Je crois humblement qu’il est adéquat de nommer Halestorm comme étant les maîtres du rock à tendance metal, mais qu’en est-il du rock à saveur plutôt symphonique ? Et comment réagiriez-vous si je vous disais que Paramore s’était maintenant mis au metal ? Surprise ou dédain ? Bien, cette introduction un peu bric-à-brac se veut la présentation de Nemesea, groupe néerlandais qui en est seulement à son quatrième album, malgré près de 17 ans d’existence.

Paramore grâce à la voix de Sanne Mieloo, s’apparentant justement à celle d’Hayley Williams et Halestorm de par le côté plus rock que metal du groupe. Par contre, les comparaisons s’arrêtent rapidement puisque Nemesea fait plutôt dans un metal / rock très moderne, aux influences industrielles. Les mélodies sont donc fortement appuyées par une musique puissante et agressive, le tout couplé à un son plutôt robotique et froid, ce qui favorise un contraste intéressant. Aucune des deux facettes principales du groupe ne vient s’imposer à l’autre et le tout est savamment combiné pour une approche des plus bienvenues. Les dernières années nous ont habitués à une multitude de formations à chanteuse, pour la plupart n’évoluant que dans le metal symphonique grandiloquent. Nemesea ne fait rien de tout ça, préférant clairement mettre sur la table une proposition nouvelle, moderne et de son temps.

Nemesea s’aventure donc sur un chemin futuriste et post-apocalyptique et clairement les amateurs de metal ne répondant qu’aux codes standards du genre auront plus d’une fois l’occasion de déverser leur venin sur ce "White Flag" qui se permet divers détours dans des influences rock et néo metal, permettant ainsi de faire de leur son une proposition presqu’unique. Napalm Records ne se fera pas que des amis avec cette formation dans son catalogue, mais je crois sincèrement que plus l’offre est large, plus les amateurs en sortent gagnants.

Ne les connaissant que de nom, je ne saurais comparer ce "Uprise" aux albums précédent. Mais le groupe se disant metal symphonique, pour moi ce serait plus du metal gothique voire du rock à la Evanescence. Cela n’est en rien péjoratif car j’adore Evanescence, mais c’est un constat sur les informations dont je dispose sur le groupe. Le visuel de la pochette donne envie en tout cas, il est bien réalisé et original. On sent le personnage pris dans les différents tableaux de la vie, tenté de s’en sortir, de s’élever ("Uprise", littéralement "lever plus haut"), et on se demande donc ce que nous a concocté le groupe, musicalement parlant.

On débute avec des sonorités donc résolument rock, qui s’entendent tout de suite avec le premier titre "Hear Me". Efficace, court et un brin catchy, le tout manque d’un peu de pêche et les riffs et mélodies sont du genre à avoir été entendus maintes fois. On l’écoute quand même avec une envie de bouger même si on reste sur notre faim… En général j’aime bien faire du titre par titre, et découvrir avec plaisir chaque pépite que recèle les morceaux dans leur propre singularité, au-delà de l’album, mais j’avoue que là je n’ai pas assez matière à dire. L’album est très simple, pas de solos, vocalement c’est impeccable mais il n’y a aucune prise de risques, au niveau de la composition pareil : on est dans un album créé pour plaire au plus grand nombre oscillant entre metal et rock un peu pop. C’est un style comme un autre qui plaira à certains sans aucun doute. La production est propre, rien à dire là-dessus, et la pochette attire l’œil également.

Pour ma part, cependant, c’est assez pauvre et pour un métalleux en recherche de sonorités plus poussées, ce qui fait la patte d'un groupe et qui donne envie d’aimer ce groupe, eh bien je crois qu’il sera déçu. Même la ballade "Let It Burn" ne dépasse pas le stade de "mignon", et je suis pourtant quelqu’un de très sensible à ce genre de morceau ! Pour une découverte de ce groupe, le constat est assez amer et je ne crois pas que je réitérerai l’écoute.