Le groupe
Biographie :

NervoChaos est un groupe de death metal brésilien formé en 1996 et actuellement composé de : Eduardo Lane (batterie / ex-Siegrid Ingrid), Guiller (guitare / chant) et Diego Mercadante (guitare, chant / Coldblood, Hatepride, ex-Gutted Souls, ex-Mysteriis, ex-Syren, ex-Unearthly). Abysmal Dawn sort son premier album, "Pay Back Time", en 1998 chez Tumba Productions, suivi de "Legion Of Spirits Infernal" en 2002 chez Destroyer Records, de "Quarrel In Hell" en Août 2006 chez Tumba Productions, de "Battalions Of Hate" en Avril 2010, de "To The Death" en 2012 chez Cogumelo Records, de "The Art Of Vengeance" en Juin 2014 chez Cogumelo Records et chez Greyhaze Records à l'automne 2014, de "Nyctophilia" en Avril 2017 chez Greyhaze Records, de "Ablaze" en Juin 2019 chez Hammerheart Records, de "All Colors Of Darkness" en Février 2022 chez Emanzipation Productions, et de "Chthonic Wrath" en Mars 2023.

Discographie :

1998 : "Pay Back Time"
2002 : "Legion Of Spirits Infernal"
2006 : "Quarrel In Hell"
2010 : "Battalions Of Hate"
2012 : "To The Death"
2014 : "The Art Of Vengeance"
2017 : "Nyctophilia"
2019 : "Ablaze"
2021 : "Dug Up... Diabolical Reincarnations" (Compilation)
2022 : "All Colors Of Darkness"
2023 : "Chthonic Wrath"


Les chroniques


"Chthonic Wrath"
Note : 16/20

Rien ne peut arrêter NervoChaos. Créé en 1996 au Brésil par Eduardo "Edu" Lane (batterie), le groupe aujourd’hui complété par Luiz "Quinho" Parisi (guitare), Pedro Lemes (basse), Woesley Johann (guitare, Goat Necropsy, Nostalgica) et Brian Stone (chant, Contortion) continue sa collaboration avec Emanzipation Productions pour la sortie de "Chthonic Wrath", son onzième album.

Avec NervoChaos, la recette reste inchangée depuis plus de vingt-cinq ans : le death metal est brut et old school, ne faisant aucun compromis avec qui ou quoi que ce soit. Sur ce nouvel album, il va s’illustrer sur quatorze titres, soit quarante-cinq minutes de violence grasse et ininterrompue qui débute avec "Son Of Sin", un titre immédiatement efficace qui laisse des leads inquiétants rivaliser avec des hurlements massifs avant que la base ravageuse ne nous mène à la groovy "Chaos Prophets" et sa rythmique abrasive. Le blast règne en maître sur le morceau avant de s’apaiser sur "Kill For Pleasure" et son introduction sombre, avant de revenir frapper en compagnie des éléments agressifs habituels, qui deviendront très fédérateurs sur le refrain. On retrouvera des éléments plus techniques sur "Taphephobia", comme ces parties de tapping entêtantes, mais les patterns bruts sont toujours à l’oeuvre avant que "Tomb Mold" ne nous autorise un court moment de répit avec un son clair apaisant, suivi par "Lullaby Of Obliteration" et sa noirceur inquiétante.

Une fois la mélancolie passée, les riffs efficaces viendront frapper avant que "Torn Apart" ne place des harmoniques complexes et entêtantes pour agrémenter une rage évidente et pesante. "Arrogance Of Ignorance" reste dans cette approche virulente et abrasive, laissant des accélérations rythmer la déferlante de violence entre deux mosh parts efficaces, puis "Avant-garde" place des éléments épiques sur une base saccadée et lourde. Je n’ai aucun doute sur le fait que le groupe saura utiliser ces riffs en live pour semer le chaos, tout comme ceux de "Falling" qui peuvent provoquer des mouvements de foule intéressants et assez intenses pour retourner une salle entière entre deux parties travaillées. Avec "Descending Into Madness", c’est l’efficacité brute qui va primer dans un premier temps, mais quelques leads plus sombres et aériens vont également s’intégrer à la charge, tout comme "Perpetual War" qui utilisera des éléments heavy pour un solo tranchant, ou "Ouroboros" qui va laisser un tempo plus élevé dicter le ton de cette composition ravageuse et effrénée, surtout au niveau du chant. Le break pesant nous laissera avec un solo sanglant, puis "Weed Smoker's Dream" fait appel à quelques influences grind pour refermer l’album avec un peu plus d’une minute de riffs ravageurs.

Lorsque l’on parle de NervoChaos, il est impossible de ne pas évoquer la productivité et l’efficacité dont le groupe fait preuve, mais également sa régularité récente. "Chthonic Wrath" apporte son lot de riffs old school, et c’est tout ce que l’on demande au groupe !


Matthieu
Avril 2023




"Dug Up... Diabolical Reincarnations"
Note : 15,5/20

Qu’est-ce qu’il était pas tip top le précédent opus de NervoChaos, le dénommé "Ablaze" sorti en 2019 avait un petit goût de caca. Il fallait donc rectifier le tir et parvenir à faire oublier cet écart discographique et en Novembre 2021 "Dug Up... Diabolical Reincarnations" a réussi le pari de nous offrir autre chose que du popo sonore ! Fidèles à leur côté "in your face" et old school, les Brésiliens ont, au travers de cet opus, réussi à proposer un death aux saveurs old school bien accrocheur et entraînant. C’est justement ce qui leur manquait, car avec ce genre de musique catchy et directe, eh bien si le riffing est mal géré, les relances hésitantes et le songwriting approximatif, c’est direct à jeter à la poubelle ! Donc, on est content, on se dit que le groupe s’est remis dans le droit chemin, mais pour le coup, ils ont un peu biaisé le délire puisque "Dug Up... Diabolical Reincarnations" est une compil' de vieux morceaux présents sur d’anciens albums ré-enregistrés avec le line-up actuel, ouh les tricheurs… Forcément, ils nous ont pris leurs titres les plus accrocheurs et, forcément, grâce à cela NervoChaos fait un quasi sans-faute !

Ici, tout est mieux que sur "Ablaze", la pochette déjà, mais aussi le son et surtout les compositions. Le quartette s’est transformé en hydre à cinq têtes, ce qui renforce le son globalement, donne de l’épaisseur, et permet de mieux exploiter les guitares. Les solos sur cet album sont la preuve d’une renaissance de la six-cordes. Durant les 13 titres, on flirte avec Six Feet Under, Vader, Sinister, le Sepultura post-"Arise", Slayer pour les passages les plus vifs, bref, que des bonnes influences qui raviront tous les gros bourrinos en manque de va et vient de la caboche. Ce skeud s’apparente à un véritable passage à tabac des tympans sans ménagement. En effet, les titres s’enchaînent comme des clients dans une maison close de la frontière franco-espagnole, pas le temps de respirer ou de se nettoyer les orifices, et franchement, vu que chacune des compositions a tout de même son petit truc bien à elle, vu qu’elles correspondent à des moments différents de la carrière du groupe, on passe de l’une à l’autre avec un attrait certain. Ce disque est simpliste à souhait, n’allez pas chercher de la complexité, de la surprise, de l’innovation, la bestiole est méchante et agit sans subtilité.

Au-delà du son, bien massif, le riffing entretient un feeling bien démoniaque ("Dark Chaotic Destruction"), mais il sait aussi se montrer plus lugubre, ou peut faire l’effet de gros coups de poings dans la tronche. Quelques cassures rythmiques m’inspirent les méthodes de composition de la période Chris Barnes de Cannibal Corpse, lorsque ces chevelus désormais cinquantenaires ne savaient même pas que ce qu’ils proposaient musicalement s’appellerait plus tard du death metal. On a aussi droit à des petites touches groove metal ("Nervochaos"), ou des constructions qui s’apparentent à du metal de la mort made in Europe du Nord, avec le froid qui va avec ("Scavengers Of The Underworld") et des réminiscences d’Obituary, période "Cause Of Death" sur "The Devil’s Work". On ressent un enthousiasme omniprésent dans l’exécution musicale, les zicos semblent investis, il y a cette sensation d’envie d’en découdre, de découper des têtes à la hache, notamment au travers du chant qui se trouve être d’excellente facture. Quand j’y repense, ça n’a radicalement rien à voir avec la galette précédente, à croire qu’il s’est passé un truc, peut-être que le label français XenoKorp, responsable de cette sortie, a peut-être fait un chantage aux membres de NervoChaos, genre "Si vous me faites la même bouse que le précédent disque, je vous confisque vos instruments !". Honnêtement, je pense juste que l’efficacité dans ce disque provient du fait que les mecs ont choisi de ré-interpréter les titres les plus accrocheurs.

Vous l’aurez donc compris, "Dug Up... Diabolical Reincarnations" est le skeud qui va vous réconcilier avec NervoChaos, même si ce n’est pas vraiment un nouvel album, à proprement parler. Stimulant, énergique, lourd et brutal, le death metal de cette formation en provenance du pays des transsexuels et des gros derrières siliconés est vraiment bonnard ! A chaque écoute, le plaisir reste intact, on prend son pied durant 37 minutes, et on n’a qu’une envie, c’est de se repayer un tour de manège supplémentaire. Bien sûr, cet opus ne sera certainement pas dans le top 10 des albums de death metal de 2021, mais peut se classer aisément dans la masse des bons disques, ceux qui n’ont pas une grande reconnaissance mais qui méritent qu’on y porte une attention particulière. En tous les cas, et puis, c’est une bonne occasion de prendre le meilleur du groupe sans avoir à se taper toute la discographie.


Trrha’l
Février 2022




"Ablaze"
Note : 11,5/20

Difficile épreuve pour le groupe qui a subi la perte en 2017 de sa guitariste Cherry Taketani, qui a enregistré avec eux l’album précédent. En hommage, ils ont réalisé un clip animé très sympathique qui illustre le morceau "Live Like A Suicide". Pour ce nouveau cru 2019, on peut dire que les Brésiliens de chez NervoChaos sont plutôt généreux, 16 titres pour 53 minutes de musique, voici donc un album chargé à bloc. Après une intro aussi ennuyeuse que la messe du dimanche à la téloche, le groupe nous assène un metal finalement assez direct, dans une démarche stylistique qui tape dans le classic death et le old school thrash. Niveau originalité on repassera, mais "Ablaze", même si dès les premières minutes on peut ressentir que le disque ne va pas être transcendant, possède quand même son lot de bonnes choses.

Commençons par ce qui ne va pas, afin de finir sur une touche positive. Hormis l’intro qui n’a aucune raison d’être présente sur l’album tant elle est molle et insipide, n’ayons pas peur des mots, les autres compositions ont toutes un côté redondant. Le son de la production est très propre mais le gros problème c’est qu’il n’a pas de dynamique. La batterie ne se fond pas dans le mix, elle sonne "riquiqui", tout comme les guitares et la basse. Ce contraste est déstabilisant et si le groupe avait ce petit son, tout en ayant une prod’ un peu plus dégueulasse, je suis certain que cela aurait donné un certain charme à la musique de NervoChaos. La drum nous donne même presque l’impression d’avoir été programmée, avec une caisse claire qui a tout sauf de la patate... En sus, les compositions ont du mal à déchaîner les passions. "Death Rites", par exemple, et son refrain hardcore finalement bien sympatoche, tourne en rond comme un serpent qui se mord la queue.

Attention, il y a dans l’album quelques titres vraiment prenants comme "Into Nightside", version jumpy d’un vieux Slayer "venomisé" qui contient malgré tout une fin plutôt insipide. Les solos ont quand même du cachet, on revient vers le Kirk Hammet de "Ride The Lightning" et ce son de guitare bien cool des années 80, un point positif pour NervoChaos. Quelques ambiances à la Carcass se font entendre ("Cave Bestiam", "Stalker"), on a droit à du bon speed metal sur "Mors Indecepta", et le thrashy "Walk Away" est un titre excellent qui possède des petites touches à la Autopsy, ainsi qu’une partie mid-tempo d’une efficacité redoutable. En fait, le problème majeur de cet album, c’est que beaucoup de titres sont mal équilibrés, certains riffs traînent et ne devraient pas être trop développés, les introductions des morceaux sont parfois trop longues et le côté basique des riffs consolide ce manque d’entrain. Le groupe aurait dû sortir un album plus court, en ne gardant que les parties les plus efficaces et là ça aurait matché direct ! En fait, la deuxième moitié du disque est nettement mieux que la première, écoutez le groovy "My Dues" ou le cryptique "Downfall", bien swedish death dans l’âme, il y a malgré tout de quoi s’en foutre dans les feuilles avec des titres pareils.

L’enfer est pavé de bonnes intentions, en voulant nous en donner beaucoup, NervoChaos a chargé sa galette sonore jusqu’à la moelle, et de ce fait, de nombreux titres auraient mérité ne pas y figurer. Aller piocher des tracks ça et là dans un album n’est pas mon activité préférée, je préfère mettre "play" sur le lecteur, et laisser le truc se terminer de lui-même, de ce fait, "Ablaze" n’est pas un disque qui correspond à mes critères. C’est bien dommage car il y a quelques bons moments chez NervoChaos, mais j’ai la flemme de les chercher.


Trrha’l
Août 2019




"The Art Of Vengeance"
Note : 18/20

Ça fait un petit moment que personnellement je n’avais pas présenté un album qui venait tout droit d'Amérique du Sud, eh bien je viens palier ce manque en vous présentant "The Art Of Vengeance", le sixième album de NervoChaos, formation brésilienne originaire de Sao Paulo.

"The Art Of Vengeance" voit le jour avec le partenariat et le concours de Cogumelo Records, label lui aussi originaire du Brésil (Belo Horizonte). Cogumelo Records, ce n’est ni plus ni moins qu'un label actif depuis les années 80 à l’origine de sorties aussi anthologiques que (entre autres) Sarcofago, Ratos De Porão ou bien entendu, les premiers Sepultura. Grande classe. Inutile de vous dire que ces petits détails, pour tout amoureux de metal, veulent dire énormément de choses, n’est-ce pas ? NervoChaos, si vous ne les connaissez pas, c’est Guiller au chant et à la guitare, Quinho à la guitare, Felipe à la basse et Edu à la batterie. Le groupe évolue dans un style très original : un thrash / death saupoudré d’influences grind, black, punk et parfois doom ! Nervochaos, c’est bien de la musique extrême, il n’y aucun doute là-dessus ! A l’écoute de "The Art Of Vengeance", il est évident que les Brésiliens se sont abreuvés et inspirés des formations avec qui ils ont partagé la scène, que cela soit Venom, Cannibal Corpse, Christ Agony, ou encore Benediction, cela a été habilement réinjecté dans leur musique. C'est la claque. "The Art Of Vengeance", c’est un peu tout çà à la fois, un style presque inclassable mais qui fait saigner les gencives, c’est certain. Le credo de NervoChaos : le satanisme, l'antichristianisme et en bons Brésiliens, la lutte des classes et l’oppression des politiques corrompus. "The Art Of Vengeance", c’est 12 titres pour 41 minutes de musique extrême, des solos à la Morbid Angel, des rythmiques bien malsaines et un chant possédé par tous les démons des enfers. Jetez une oreille aux titres "Betrayed", au mid tempo mais non moins écrasant "From Below And Not Above" ou encore au très bon et très thrash "Ghost Of Past". Vous allez vite comprendre de quoi je veux parler. Si vous êtes encore parmi nous après ça, envoyez-vous le très doomesque "Lightless".

Ce qu’il y a de bien avec NervoChaos, c’est qu’ils sont peut-être désormais signés sur un gros label  outre-Atlantique mais ils gardent pour autant la tête froide et les pieds sur terre, ils continueront à sortir des démos au format cassette et des EPs limités, histoire de ne pas oublier d’où ils viennent et de faire plaisir à leurs fans. Ce groupe transpire la sincérité et son statut de groupe culte n’est pas usurpé, bien au contraire, il est amplement mérité. Un petit détour comme à mon habitude depuis longtemps sur le visuel fort sympathique mais assez inquiétant de l’album qui est un gros hommage aux visuels thrash des années 80. Une production à posséder pour tout amateur de metal à l’ancienne, old school comme on dit, mais avec un son moderne (il faut vivre avec son temps paraît-il !). Pour finir, le groupe prévoit de venir nous rendre visite en Europe, à ne manquer sous aucun prétexte...


Vince
Novembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.nervochaos.net