Le groupe
Biographie :

Nephalokia est un groupe de metal moderne originaire de Toulouse. Mélange d'influences diverses, la musique du groupe combine la puissance et lourdeur du metal moderne, avec la brutalité du deathcore et les envolées atmosphériques du post-hardcore. En 2011, Nephalokia sort son premier album "Sunshine" enregistré au Conkrete Studio (Gorod, Eryn Non Dae, Warattah, Otargos) et distribué par Klonosphere / Season Of Mist. Depuis quatre ans, Nephalokia est sur la route et joue aux côtés de grands noms de la scène française : Gojira, Ultra Vomit, Betraying The Martyrs, Hacride, Hypno5e et Eryn Non Dae.. "Journey" sort le 8 Avril 2013 sur le label Klonosphere.

Discographie :

2008 : "Nephalokia" (Démo)
2011 : "Sunshine"
2013 : "Journey"


Les chroniques


"Journey"
Note : 16/20

Huit titres comme autant d’étapes dans un voyage initiatique au cœur de la bête. "Journey" porte bien son nom. Gros coreux aimant le mosh qui t(r)ash ou encore le chant ultra gras, un peu à la Betraying The Martyrs, cet album est fait pour toi. Ultra gras, puissant et violent, embarquant sur des dissonances, Nephalokia ne fait pas dans la demi-mesure et surtout ne donne pas dans le demi-ton. Mixé d’une façon la plus grasse possible, "Journey" est un album empruntant à différents groupes, différents influences, et surtout possédant un sens du rythme et de la syncopée qui en ferait pâlir plus d’un. Avec un chant entre déchiré et ultra gras (Aaron Matts, si tu nous entends…), Nephakolia oriente tout cela autour d’une rythmique décadente et basée sur des syncopes de double pédale que viennent renforcer des passages dissonants à la guitare.

Pour ce qui est de l’inventivité, le groupe se place dans un environnement et un genre qui existent mais où des choses supplémentaires sont apportées par le groupe lui-même : ces redondances sur les riffs, cette variation de tempo, ou encore ces dissonances que nous n'avons pas l’habitude d’avoir.

"Journey", comme je le disais, porte bien son nom avec véritablement 8 étapes, dans un souci d’évolution avec chacune son identité propre mais dans lesquelles on retrouve finalement à chaque fois ce son comme fil conducteur. Loin de révolutionner les genres, Nephalokia avance et y glisse sa petite patte. Doté d’un niveau technique précis et ultra efficace, d'un son gros comme ça, le groupe se pose doucement mais sûrement en prétendant crédible pour être un dans le top 5 du metal français. On leur reprochera cependant une trop grosse linéarité dans certains passages au chant et certains arrangements guitares qui ne donnent pas trop de nouveauté d’un morceau à l’autre, se permettant ici et là tout de même un ou deux solos bien sentis de derrière les fagots.

D’un point de vue général, après ces deux précédents efforts, Nephalokia avance toujours, apportant des pierres supplémentaires à un édifice déjà bien en place, se plaçant crédiblement dans une catégorie d’outsider sérieux ou de prétendant crédible à l’export d’une musique métallique française, entre technique, précision et brutalité, mais laissant encore un peu de chemin devant lui, malgré une très grande maturité technique et musicale. "Journey" est un très bon album dont on ne se lasse pas, mais qui finit quelque peu en tête à queue et l’on se prend à attendre la suite… qui ne viendra pas.


Sam
Juin 2014




"Sunshine"
Note : 18/20

Deux ans après avoir sorti une démo éponyme, les Toulousains de Nephalokia nous servent "Sunshine", leur premier album. Le design verdoyant de la pochette est épuré et franchement joli, mais ce n’est rien comparé à ce que le CD contient…

L’album débute avec "Dawn", morceau instrumental qui est aussi l’intro de Nephalokia en live. Le premier riff retentit : les sonorités sont bien lourdes et annoncent un metal death mais qui n‘hésite pas à s’enjoliver grâce à quelques accords de guitares mélodiques. Tous les instrus trouvent leur place dans ce morceau rapide, au rythme parfois complexe et accords efficaces. "Sunshine" arrive sans laisser de temps mort, puisque le morceau démarre sur les chapeaux de roues. Le cri rejoint vite les instrus et la chanson, bien violente, ne tombe pas dans la caricature grâce à un riff assez sombre mais qui allège le tout. Le chant se diversifie, si bien qu’il semble presque sorti d’une cibi. Et quand le calme s’installe, ce n’est que de courte durée, les riffs sont plus softs mais toujours aussi prenants et du chant clair se pointe, juste histoire d’embellir le tout, déjà fort en émotions. Quelques cris plus tard, Sunshine se finit, de manière étonnement douce… "The Onminscient Man" ne déroge pas à la règle du bourrinage dès la première note, avec du gueulé qui commence au même moment que les intrus. Le chant parlé s’introduit tranquillement sur le morceau, avant de partir en bons gros cris, le tout suivit par des instrus qui montrent qu’eux aussi peuvent faire leurs gros durs. Et quand le morceau semble se poser enfin, les guitares font dans les tons mélancoliques, presque malsains et la lourdeur se prolonge avec de nouveaux riffs appesantis par des cris gutturaux. Encore un peu chant parlé parce que le timbre de voix d’Arnaud est très sympa sur ce style, encore un peu de rythme ultra-rapide et le morceau se termine pour le moins abruptement.

Une fois n’est pas coutume, ce sont des arpèges qui retentissent au début de "The Wake", vite rejoints par batterie, basse, guitares et chant clair tout doux, tout calme, tellement bas qu’il se fond en chuchotement (inhabituel mais très bien fait, surtout avec la superposition des murmures). Et comme Nephalokia ne fait pas dans la dentelle, le calme n’est que de courte durée, car le cri s’impose assez rapidement sur des instrus entraînants. Le retour à la sérénité ne sera que de courte durée mais on ne retombe pas pour autant tout de suite dans la lourdeur propre au groupe (à part un ou deux riffs agressifs sur le morceau, "The Wake" fait plutôt dans les tons plus plaisants, plus captivants). Et une mosh part qui déchire tout pour débuter "Vinyan" ! Haaa, ce que j’aime cet excellent passage qui donne envie de bouger à s’en déboiter le cou (oui oui, à ce point-là !). Niveau chant, pas de quoi être déçu non plus : le bon screamo du premier riff laisse place à des growls tout aussi énormes. Les riffs sont presque trop entraînants et le chant par-dessus est lui aussi niquel. Le rythme poutre bien comme il faut et un petit riff tout lourd vient nous rappeler de quel bois Nephalokia se chauffe. Puis, c’est sous les coups de la double pédale que s’impose un riff ultra mélodique et magnifique, le tout couronné par un chant qui dégage pleins de sentiments, pour un ensemble très profond, tout simplement très joli. Et histoire de ne pas mourir sous l’intensité des notes, Nephalokia nous sert un autre de ses passages posés, qui est lui aussi très bien fait, très travaillé comme le reste de la chanson. Un rythme brutal pointe à nouveau le bout de son nez et une autre petite mosh part vient nous chatouiller les oreilles. La superposition des cris sur ce passage est très bien agencée et le duo basse-batterie s’offre ce qui pourrait s’apparenter à un pont, juste avant de finir, aussi violemment que "Vinyan" a commencé.

"Living Dead" s’ouvre avec du cri tout de suite rejoint par des instruments ultra-rapides. S’ensuit un passage dominé par la batterie et le cri, que les guitares et la basse accompagnent plus discrètement. Entre deux riffs, le rythme ultra carré est saccadé, le chant fait dans l’originalité avec des bribes lointaines pour un effet sample. La suite est plus mélodieuse et les hurlements sont fascinants, tellement ils sont chargés en émotions. A 4’00 tout juste, "Living Dead" prend fin aussi soudainement qu’elle a commencé. Histoire de reprendre son souffle au court de l’album, Nephalokia nous présente "Passage", une accalmie de 2’22 au milieu de la tempête qu’est l’album "Sunshine". L’interlude instrumental est bien ficelé et permet de redémarrer tout en violence avec "The Blessed Man". Batterie, basse et guitares martèlent un rythme martial dès les premiers accords, mais la mélodie n’est pas en reste puisqu’elle arrive bien vite, avec pour accompagnement un chant lointain mais bien agréable. Le cri reprend le dessus quand le rythme s’alourdit et le côté death du groupe se fait mieux sentir que jamais. Les accords suivant semblent créés pour headbanger et avec une fin aussi brutale, on a presque pas el temps de se remettre de ses émotions !

L’album se poursuit avec le morceau dark knightien intitulé "Why So Serious?". Quelques coups distants marquent le début de la chanson, qui s’offre un rythme haché avant de s’aventurer dans les contrées bien connues du riff lourd et de la double pédale. Et quand des riffs dissonants se font entendre, c’est pour mieux perdre l’auditeur dans toutes ces sonorités foudroyantes. La basse domine ensuite un pont soft où le cri prend toute son ampleur avant que les guitares ne reviennent montrer ce qu’est un bon riff harmonieux. "Calvair"e commence de manière ultra death, aussi bien niveau instruments que voix, avant de blaster à souhait. Le chant fuse de partout si bien qu’on en serait presque désorienté, si les instruments n’étaient pas aussi carrés. Nephalokia nous accorde ensuite un passage mené par du chant parlé à moitié crié, et toujours passionné, qui retombe d’un coup sur un riff de guitare tout gentil, pourtant la voix reprend doucement mais sûrement pour se finir en hurlement sur une base basse-batterie-grattes toute aussi violente. "Rising" clôt l‘album, mais pas avant d’en mettre encore plein les oreilles. Des riffs sombres, des passages saccadés, de cris puissants… Et ça retombe sur des notes paisibles, comme les passages calmes dans tous ces morceaux qui sont la marque de fabrique du groupe. Mais bon, comme d’habitude, le répit n’est que de courte durée puisqu’un passage très gojirien (une batterie très vive suivie de la basse, une guitare pour la rythmique et l‘autre qui nous sert un riff très sympa qui plane sur la cadence) nous plonge dans les entrailles de "Rising". La fin ne déroge pas à la règle Nephalokienne avec sa lourdeur implacable et ses dernières notes qui achèvent sèchement le morceau.

Avec une très bonne alliance entre brutal et mélodieux, Nephalokia présente énormément de passion dans leur album de ¾ d’heure ultra bien enregistré et mixé (qualité vraiment irréprochable ! ) qui donne envie tour à tour de sourire, de penser, de se déchaîner, de hurler… de vivre, quoi. Les morceaux sont très cohérents sans pour autant être répétitifs, un écueil dans lequel tombent facilement les groupes. C’est donc un énorme coup de cœur global pour cet album, avec, certes, une petite préférence pour "Vinyan", mais franchement, tous les morceaux se valent !


Marion
Septembre 2010


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.myspace.com/nephalokia