Le groupe
Biographie :

Nervosa est un groupe de thrash metal brésilien entièrement féminin formé en 2010 et actuellement composé de : Prika Amaral (guitare / chant), Helena Kotina (guitare / Daffodil), Hel Pyre (basse / Afterblood, W.E.B., ex-Christfuck, ex-Darcode) et Michaela Naydenova (batterie / Ember & Dust, ex-Gwendydd, ex-Khanъ, ex-Time Stroke). Nervosa sort son premier album, "Victim Of Yourself", le 28 Février 2014 sur le label Napalm Records. Le deuxième album, "Agony", sort en Juin 2016. "Downfall Of Mankind" sort en Juin 2018. "Perpetual Chaos" sort en Janvier 2021. "Jailbreak" sort en Septembre 2023.

Discographie :

2014 : "Victim Of Yourself"
2016 : "Agony"
2018 : "Downfall Of Mankind"
2021 : "Perpetual Chaos"
2023 : "Jailbreak"


Les chroniques


"Jailbreak"
Note : 18/20

Nervosa évolue encore. Créé en 2010 au Brésil, et mené depuis 2020 par sa fondatrice Prika Amaral (guitare), le groupe est complété par Helena Kotina (guitare), Hel Pyre (basse, W.E.B., Afterblood) et Michaela Naydenova (batterie, Ember & Dust, ex-Gwendydd). Suite au départ de leur vocaliste en 2022, Prika occupe désormais la place de chanteuse, que l’on découvre en 2023 sur "Jailbreak", leur cinquième album.

"Endless Ambition", le premier titre, prouve à la fois la motivation mais également la puissance du groupe. Riffs solides et parties vocales furieuses se mêlent dans cette vague de fureur, laissant les leads tranchants sortie de la rythmique effrénée pour lui offrir un relief métallique avant que "Suffocare" n’enchaîne avec des sonorités brutes et accrocheuses. Le mix laisse également une basse épaisse ronfler en arrière-plan pendant que les harmoniques taillent littéralement leur chemin jusqu’à "Ungrateful", un titre assez old school mais motivant qui laisse le blast à l’honneur pour tenir une composition solide bourrée de leads explosifs. Le groupe nous autorise à souffler avec l’introduction mélodieuse de "Seed Of Death" qui nous emporte dans sa mélancolie avant que les riffs ne se renforcent, créant un contraste intéressant qui se retrouve également sur ce refrain entêtant. Le groupe repart dans la violence pure avec "Jailbreak", le titre éponyme, qui nous relance à vive allure tout en conservant une approche mélodieuse grâce à des guitares travaillées, puis "Sacrifice" vient proposer son ambiance plus sombre, compensée par une batterie toujours énergique.

On note également une approche très orientée heavy au niveau des leads, puis c’est vers le death mélodique que "Behind The Wall" se tourne pour proposer un son massif, rappelant sans mal une formation suédoise qui arpente également les routes depuis 1995. Le break lourd va sans doute causer quelques douleurs aux cervicales, entretenues également par "Kill Or Die" et ses riffs assez simples mais très efficaces, qui comptent sur des patterns fédérateurs. Le groupe fait appel à Gary Holt (Exodus, ex-Slayer) pour "When The Truth Is A Lie" qui se présente avec une intro inquiétante avant de placer une rythmique lourde, puis c’est Lena Scissorhands (Infected Rain, Death Dealer Union) qui rejoint les musiciennes pour poser sa voix sur "Superstition Failed" et ses doubles parties vocales ravageuses. "Gates To The Fall suit" avec des influences death metal efficaces qui permet aux guitares de placer également des parties perçantes pendant que la rythmique nous roule dessus, avant qu’"Elements Of Sin" ne prenne sa place pour déverser une fureur similaire qui ne manquera pas de faire remuer les nuques. Le groupe referme l’album avec "Nail The Coffin", tout en rendant hommage à des racines thrash presque joyeuses, ainsi qu’à des parties lead épiques.

Malgré l’accumulation d’obstacles, Nervosa a toujours su rebondir et s’adapter. "Jailbreak", le résultat de leur nouveau lin-eup, intègre toujours plus d’influences différentes, passant sans mal par le heavy ou le death metal lorsqu’il le faut, pour proposer un son accrocheur.


Matthieu
Novembre 2023




"Perpetual Chaos"
Note : 18/20

Que de changements pour Nervosa ! Pour fêter les dix ans du groupe, Prika Amaral (guitare / chant) a du faire face au départ de Fernanda Lira (basse / chant) et Luana Dametto (batterie), mais également à l’arrivée de Mia Wallace (basse, Niryth, ex- Abbath, ex-Triumph Of Death, ex-The True Endless), Eleni Nota (batterie, Lightfold, Mask Of Prospero) et Diva Satanica (chant, Bloodhunter, ex- Outreach) pour la création de Perpetual Chaos , le quatrième album du groupe.

L’album commence sur les chapeaux de roues avec "Venomous", un titre au son lourd et aux harmoniques tranchantes entre lesquelles les hurlements de la vocaliste se posent sans souci. Growl et scream perçants se succèdent entre deux blasts, alors que les leads hurlants se font une place dans ce mélange agressif, tout comme sur "Guided By Evil", un morceau sombre et pesant. Le groupe revient sans tarder à la charge avec "People Of The Abyss", un titre qui sera sans doute l’un des futurs classiques de la formation en live, mais également avec l’entraînante "Perpetual Chaos". Ce titre éponyme est l’un des plus groovy que le groupe ait composé, et il ne fait aucun doute que les fosses l’apprécieront ! Tenez vous prêts, car quand "Until The Very End" démarre, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Headbang obligatoire, tout comme sur "Genocidal Command", un titre qui mettra les cordes vocales de la chanteuse à rude épreuve avec ce hurlement introductif, puis ce sont des influences heavy qui se mêlent à la ravageuse rythmique thrash.

On continue avec la lourde "Kings Of Domination", un morceau qui laisse à nouveau place à la rage pure pendant que les musicienne alignent des riffs épais, au contraire de la criarde "Time To Fight", qui est la bande-son parfaite d’un combat de boxe ou de free-fight. Les racines thrash / hardcore sont clairement exploitées, mais le tempo ralentit à nouveau avec "Godless Prisoner". Pourtant, la hargne est loin de faiblir, et les quatre thrasheuses nous proposent une rythmique solide sur laquelle les leads s’en donnent à coeur joie. Un sample gore et étrange pour introduire "Blood Eagle", un morceau qui lorgne sur le death metal old school, puis c’est à nouveau vers un thrash gras pur jus que le groupe s’oriente pour "Rebel Soul". Côté voix, quelques passages rappellent à nouveau du heavy burné, puis "Pursued By Judgement" reprend ce thrash aux influences death avant de finir sur "Under Ruins", un morceau qui continue dans cette dynamique entre énergie old school et rage propre au thrash du groupe depuis dix ans.

Les changements au sein de Nervosa n’ont visiblement pas affecté la hargne du groupe, "Perpetual Chaos" en est un excellent exemple ! Les treize compositions de cet album sont puissantes, et mettent en avant le nouveau line-up sans jamais fauter sur la motivation originelle du groupe ! Pour ma part, j’attends de me prendre la claque en live dès que possible !


Matthieu
Janvier 2021




"Downfall Of Mankind"
Note : 16/20

Profitons quelque peu de l’éclaircissement annonçant l’été pour rappeler un petit conseil pratique : pour ces dames, le foin ne doit pas dépasser de la charrette. Bien évidemment, je ne dis absolument pas ça car Nervosa est un all-female metal band et que Fernanda Terra, la frontwoman, est brune à en rappeler quelques portugaises à la pilosité imposante comme narré dans divers contes et légendes. D’ailleurs, pour contrer tout stéréotype macho, disons que pour ces messieurs, la brioche ne doit pas cacher la baguette. Quoi qu’il en soit des séances de bronzette de chacun ou de chacune, ces prémices estivales sont l’occasion de la sortie du troisième album de Nervosa : "Downfall Of Mankind". Alors comme le dirait un russe qui pèse sur une certaine plateforme de partage de vidéos à l’onglet "tendance" plus que douteux : "c’est parti" !

Plus agressif, plus rapide et plus destructeur que ses prédécesseurs, "Downfall Of Mankind" annonce la fin d’une ère : celle de l’espèce humaine. Aux thèmes sombres et venimeux, "Downfall Of Mankind" n’est pas sans rappeler un certain Venom dans ses rythmiques effrénées ("Horrordome", "Bleeding"). Bien sûr, certains pointeront du doigt la facilité des lyrics à tomber dans des niaiseries simples et efficaces dignes du maître metal brésilien : le sieur Cavalera ("...And Justice For Whom ?", "No Mercy", "Raise Your Fist !"). Pour la suite, évidemment que Nervosa s’inscrit toujours dans un thrash débridé, toutefois celui-ci semble s’être pris les doigts dans la prise tant la cadence est accélérée ("Never Forget, Never Repeat"). "Downfall Of Mankind" est donc un album solide et nerveux qui, sans réinventer le thrash, rappelle à quel point il est facile de se luxer la nuque durant un exercice risqué de headbang ("Conflict", "Fear, Violence And Massacre", "Enslave"). Toutefois, oublions ici le thrash graisseux de L.A, "Downfall Of Mankind" est largement plus inspiré scène teutone (Destruction et Sodom en têtes de gondoles !). Evidemment, cela joue vite, cela joue fort et les séances d’enregistrement ont certainement dû voir passer plusieurs exemplaires de chaque instrument. Quant aux tympans du producteur, je ne peux malheureusement pas me porter garant de leur survie. Mais ne la chantons pas rabat-joie pour autant : "Downfall Of Mankind" empile des tartes par paquets de douze ! Et peu importe si celles-ci soient plus à la crème ou tatin...

Deux ans après "Agony", Nervosa étoffe ici une nouvelle fois son style de jeu. Ce troisième album marquant, comme souvent, une étape de maturité pour le groupe. La suite n’en est donc que plus savoureuse pour l’auditeur. "Downfall Of Mankind" est un défouloir qui plaira à de nombreux amateurs de sensations thrash pour qui le nom "Nervosa" n’évoque encore rien. Pour tous les autres (sous-entendu, ceux qui connaissent déjà nos brésiliennes de Nervosa) : foncez !


Rm.RCZ
Octobre 2018




"Agony"
Note : 17/20

Oh la claque, mes amis ! Sans faire dans le machisme, ces trois Brésiliennes savent botter le cul de leurs auditeurs ! Du pur thrash proche du death, un tantinet mélodique juste pour plaire à ceux qui sont vieux jeu, pour le reste, de l’agression, de la violence, du gros metal sale dans ta face.

Pour bien saisir toute la puissance des trois musiciennes, un petit arrêt sur la pièce "Intolerance Means War" vous fera comprendre tout de suite de quel bois elles se chauffent. Une batterie hystérique, une basse lourde et sale ainsi qu’une guitare aux riffs acérés viennent accompagner sauvagement la voix ultra agressive et malsaine de Fernanda Lira. Écoutez l’intro vocale de "Guerra Santa" et vous comprendrez immédiatement qu’il ne faut surtout pas se mettre en travers du chemin de Lira. Leur talent pour l’écriture est indéniable, les morceaux sont confectionnés avec soin et jamais ne laissent la chance à l’auditeur de reprendre son souffle. Nul temps de s’ennuyer également, puisque ce "Agony" respecte la bonne vieille règle de tout album thrash qui se respecte, avec ses intenses 37 minutes.

Oui, Nervosa fait dans le old school thrash à la Slayer et Kreator, mais avec sa propre touche moderne, grâce en partie à la solide production. Signées sous Napalm Records, les filles ont clairement eu les moyens de leurs ambitions. Hommage évident à l’énergie et aux années de gloire 80, Nervosa s’assure tout de même de mettre au goût du jour un genre qui n’a plus besoin de présentation.

Qu’un album de thrash réussisse à se démarquer dans la panoplie de groupes existant dans ce style tient du miracle, et loin d’être proches de leur titre, les membres de Nervosa ne sont pas à l’agonie, au contraire, elles ont le vent en poupe pour un succès futur assuré.


Mathieu
Juillet 2016




"Victim Of Yourself"
Note : 16/20

Avant toute chose, chaque connaisseur va reconnaître le style musical de ce groupe rien qu’en regardant la pochette et le logo du groupe, si ce n’est pas le cas, voici du thrash metal les amis. Le logo de Nervosa me fait penser au logo de pas mal de groupe de thrash, et d’un en particulier, Incubus, qui venait du Brésil… mais tiens donc, Nervosa nous arrive tout droit du Brésil aussi. Ce trio composé de femmes uniquement va donner du fil à retordre aux gaillards qui pratiquent le genre et pour preuve, pas mal d’anciens comme Bobby Blitz d’Overkill, Max de Sepultura entres autres, parlent abondamment et positivement de ce que propose à nos oreilles ces petites demoiselles. Il ne m’en faut pas plus pour être très attentif à ce style qui retrouve un second souffle depuis quelques années avec l’arrivée de petits nouveaux et le revival des mastodontes du thrash metal.

Le line-up a changé, une nouvelle batteuse est arrivée, ce changement n’est pas une révolution pour le groupe car il suit sa ligne directrice : le pur thrash metal avec des gros riffs posés sur une production résolument actuelle. Les Brésiliennes n’ont pas ménagé leurs efforts, comme sur le second morceau, "Twisted Values", où elles s’offrent le luxe de petits blast beats pas piqués des hannetons. C’est rapide, la basse à la D.D. Verni claque dans les oreilles comme sur du bon Overkill, décidément, je suis en train d’écouter du gros thrash qui poutre et ça fait très longtemps que ça ne m’était pas arrivé d’avoir la bave aux lèvres devant ce style. "Justice Be Done" est encore joué sur un rythme bien épicé, elles sont redoutables d’éfficacité ! Les parties plus lentes tiennent admirablement bien la route aussi grâce aux riffs lourdingues et syncopés du thrash metal, je suis assez agréablement surpris par ces jeunettes qui ont un sens aussi aigu de ce que peut-être le thrash. "Envious" me fait penser à un mélange de Kreator et de Pestilence (première epoque), la batteuse moissonne (facile celle-là…) la double pédale furieusement comme pourrait le faire un Ventor, ou un Igor Cavalera, c’est suffisamment rare une fille derrière les fûts, et qui tient le bitume en plus, pour que toute mon admiration n’aille pas vers elle. La touche des Teutons est très présente sur cet album fort bien réussi et produit, avec juste la puissance nécessaire qui ne donne pas un air de "trop". "Into Mosh Pit" possède un putain de riff hallucinant à 1 minute, de toute façon ce "Victim Of Yourself" regorge de super bons riffs qui vont déboîter le peu de cheveux qu’il peut rester aux thrashers des années 80.

Un album ultra rythmé où il n’y a rien à jeter, une franche réussite du premier au dernier morceau, d’ailleurs ce dernier morceau où retentit un signal d’alarme part direct dans le thrashcore, il est court, c’est pour se faire plaisir et c'est partagé car ce fut un plaisir d'écouter ce 12 titres de pur thrash metal qui aurait fait grincer des dents s'il était sorti dans les années 80. "Victim Of Yourself", un album actuel de thrash metal qui ne cherche pas à faire revivre la Bay Area mais qui confirme que le thrash is not dead. Allez les gars, réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup pour rattraper les filles de Nervosa.


Davidnonoise
Février 2014


Conclusion
L'interview : Diva Satanica

Le site officiel : www.nervosaofficial.com