Le groupe
Biographie :

Nonsense est un groupe originaire de Lyon (France) fondé en 2010. A cette époque, le projet naît des réflexions de Sébastien Biola (guitariste membre fondateur) qui, depuis longtemps éloigné de ses origines "métal", ressent le besoin d'exprimer ses idées dans le contexte à la fois énergique et alambiqué du metal progressif. Après quelques essais sous-terrains, la confiance grandit et vient le temps de recruter de nouveaux membres afin de faire prendre à Nonsense une dimension musicale plus collective et surtout plus réaliste. Simon Digonnet (batteur venant du death metal) et Romain Regal (basse) intégrent alors la formation, attirés par les perspectives de recherches musicales et les défis instrumentaux qui se profilent à l'horizon. Peu de temps après, Olivier Sicaud rejoint le groupe et très vite, Nonsense trouve en lui la voix au registre ultra large qui convient pour exprimer les multiples aspects du projet qui mûrissent au fil des sessions. En 2012, Raph De Stefano (guitare) arrive logiquement dans le groupe à un moment où Nonsense affirme ses influences prog / djent / fusion au travers de compositions très personnelles reflétant un esprit d'énergie, de cohésion et d'originalité. Maxime Mangeant remplacera Simon dès 2017, participant ainsi à l’écriture du deuxième EP.

Discographie :

2016 : "On Earth" (EP)
2019 : "Away From Black Days" (EP)


Les chroniques


"Away From Black Days"
Note : 16/20

Tel Martin Luther King, j’ai fait un rêve. Enfin, là où je me différencie pas mal de lui, c’est que j’en fais quasiment tous les jours des rêves. Cette nuit, j’ai donc rêvé que je volais au-dessus d’une plage tropicale en pétant des paillettes. Et aujourd’hui, je pense avoir trouvé la bande-son parfaite pour réaliser mon petit vol en wingsuit sans wingsuit. Après, pour les paillettes, j’avoue que je me questionne toujours... D’ailleurs, tout ça ne fait sens, je dirais même que tout ceci est empli de Nonsense. Alors voyons de suite le "Away From Black Days" de Nonsense justement !

Lourd et technique, "Away From Black Days", tout comme Nonsense, évolue dans un metal progressif et progressif à la limite du mathcore. Musicalement, nous sommes donc ici très proches d’un Periphery, TesseracT, Animal As Leaders ou d’un Textures. On notera d’ailleurs au passage le featuring de l’ex-Textures Joe Tal (guitariste de 2013 jusque la fin du groupe en 2017) sur "Redeeming Light". Progressif dans les arrangements, compliqué dans ses enchaînements, "Away From Black Days" nous offre un périple remuant dans les eaux de Nonsense ("The Urge", "Coma"). En cinq titres seulement, Nonsense arrive à transporter l’auditeur vers un ailleurs. Certainement grâce à chant clair assez atypique, qui n’est pas sans rappeler Poun de Black Bomb Ä bizarrement ("Black Days", "Innate"). Tout comme son prédécesseur ("On Earth" en 2016), "Away From Black Days" est donc un EP soigné. La bande ayant d’ailleurs pris le temps de mettre en vidéo "The Urge", dont le clip vraiment chouette ! Finalement, c’est même tout cet EP qui est vachement hiboux.

Avec ce second EP, Nonsense entend nous amener bien loin des jours sombres sans décibels à grignoter. Les cinq titres d’"Away From Black Days" étant lourds de sens et dévoilant encore davantage les facettes de Nonsense. Rappelons enfin que ce second EP n’aurait jamais pu voir le jour sans une campagne participative. Alors bécots toi le mécène, tu peux être fier de toi. C’est un bon investissement que tu as fais là. Cœur sur ton front !


Rm.RCZ
Mars 2019




"On Earth"
Note : 18/20

Attention ! Pas de suspense ici, vous êtes face à une petite bombe. Fan de Textures, TesseracT, et prog’ moderne approchez, approchez voici la nouvelle claque progressive made in France ! Les autres vous êtes prévenus, il n’y aura peu d’objectivité dans cette chronique.

Lorsque j’ai reçu l’EP "On Earth" dans ma boîte aux lettres, je ne me doutais pas une seule seconde de la branlée que j’allais prendre. Je me vois encore dire : "C’est qui cela ? Du djent ? Ça m’a tout l’air vu la tête de la pochette - Oh ok, 5 titres seulement. C’est une démo". Pauvre naïf ! Mon dieu, naïf que j’étais… "On Earth" est être une autoproduction. Cependant, on est loin, mais très loin d’entendre le son d’une "démo". En effet et premièrement, la galette atteint les 30 minutes - bien plus que certaines productions classées album - et les titres sont longs de 5:30 minutes en moyenne. Deuxièmement, "On Earth" est masterisé chez Jochem Jacobs, ex-Textures, rien que ça ! Peaufiner l’effort directement à la source de leur inspiration, je trouve que cela donne un vrai petit cachet. Voilà, le décor est posé. Entrons maintenant dans "On Earth".

Première impression, les Lyonnais sont techniquement irréprochables et mettent la barre haut. Pour un premier essai la prise de risque est immense et le résultat est surprenant pour un si jeune groupe. De plus, la qualité des compositions est excellente et la désagréable sensation de démonstration technique / remplissage ne se fait jamais sentir. Le groupe sait se tenir et fait la juste balance entre technique et atmosphère. Par ailleurs, la formation est talentueuse, et nous propose des morceaux ultras pros et très cohérents. L’EP s’ingurgite d’une traite et la durée de vie est plus que remarquable. En effet, il vous faudra vous y prendre à plusieurs reprises pour saisir toutes les nuances de cet EP prometteur.

Au niveau de l’inspiration, Nonsense est un patchwork de tous les groupes favoris avec lesquels ils ont tourné : Trepalium, Hypno5e ou encore Textures. Cependant, le groupe semble être catalogué djent à tort. Loin d’avoir le son et la lourdeur d’un Meshuggah ou d’un Periphery, Nonsense tire son essence de tout un tas de "trucs" dits modernes : post-hardcore, hardocore, djent (un peu quand même), death. Par ailleurs, l’ombre de John Petrucci n’est pas loin lorsque vient le temps des solos. En un mot, le résultat est plus que varié et plaisant ! Par conséquent, il est n’est pas étonnant de voir le groupe encensé sur le net. Il suffit de taper son nom dans Google. Tous les webzines sont ravis d’écrire sur eux et témoignent de la "hype" qui est en train de se créer autour de Nonsense.

En conclusion, Nonsense est un exemple à suivre pour toute jeune formation ; travaillez sur votre contenu, sur votre musique, prenez du temps s’il le faut, et vous serez récompensés d’une reconnaissance qui ne s’estime pas. Un an de travail et beaucoup de rigueur auront été nécessaires pour accoucher de ces 5 titres. Néanmoins, ce qui a été exceptionnel sur un EP ne le sera pas forcément sur un album. Nonsense a la voie libre pour nous étonner et se surpasser sur un prochain effort. En attendant ce jour-là, profitons de "On Earth" !


Vinny
Février 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/nonsenseofficiel