Nightland se présente à l’aube de ses quinze années de carrière avec un troisième album.
Créé en 2007 en Italie par Ludovico Cioffi (guitare / chant, Sun Of The Suns, The Modern
Age Slavery), le groupe complété par Filippo Scrima (guitare, puis basse, Sun Of The
Suns), Filippo Cicoria (batterie, ex-Suffer In Silence) et Brendan Paolini (basse, puis
guitare) nous offre "The Great Nothing" fin 2021 chez Scarlet Records.
L’album débute avec "The Conjunction Of Benetnash" et son introduction mystérieuse qui
nous mène rapidement à un son imposant renforcé par des orchestrations. Les mélodies se
joignent aux parties majestueuses, puis les hurlements bruts rejoignent l’instrumentale,
apportant cette puissance à un univers accrocheur, alors qu’une voix claire vient renforcer le
contraste, surtout lors des duos intenses. La puissance du death metal et la beauté des
orchestrations explosent ensemble, tout comme sur "For Once My Name", un titre assez
lancinant et groovy qui place des harmoniques dissonantes sur une rythmique solide. Le
morceau s’axe énormément sur les mélodies et sur cette ambiance pesante, puis le tapping
final nous mène à un piano mélancolique avant que la rythmique de "Shade Of A Lowering
Star" ne vienne nous enchanter. Le morceau décuple les éléments qui créent ce contraste si
intéressant, plaçant des orchestrations lancinantes après un blast furieux, mais le titre est
long, et il permet aux deux parties de s’apprivoiser de de cohabiter avant un final plus doux,
plus calme, et qui laisse "Further" proposer une introduction intrigante.
Une fois de plus, le
morceau se montre assez accrocheur, prenant appui sur les harmoniques d’un death
mélodique renforcé par des orchestrations, mais également par des riffs saccadés, puis le
groupe nous offre une pause avec "101 Megaparsecs". Le titre pioche dans le potentiel des
orchestrations du groupe pour agrémenter sa noirceur et nous garder dans son univers
épique et mystique avant "The Great Nothing Pt. 1: Of Seeking and Straying". L’introduction
propose des tonalités modernes, puis les tonalités brutes et groovy se présentent
rapidement pour créer un univers accrocheur autour duquel le groupe nous dévoile sa
magie, puis "The Great Nothing Pt. 2: The Reliever" prend la suite avec une longue partie
instrumentale. Le chant arrive sur le tard, mais il laisse aux musiciens la possibilité de
s’exprimer, que ce soit la section rythmique par une solidité brute, les guitares par des leads
épiques ou les orchestrations pour leur intensité. "The Great Nothing Pt. 3: Pursuers Of
Absolution" vient refermer l’album avec une mélancolie qui se transforme peu à peu en rage
brûlante et qui explosera avant de s’éteindre, nous laissant dans ces mélodies entêtantes.
Je connais Nightland depuis quelques années déjà, et il est impossible de ne pas dire que
le groupe a progressé. Que ce soit avec son long titre éponyme ou avec l'enchaînement des trois
derniers morceaux, "The Great Nothing" a été composé par des musiciens qui connaissent
leur univers, et qui en repoussent les limites.
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