise, mais sans jamais sembler redondante, tandis qu’"Undergången", le titre final, vient apaiser le tout. Cette composition instrumentale utilise en majorité un son clair lancinant, tout en trouvant le moyen de caser un solo aérien pour relever le tout.

Si l’envie de repasser l’album est plus forte que vous, ce n’est rien : j’ai eu la même. "Mark Of The Necrogram" tourne tout seul et il est à lui seul la preuve que Necrophobic est un groupe prolifique qui a encore de très beaux jours devant lui. A quand une nouvelle démonstration live de leur talent en France ? La dernière, en 2011, commence à dater...


Matthieu
Février 2018




"Womb Of Lilithu"
Note : 13,5/20

Depuis 1989, Necrophobic fait parler de lui avec son style black death, à tendance occulte. Et après "Death To All" sorti en 2009, les Suédois reviennent avec un tout nouveau et septième opus se voulant plus moderne avec un son plus lourd, nommé "Womb Of Lilithu".

On commence avec "Womb Of Lilithu", une introduction un peu dans le style de celles des précédents album. C'est à dire atmosphérique mais froide, à la frontière de l'horreur et de l’ésotérisme. Le second titre, "Splendour Nigri Solis", est direct, alliant l'énergie du black et la force du death avec une petite touche de thrash. Plus agressif et encore plus rapide, le morceau "Astaroth" se révèle également mélodique durant des passages plus calmes. Ce titre est clairement plus black metal, laissant le death de côté. Une vague moderne s'invite ensuite dans "Furfur". En effet, on a une musique plutôt indus avec un chant hybride allant avec. Puis, le début de "Black Night Raven" est vraiment pas mal et en impose ! Dommage que la suite ne soit pas du même niveau en restant commune et sans rebondissements. "The Necromancer" est un morceau entraînant qui change un peu du reste avec une dimension légèrement épique grâce à certains riffs et chorus héroïques. Il est plein de subtilités et est assez accrocheur. Les parties du titre suivant, "Marquis Phenex", donnent la pêche dès le début ! Les riffs sont poignants et mélodiques, un régal ! "Asmodee" n'est pas mauvais mais ressemble beaucoup trop aux autres. Beaucoup plus travaillé et nuancé, "Marchosias" a plusieurs visages : tantôt aérien et atmosphérique il peut aussi être froid, rapide et très agressif. Puis, "Matanbuchus" arrive tout en douceur, pour devenir bien plus violent, et cela est dommage car le titre devient déjà entendu et trop banal. Ensuite, "Paimon" redonne du peps à l'album bien qu'il ressemble encore beaucoup aux précédents morceaux. On découvre ensuite "Opium Black", c'est enfin un titre plus original se démarquant des autres avec un peu de chant clair et de nouvelles ambiances. L'introduction de "Infinite Infernalis" est assez symphonique avec un piano et une guitare électrique, ce qui est vraiment sympa ! Par contre, cela est bien trop court et la suite se révèle sans nouveauté. Heureusement que l'outro "Amdusias" nous redonne une dose de légèreté en fin d'écoute.

Necrophobic nous livre un opus avec de bons éléments mais voilà, cela est bien trop répétitif et sans diversité. On retrouve ainsi 14 titres avec des structures et idées de composition un peu similaires.


Nymphadora
Octobre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.necrophobic.net