Le groupe
Biographie :

Nightrage est un groupe de death metal mélodique grec formé en 2000 et actuellement composé de : Marios Iliopoulos (guitare / ex-Exhumation, ex-Firewind), Magnus Söderman (guitare / Leech, Reignsaw, ex-Inrage, ex-Lost Souls, ex-Rosicrucian, ex-Slapdash, ex-Atrocity, ex-Powerage), Ronnie Nyman (chant / Valley Of The Dead, ex-Enemy Is Us, Always War, ex-Detained, ex-Forcefeed, ex-The 21st Impact), Francisco Escalona (basse / Always War) et Dino George Stamoglou (batterie / Exomnia, Astray). Nightrage sort son premier album, "Sweet Vengeance", en Juillet 2003 chez Century Media, suivi de "Descent Into Chaos" en Février 2005 chez Century Media, de "A New Disease Is Born" en Mars 2007 chez Lifeforce Records, de "Wearing A Martyr's Crown" en Juin 2009 chez Lifeforce Records, de "Insidious" en Septembre 2011 chez Lifeforce Records, de "The Puritan" en Avril 2015 chez Despotz Records, de "The Venomous" en Mars 2017, de "Wolf To Man" en Mars 2019, et de "Abyss Rising" en Février 2022.

Discographie :

2003 : "Sweet Vengeance"
2005 : "Descent Into Chaos"
2007 : "A New Disease Is Born"
2009 : "Wearing A Martyr's Crown"
2010 : "Vengeance Descending " (Compilation)
2011 : "Macabre Apparitions" (EP )
2011 : "Insidious"
2015 : "The Puritan"
2017 : "The Venomous"
2019 : "Wolf To Man"
2022 : "Abyss Rising"


Les chroniques


"Abyss Rising"
Note : 18/20

Après avoir remasterisé ses démos en 2020, Nightrage revient pour son neuvième album. Créé en 2000, le groupe composé de Marios Iliopoulos (guitare, ex-Exhumation), Ronnie Nyman (chant, Valley Of The Dead), Magnus Söderman (guitare), Francisco Escalona (basse) et Dino George Stamoglou (batterie, Exomnia) nous propose "Abyss Rising" chez Despotz Records.

L’album débute avec "Abyss Rising", le titre éponyme, qui laisse le groupe déchaîner ses influences empruntées à la scène suédoise. Les harmoniques tranchantes rencontrent des hurlements viscéraux et une base ravageuse, tout comme sur "Swallow Me", une composition entraînante qui proposera des leads entêtants. Le titre développe une certaine quiétude qui sera régulièrement brisée par les riffs saturés, mais également alimentée par ces choeurs clairs, créant un contraste épique, qui se poursuivra avec "Nauseating Oblivion" et ses influences guerrières. Les éléments dissonants donnent un aspect planant à ce morceau solide, qui offre une place importante aux leads, tout comme "Dance Of Cerberus" et ses racines très old school. L’introduction est très douce, mais le groupe ne tarde pas à ajouter ces pointes de rage brute dans des riffs rapides et tranchants, avant de laisser "Falsifying Life" nous offrir des mélodies prenantes. Entre dissonance et sonorités planantes, le groupe progresse dans cette rythmique efficace, qui nous offrira un interlude effrayant nommé "Portal Of Dismay".

Des bruits lointains et sombres, qui nous conduisent droit sur "Shadows Embrace Me" et sa mélancolie entêtante. Si certaines parties se montrent très entraînantes, le morceau reste assez prenant tout comme "9th Circle Of Hell" et ses passages majestueux. Les bases agressives et accrocheuses sont toujours présentes dans la rythmique massive, tout comme les hurlements sauvages et les leads perçants, mais le groupe s’apaisera à nouveau avec "The Divergent", un titre instrumental qui laisse les guitares s’exprimer pour un superbe duo inspiré des racines du style, mais le chant reviendra bien vite sur "Cursed By The Gift Of Sight". Très direct, le son nous offrira de quoi remuer le crâne immédiatement en suivant ce blast agressif et les leads tranchants en compagnie des rugissements du vocaliste, puis "False Gods" nous dévoile un son imposant et lancinant, qui sera rejoint par un refrain fédérateur. Le solo épique nous guide jusqu’à la fin de ce morceau accrocheur, puis la fin de l’album se dessine avec la mélancolie de la glaciale "Pest Ridden Tide", un titre très old school mais également assez court, qui laisse "Silence Of The Darkened Soul" mettre le point final avec une douce et sombre mélodie qui se perd dans le néant.

Ce n’est un secret pour personne, l’efficacité de Nightrage fait des miracles. Avec "Abyss Rising", le groupe continue dans cette voie faite de riffs old school, de rage brute et de mélodies épiques, qui s’illustre à travers des morceaux incisifs.


Matthieu
Mars 2022




"Wolf To Man"
Note : 16/20

Mené d’une main de maître depuis sa création en 2000 par Mario Iliopoulos (guitare, ex-Exhumation), Nightrage sort aujourd’hui "Wolf To Man", le huitième album de la formation. Si le guitariste en est le seul membre permanent, le groupe navigue entre Grèce et Suède, et compte dans ses rangs Ronnie Nyman (chant, Valley Of The Dead), Magnus Söderman (guitare, Leech, Reignsaw, ex-Atrocity), mais également deux nouvelles recrues : Francisco Escalona (basse) et Dino Georges Stamoglou (batterie). Je pense que vous n’êtes pas prêts.

On commence par l’inquiétante intro de "Starless Night", un titre purement mélodique mais également très lourd et rapide dès que la rythmique part vraiment. Les hurlements de Ronnie collent à la perfection à cette déferlante d’harmoniques, et le moins que l’on puisse dire, c’est que si les riffs ralentissent pour le refrain, ils sont tout aussi intéressants à écouter ! Deuxième morceau de cet album, "Wolf To Man" est le titre parfait pour headbanguer. Des sonorités dissonantes font leur apparition, ainsi que des choeurs sur le refrain, juste avant de repartir de plus belle sur le riff principal. Le solo arrive à point nommé puis lance le dernier refrain avant de nous laisser sur "Embrace The Nightrage", un morceau qui met la basse en avant pour une sensation old school bienvenue. Le mix est excellent et il permet à tous les musiciens de trouver leur place dans la composition. Un peu plus entraînant, voire même enjoué, "Desensitized" est un morceau plus accessible, mais qui ne perd pas cette rage caractéristique des titres du groupe. A conseiller pour un premier contact peut être, mais il reste très cohérent avec le reste de l’album.

On enchaîne avec "God Forbid", une chanson plus imposante et lourde que le titre précédent, alors que le groupe rejoue la carte des mélodies tranchantes sur "By Darkness Drawn". Le refrain est également beaucoup plus calme, mais les hurlements sont toujours aussi poignants. Autre titre qui utilise au maximum les capacités de la voix du chanteur, "The Damned" m’a immédiatement séduit par sa simplicité et sa violence. Le chant de Ronnie est tout bonnement incroyable, et permet de faire passer un message fort. Retour sur des tonalités plus légères mais très mélodiques avec "Arm Aim Kill", un morceau qui pourrait être confondu avec une power ballad au son saturé, car la quiétude est le maître-mot du titre, et les seules choses qui pourrait venir la déranger sont les hurlements.

On enchaîne rapidement sur "Gemini", un morceau à l’introduction aérienne mais qui ne trompe personne : la violence revient très vite au galop, et les mandales sont au rendez-vous. Même lors du refrain, que l’on pourrait croire plus doux, l’explosion n’est jamais loin. Morceau vraiment calme, "Disconnecting The Dots" permet de reprendre son souffle tout en laissant notre tête remuer au rythme des riffs des grecs. La partie lead centrale est également superbe, et la reprise est d’autant plus intéressante. On se dirige vers la fin de l’album avec "Escape Route Insertion" et sa double pédale furieuse, qui nous envoie sur des harmoniques mélodieuses à souhait alors que la rythmique est plutôt martiale. Dernier morceau de l’album, la courte "Lytrosis" est un titre instrumental qui permet de clore ce chapitre en douceur. Le son clair sied également très bien au groupe, même si l’on apprécie le retour d’un son un peu plus lourd sur la fin.

Bien qu’ayant connu d’importants changements de line-up, Nightrage est toujours à flot, et "Wolf To Man" prouve que le groupe n’a rien perdu de sa fougue. Les riffs sont intéressants et efficaces sans jamais être redondants, et l’album s’inscrit sans honte dans le paysage du death mélodique, allant même jusqu’à piocher dans les structures old school. Un passage à Paris ? J’en serai.


Matthieu
Avril 2019




"The Venomous"
Note : 15/20

Décidément, 2017 aura vu sortir pas mal d'albums de death mélodique. La série n'est pourtant pas terminée avec ce septième opus du combo gréco-suédois Nightrage. Un opus qui, pour ma part, me permettra de découvrir cette formation que je n'avais jamais écoutée jusqu'à présent.

L'album démarre par le titre éponyme, "The Venomous". Un morceau mid-tempo assez catchy avec un thème mélodique facilement mémorisable, un chant grogné assez passe-partout, un solo plutôt chouette et une structure simple et efficace. Bref, on tient là un bon single death mélodique très classique mais bien fichu. On change de dynamique dans le second titre "Metamorphosis / Day Of Wrath" avec un tempo beaucoup plus soutenu et un batteur très énervé qui n'hésite pas à poser du gros blast-beat. Même si l'approche reste mélodique, ce second morceau a un côté très écrasant qui rompt clairement avec le premier qui est plus facile d'accès. On retrouvera quelque chose de plus convenu sur le troisième morceau... et sur tout le reste de l'album. C'est d'ailleurs ce qui fera à la fois la principale qualité et le principal défaut de cet opus. Le groupe nous délivre cinquante minutes de death mélodique bien maîtrisé mais on gardera l'impression durant tout l'album d'écouter une bonne copie d'In Flames. Les mélodies sont très sympas, le son est très bon et il n'y a rien de mauvais dans l'ensemble, mais tout ceci manque cruellement de surprise et de renouveau. Le groupe s'appuie sur des recettes qui fonctionnent et qui ont fait leurs preuves mais au final, le tout manque beaucoup de personnalité. La seule touche un peu singulière sera la courte instrumentale "Denial Of The Soul" qui clôture l'album. Ça fait tout de même un peu léger.

"The Venomous" n'est clairement pas un mauvais album. On pourrait même dire que c'est un très très bon album de death mélodique si l'influence de leurs aînés n'était pas aussi omniprésente au niveau des mélodies, du chant, des soli, des structures rythmiques et musicales, de la production sonore, etc. On pourrait même dire que ce "Venomous" est un meilleur album d'In Flames que celui qu'ils ont sorti cette année ! On aurait seulement apprécié plus de personnalité et de prise de risque pour qu'il puisse vraiment se démarquer et sortir du lot.


Zemurion
Mai 2017




"The Puritan"
Note : 15/20

Le death mélodique a perdu sa splendeur d’antan, peu de groupes arrivent à faire des productions dignes de leur talent, les pionniers nous servant des albums moyens et c’est plutôt triste de voir certaines formations en train de stagner, voire pire, changer de cap et faire quelque chose de totalement aléatoire (n’est-ce pas "Siren Charms" ?). Nightrage n’est pas forcement dans ce cas, pour moi ils ont toujours été à l’ouest et je n’ai jamais pu écouter un seul de leurs albums en entier car ils me semblaient plats et redondants. Mais bon, l’avenir peut toujours réserver de bonnes surprises, alors 4 ans après "Insidious", qu’en est-il avec "The Puritan" ? Déjà, le groupe a perdu le guitariste rythmique Olof Mörck, le batteur Johan Nunez et le vocaliste Antony Hämäläinen en 2013, mais en 2014 arrive le vocaliste Ronnie Nyman, ainsi le line-up actuel fait en sorte que Marios Iliopoulos soit vraiment le seul aux commandes de "The Puritan".

Maintenant, le contenu de l’album, eh bah dès les premiers morceaux on a déjà cette sale impression de déjà-vu une fois de plus, Nightrage nous balançant des compos mélodiques classiques avec des riffs d’accompagnement peu marquants mais les morceaux sont quand même super dynamiques et possèdent un avant-goût de thrash-death mélo. Ca démarre pas si mal en fait et Ronnie Nyman s’est plutôt bien adapté au style car à la base il est vocaliste dans un groupe de metal / hardcore et avec Nightrage, il possède certaines variations de voix qu’il emprunte à des formations death-mélo classiques mais aussi un peu typé metal / hardcore ; de plus, on remarque que différentes influences vont s’éparpiller tout au long des morceaux comme du thrash avec "Foul Vile Life" et "Stare Into Infinity" ou encore du heavy sur "Desperate Vows" et "When Gold Turns To Rust", ce dernier morceau nous présentant un featuring avec Gus G (guitariste pour son projet solo mais aussi Firewind, Ozzy Osbourne) qui est trop discret donc sans intérêt, ce qui est un atout gâché ! "Lone Lake" est un instrumental qui est en accord avec le reste de l’album, superbement exécuté, pouvant être joué dans n’importe quel registre musical. Les autres morceaux de "The Puritan" sont créés de manière à ce que l’écoute devienne de plus en plus entraînante au fil de l’album et la sauce est en train de prendre ; le seul regret qu’on pourrait noter est de finir l’album avec "Kiss Of A Sycophant", un titre sympa mais se finissant comme tous les précédents, ne mettant pas de réel point final à cet album.

"The Puritan" est donc selon moi une bonne surprise, un come-back qui montre que le death mélodique est toujours en forme avec eux, Mario Iliopoulos et son équipe ayant enfin appris de leurs erreurs, il n’y a plus qu’à voir si Nightrage nous balance sa musique avec plus de puissance sur scène pour être entièrement convaincu.


Herizo
Mai 2015




"Insidious"
Note : 12/20

La Grèce et la Suède se sont réunies pour créer l’album "Insidious" du groupe Nightrage. En effet, les quelques participants bien connus dans le monde du metal et invités sur cet album sont Thomas Lindberg (At The Gates), Gus G. et Apollo Papathanasio (Firewind) ainsi que Tom S. Englund (Evergrey).

Et au niveau musical, que donne tout ce beau monde ? A vrai dire, rien d’extraordinaire. En points positifs, "Insidious" dégage un son death metal mélodique avec des compositions de bonne qualité. De plus, le son est lui aussi de bonne qualité et reste agréable à l’oreille. En dehors de l’instrumentation musicale, le chant est régulièrement hurlant accompagné de temps en autre par un chant clair. Mais les invités qui participent à l’album "Insidious" ont-ils vraiment la capacité de faire connaître le groupe Nightrage à sa juste valeur ? La réponse n’est pas si simple. En effet, les pistes, en plus d’être parfois répétitives, n’arrivent pas à dégager une certaine force ni un réel charisme. On a l'impression que les musiciens jouent pour eux sans réellement offrir au public une réelle attente musicale vis-à-vis de ce dernier. De plus, on ressent en plus de cette notion de répétitivité des morceaux complètement irréguliers et sans équilibre nous empêchant de nous imprégner totalement de cet album (par exemple, l’avant-dernière piste symphonique et la dernière piste heavy prog metal n’ont rien à faire là).

Au final, ce qu'on retiendra d’"Insidious" ce sont les invités renommés qui ont participé à l’élaboration de l’album. Mais par la suite, est-ce que le groupe Nightrage saura fonder son propre style death mélodique metal ? C’est une autre question mais si vous voulez vous intéresser à l’album "Insidious", sachez qu’il y a de quoi écouter mais à petites doses. Attention, si vous souhaitez l’écouter en entier, il y aura des chances que vous décrochiez très vite. Un album qui se fera plus connaître grâce à ses invités qu’au travail du groupe en lui-même.


JU
Août 2011


Conclusion
L'interview : Marios Lliopoulos

Le site officiel : www.nightrage.com