Le groupe
Biographie :

Nihilism est un groupe français d'old school death metal formé en 2009. Influencé par des groupes du même style du début des années 90, Nihilism sort sa première démo 6 titres "Twelve Thousand" en Septembre 2011 à 200 exemplaires (aujourd'hui épuisée). Après une série de concerts, le groupe sort un split album avec Dehumanize intitulé "Something Old, Something New, Something Borrowed" et sorti en 2014. Nihilism en fera la promotion lors de concerts en compagnie de Nervecell, Crusher, Absurdity, Hideous Divinity, Ichor... Le groupe finit l'enregistrement de son premier album, "Beyond Redemption" en 2016, mixé et masterisé par Damien Dausch de Psyrus Studio, et qui sort chez Overpowered Records. Le deuxième album de Nihilism, "Apocalyptic Fate", sort en Novembre 2019 chez Great Dane Records. "Codex Nihilistic Exhumed" sort en Mars 2023 en autoproduction.

Discographie :

2011 : "Twelve Thousand" (Démo)
2016 : "Beyond Redemption"
2019 : "Apocalyptic Fate"
2023 : "Codex Nihilistic Exhumed"


Les chroniques


"Codex Nihilistic Exhumed"
Note : 16/20

On se souvient que Nihilism nous avait une belle petite baffe en 2019 avec son deuxième album "Apocalyptic Fate", nous pouvons donc maintenant tendre l'autre joue puisque le troisième album "Codex Nihilistic Exhumed" est là ! On reste sur du death metal au sens large avec une brutalité prononcée qui va encore casser quelques dents.

On a un format particulier cette fois puisque ce nouvel album est constitué de sept morceaux inédits et de pas moins de cinq reprises, à savoir "Slaves Of Pain" de Sepultura, "Adjusting The Sun" de Hypocrisy, "Heartwork" de Carcass, "Suicide Machine" de Death et "Casket Garden" de Dismember. Pas mal de morceaux cultes dans la liste pour des reprises assez fidèles et qui reflètent les principales influences du groupe même si la musique de Nihilism va évidemment plus loin que ça. Et c'est ce que "War Of Blind" qui ouvre l'album nous fait sentir très vite avec de la brutalité, de la lourdeur, du groove et des mélodies aux sonorités orientales en début de morceau. Plus de six minutes pour ce titre d'ouverture et déjà pas mal de changements de rythme et d'ambiance tout en restant dans du gros death metal qui tache évidemment. Sachant que c'est le morceau le plus long de l'album, on se doute que le reste va être plus direct et probablement plus brutal, ce premier titre étant majoritairement mid-tempo. "Twelve Thousand" rappelle un certain Loudblast dans les mélodies qui ouvrent l'album mais c'est plus la division blindée d'un Bolt Thrower qui débarque ensuite avec gros tapis de double grosse caisse de rigueur. Par rapport à "Apocalyptic Fate", ce nouvel album se fait bien plus lourd avec un death metal tout en puissance et en mélodies sombres, plutôt qu'en grosses accélérations et tapis de blasts. Nihilism n'a jamais donné dans la brutalité outrancière et son death metal a toujours été varié et inspiré de plusieurs scènes différentes, mais il faut tout de même noter qu'il propose cette fois quelque chose de moins frontal et de plus pesant sur la première moitié de l'album.

Les premiers blasts arrivent sur la quatrième morceau, "Seven Thunders" et c'est à ce moment-là que l'on retrouve un Nihilism plus brutal, plus direct et plus teigneux. "Fucking Prophecy" enchaîne avec des riffs plus modernes, et très puissants eux aussi pour un morceau là encore plus virulent et plus groovy que la première moitié de l'album. Là aussi, les gros blasts font leur retour et le death metal du groupe garde des mélodies très sombres et légèrement dissonantes en plus de cette brutalité plus prononcée, l'ambiance devient par conséquent bien plus froide. "Way Of Dust" balance d'ailleurs lui aussi quelques leads plus froids et pas très loin du black metal sur ses passages les plus violents. Et si on ne compte pas les reprises, on peut dire que Nihililm termine "Codex Nihilistic Exhumed" avec le morceau le plus brutal de l'album qui, s'il garde pas mal de mélodies, sort aussi les blasts les plus violents de ces sept nouveaux morceaux. Une fin en apothéose avant d'attaquer justement les cinq reprises qui sont assez fidèles aux versions originales mais sont bien réalisées et ont le mérite de montrer une partie des influences du groupe. Si on ne les compte pas, on arrive à une durée de trente-cinq minutes pour l'album, avec les reprises on prend une vingtaine de minutes de plus. Notons aussi que cette fois l'album sort de manière indépendante sans label en version CD et évidemment en numérique, les deux étant disponibles sur le Bandcamp du groupe donc vous savez où aller si vous voulez le soutenir !

"Codex Nihilistic Exhumed" permet donc à Nihilism de proposer quelque chose de plus nuancé avec un death metal plus lourd et mélodique sur la première moitié de l'album et une version plus brutale nerveuse sur la seconde moitié. Le groupe confirme qu'il n'a pas envie de s'enfermer dans un carcan et qu'il est toujours aussi doué pour déplacer les vertèbres et casser les bouches !


Murderworks
Mai 2023




"Apocalyptic Fate"
Note : 16/20

Vous reprendrez bien une petite dose de bon death metal qui tâche ? Après un EP, un split et un album, les Français de Nihilism nous livrent "Apocalyptic Fate" chez Great Dane Records et font donc du... ? Bingo, du death metal ! Et vu le nom du groupe et celui de l'album, mon petit doigt me dit que le groupe n'est pas venu pour enfiler des perles.

"Slaves Of The Sacred Rites" démarre l'album avec une petite feinte mid-tempo et assez glauque avant d'embrayer sur du gros blast qui tache et des riffs bien agressifs pour finalement embrayer sur un death en mode rouleau compresseur ! Nihilism ne se contente d'une sous-chapelle et en profite pour explorer les multiples facettes du death même si on reste principalement dans du old school et que vous n'entendrez pas ici des blasts ultra rapides ou des riffs démonstratifs. "A Wall" nous rappelle d'ailleurs ce bon vieux Suffocation avec sa brutalité frontale et ses riffs morbides. Oui, c'est logique pour du death d'être morbide et putride mais pas mal de groupes ont oublié cette caractéristique pour tout miser sur la vitesse ou le shred. Pas de ça ici puisque Nihilism connaît ses classiques et que son approche est par conséquent plus frontale. On retrouve cette bonne vieille odeur de caveau humide qui vous attaque les narines et la puissance de l'engin donne l'impression qu'une division de blindés nous passe sur la tronche. Le côté plus posé et mélodique de "R.I.P." me fait quant à lui penser au "Massive Killing Capacity" de Dismember. On ne va pas faire un track by track, vous avez compris l'idée, Nihilism pratique un death fidèle aux origines et doté de ce fameux fumet putride qu'avaient les groupes old school, mais sans jamais s'interdire de mélanger plusieurs écoles. Que son death soit old school, brutal ou mélodique et technique, le groupe varie les plaisirs et balance onze morceaux solides et efficaces. La richesse des influences permet de ne jamais s'ennuyer et "Apocalyptic Fate" évite avec brio le piège du death monolithique bloqué sur le mid-tempo ou à l'inverse le blasts non stop.

Pendant les quarante-huit minutes que dure l'album, le groupe trouve toujours le bon équilibre entre brutalité et mélodie, technicité et accroche, ce qui rend son death aussi accrocheur que puissant. Le fait de ne jamais tomber dans la surenchère permet à chaque passage de garder un maximum d'impact et quand des blasts sauvages débarquent après une série de riffs bien lourds et poisseux, l'effet n'en est que plus percutant et vous risquez d'y laisser quelques vertèbres. Le morceau-titre est d'ailleurs une bonne boucherie et je crois qu'en live entre les tapis de double et les blasts de goret, il va y avoir de la casse ! Autre preuve que le groupe ne se refuse rien pour briser des nuques et plomber l'ambiance, certains riffs de "The Human Shrine" flirtent carrément avec le black metal. Le death reprend bien vite ses droits avec des riffs bien vicelards mais cette petite incursion est bienvenue et ajoute encore un peu de variété à ce death décidément bien sombre. On retrouve aussi quelques réminiscences de Pestilence sur "A Bunch Of Bones", ce qui confirme qu'on a bon goût chez Nihilism. Tout ça pour dire que "Apocalyptic Fate" a suffisamment de richesse et de patate pour envoyer du lourd tout en explorant les multiples chapelles du metal extrême et du death en particulier. L'esprit old school et le goût pour l'efficacité qu'avaient les anciens sont bien là et le groupe ne s'égare jamais en tombant dans une quelconque surenchère, ces onze morceaux ne tournent pas autour du pot et tapent directement là où ça fait mal. A noter que l'album profite d'un son plutôt bon, assez puissant avec la petite dose de crasse syndicale qui colle bien à ce death direct et qui change des albums surproduits que l'on peut entendre un peu partout ces derniers temps.

Un deuxième album efficace, direct et bien puissant qui fait sa dose de dégâts en évitant la surenchère technique ou la vitesse à outrance. L'esprit est old school mais Nihilism pioche dans plusieurs écoles pour façonner son death et cela lui réussit plutôt bien vu l'impact de ces morceaux. Que vous aimiez le death à l'ancienne ou pas, mettez-vous "Apocalyptic Fate" dans les oreilles, c'est plus efficace qu'un coton-tige !


Murderworks
Décembre 2019




"Beyond Redemption"
Note : 18/20

Comme je dis très souvent dans mes chroniques, la scène française a, je crois, plus grand-chose à prouver à quiconque et ce n’est pas avec la production dont je vais vous parler aujourd’hui qu'on dira le contraire. J’ai donc le plaisir, chers amis, chers lecteurs de French Metal, de vous présenter le premier album des Lorrains de Nihilism intitulé "Beyond Redemption" qui voit le jour avec le soutien et le partenariat d’Overpowered Records.

Tout d’abord, si vous ne connaissez pas Nihilism, laissez-moi faire les présentations. Nihilism est formé de Sébastien Sherrer au chant, Sébastien Pasqualotto et Willy Lang au duo de guitares, Stéphane Hubert à la basse et enfin de Denys Clément à la batterie. Ce joli petit monde évolue dans un death metal old school qui s’adresse aux fans friands de Nile, Obituary ou encore Entombed, vous voyez un peu ce qui vous attend si vous décidez de vous pencher sur ce "Beyond Redemption". L'album compte 11 morceaux pour près de 45 minutes de doux et délicat massage des vertèbres, je suis ravi de vous parler de cet album car il voit le jour sous la houlette d’un label que j’apprécie et suis depuis ses débuts (souvenez-vous, Overpowered Records a réédité Crusher et réédite actuellement S.U.P sous de magnifiques éditions vinyles et quelque chose me dit que l’on n' a pas fini d’entendre parler du label…). Nihilism n’en est pas à son coup d’essai, même si "Beyond Redemption" est son premier album, le groupe a déjà sorti une demo en 2011 et un split en compagnie de Dehumanize en 2014 mais voilà, le groupe franchit un cap, voici venu le temps du premier album, rêve de tout musicien qui se respecte, et je dois vous avouer que je ne suis point déçu. Nihilism maîtrise son death metal à la perfection ("Ocean’s War", titre qui ouvre l’album) tout en nous emmenant dans des mondes et des univers oniriques (l’interlude "ApXn") et nous en envoie de nouveau plein nos douces et délicates oreilles avec "The Black Fish" ou encore "Inner Deamon". Bref, ça dépote, ça swingue à tous les étages et l’on ressent implacablement une ambiance bien sombre, bien dark tout au long de "Beyond Redemption".

Ça fait plaisir d’observer qu’encore une fois notre scène est non seulement belle mais possède des groupes tout simplement excellents (on ne va pas bouder notre plaisir). Il n’est pas étonnant par exemple que Nihilism ait partagé la scène avec Crusher ou encore Absurdity, deux locomotives de l’extrême français. Oui, on passe un super moment en compagnie de ce premier album de Nihilism. Toutefois, prenez bien le temps d’apprécier cet album, écoutez-le, réécoutez-le, vous verrez, d’autant que le mixage et le mastering signés Damien Dausch du Psyrus Studio offrent toute la profondeur et la puissance nécessaires aux 11 morceaux de l’album mais également (et surtout) au monde et à l’univers de Nihilism. L’enregistrement, lui, est signé Christophe Bourton du Blood Studio.

En résumé, je dirais tout simplement que "Beyond Redemption" démontre qu’il va falloir compter sur Nihilism pour porter la bonne parole du death metal old school français sur la planète metal, leur death technique et mélodique fait mouche et le groupe, au final, nous offre un album homogène en plus d’être costaud. Je termine en rendant hommage au monde la création, "Beyond Redemption" est habillé d’un visuel magnifique signé Above Chaos et l’édition digipack est tout bonnement superbe (amis collectionneurs…). Avant de nous quitter, je ne puis que vous conseiller d’aller faire un petit tour ici (je ne vous en dis pas plus) et comme aimer la musique, c’est la soutenir, direction le site officiel d’Overpowered Records histoire de vous faire plaisir. Comme dit souvent un ami dans ces cas-là : Badaboum !


Vince
Novembre 2016


Conclusion
L'interview : Seb & Séb

Le site officiel : www.facebook.com/nihilismdeathmetal