Le groupe
Biographie :

Avec ce nom emblématique, No One Is Innocent a donné un coup de pied dans la fourmilière du rock hexagonal depuis ses débuts en 1994 avec son premier album. Dans son premier single plaqué or "La Peau", on comprend très vite que les mots rage et sueur semblent avoir été inventés pour eux. De par leur envie de surprendre, et être en permanence en mouvement, les guérilleros de No One ramassent tous les suffrages en 1997 avec "Utopia". Tous ceux qui ont pu les voir sur scène le savent, les No One reste un sacré phénomène live et leur réputation scénique n’est plus à faire, chaque concert se joue comme si c’était le dernier. Après une pause, Kemar (chant) relance No one is innocent accompagné par de nouveaux musiciens. Le troisième album, intitulé "Révolution.com", sort en 2004 dans un style plus rock electro. Vont s'enchaîner alors plusieurs albums, DVDs et tournées (notamment en première partie de Motörhead, Guns N' Roses et AC/DC).

Discographie :

1994 : "La Peau"
1997 : "Utopia"
2004 : "Révolution.com"
2005 : "Siempre De Suerte" (DVD)
2007 : "Gazoline"
2011 : "Drugstore"
2015 : "Propaganda"
2016 : "Barricades Live" (DVD)
2018 : "Frankenstein"
2021 : "Ennemis"


Les chroniques


"Ennemis"
Note : 18/20

Nouveau disque pour No One Is Innocent, un nouveau disque sans concession, le premier depuis le démarrage des Gilets Jaunes, et de nombreuses histoires sans oublier encore la crise du Covid, le précédent album "Frankenstein" datant de début 2018. Autant dire qu'entre ces deux disques il s'en est passé des choses ! Malheureusement pas que de belles choses donc Kemar et le reste du groupe ont eu de la matière pour ce nouveau disque. Vingt-huit ans après le lancement du groupe, le groupe a encore la rage, la preuve en décibels pendant quarante minutes !

Déjà, ce qui frappe d'emblée c'est le son, plus ça va et plus le son du studio se fait oublier, on obtient un son plus direct et moins "gonflé". Forcément ça colle parfaitement à la musique des No One ! C'est un excellent équilibre entre le côté brut de décoffrage de leur musique et les sonorités que l'on peut se permettre en mixant l'album. Un peu comme un diamant non taillé que l'on vient travailler, la base est déjà très bonne, on ne fait que le présenter sous sa meilleure forme. La fougue est toujours là, il a suffit de la canaliser et de la mettre en musique. Effet garanti pour ce digne successeur de "Frankenstein". Avec ce premier morceau où on entend "la résistance emmerde la haine nationale", ça rappelle les Bérus forcément ! Avec No One on sait d'avance que le disque sera bien vénère. Quelle que soit la thématique, le naturel revient toujours au galop : du rock explosif. On se dit forcément que la dynamique de l'album part bien ! Rien ne le contredira par la suite. Ce qui est intéressant avec un groupe comme No One, c'est qu'il est là pour te mettre un uppercut auditif, il n'est pas là pour y aller par quatre chemins. Le chant est en français pour que tu comprennes bien tout ce que Kemar te balance sur la société dans laquelle on vit, pas pour t'imposer un point de vue mais bien pour te faire ouvrir les yeux. Et ce chant rageur est mis en avant par les instruments... Ou est-ce l'inverse ? Peu importe, le résultat est là, l'image on l'a, No One c'est ce bulldozer sans muselière que l'on aime tant écouter. Rien ne l'arrête et il n'est pas là pour rester dans le silence.

Musicalement, il y a quand même assez peu de surprise, pour autant le groupe ne fait pas du surplace. Inutile de faire le tour de tous les morceaux, on décèle vite leur identité propre. La liberté que prend le groupe pour composer comme il l'entend fait plaisir. La formule, c'est une mélodie dont on a le secret chez No One, du simple mais qui reste diablement efficace avec un texte brûlant par-dessus. Des effets sont parfois bricolés et superposés pour étoffer la palette, ce qui donne un peu plus de couleur à un disque déjà bien riche. Rassembler pour mieux résister pourrait être une de leur devise, "Nous Sommes" en est un bon résumé. On entend que les phases successives de confinements, de couvre-feu, ont fait monter le groupe à ébullition et que l'explosion qui en résulte se nomme "Ennemis" avec un aspect martial très marqué. C'est un bel exemple des gens disant qu'on ne fait pas la même musique à vingt ans qu'à quarante ou cinquante. Certes ce n'est pas du copier-coller d'un précédent album mais on reste bien dans le ton du rock où le riff et le message prédominent. La machine est toujours aussi efficace, ce bon mélange entre le rock et la puissance du metal, cette fusion des genres qui apporte quelque chose d'explosif, sur disque ou encore mieux, sur scène !

Pour autant, un morceau comme "Forces Du Désordre" semble bien classique pour le groupe et pourtant ça démarre par presque deux minutes d'instru', on sent des influences bien différentes dans la mécanique du morceau et dans les mélodies. Interlude étrange avec "Armistice" qui, là, change bien de ce à quoi le groupe nous a habitués et pourtant... Quelle meilleure façon de porter ce nom ? En réalité on fait une pause avant d'enquiller la deuxième moitié du disque et de s'en remettre plein les dents. Un autre titre que j'aime beaucoup avec un refrain qui glisse tout seul c'est "Bulldozer", un morceau qui se découvre petit à petit, comme cet album. Chaque morceau est une surprise, on connaît la direction générale, par contre comment va être la route... ça, c'est une surprise de chaque instant ! La preuve en est qu'on boucle le disque avec notre Stéphane Buriez national ! En voilà une conclusion puissante et énervée qui résume bien cet album du cru 2021 !

Ce que j'aime avec ce genre de disque c'est qu'il remet aussi en perspective tout ce qui a pu se passer ces derniers temps. Chez No One, on a toujours ce sentiment d'urgence à l'écoute de leur musique, malheureusement ça fait vingt-huit ans qu'ils mettent leurs messages en musique, qu'ils lèvent le poing et montrent les crocs. La pochette du disque laissait apparaître un visage dur, ce n'était pas pour nous jouer des berceuses c'est sûr. Bref, comme d'habitude, on a hâte de le découvrir sous sa meilleure forme : en concert et on sait pertinemment que ça va exploser et encore mieux révéler ce qu'est No One Is Innocent, un des derniers groupes à user de la musique comme d'un outil culturel, politique sans être politisé et cerise sur le gâteau, diablement efficace d'un point de vue musical !


Antoine
Novembre 2021




"Frankenstein"
Note : 18/20

Cette chronique devait paraître bien plus tôt, avant que je ne les revois à Oignies mais la vie en a voulu autrement ! L’avantage c’est que j’ai pu découvrir certains titres directement sur scène et me rendre compte que ce disque allait s’aligner parfaitement dans la trajectoire que prend No One Is Innocent depuis quelques années, du rock pur et dur, avec moins de samples. La résistance sonore est là ! Parce que si beaucoup de disques de ces dernières années sont bons ou très bons, il leur manque souvent cette rage, cette envie d’en découdre avec le reste du monde. Et ça, No One Is Innocent l’a, depuis un moment déjà et ce n’est pas près de changer avec "Frankenstein" !

Ce disque fait une entrée en matière cinglante et puissante avec "A La Gloire Du Marché" qui place le curseur entre le monde religieux et le monde financier. Un peu là où le précédent effort, le bien nommé "Propaganda", nous avait laissés. Là où "Propaganda" traitait de sujets très ciblés, ce "Frankenstein" traite plutôt des maux généraux qui font partie de notre société. Ce qui ne rend pas ce disque moins efficace bien au contraire car il restera d’actualité plus longtemps encore car malheureusement intemporel. Mais jusqu’ici tout va bien, on est entre de bonnes mains avec les No One ! Le groupe enchaîne sur un beau crochet du gauche avec "Ali" qui va vite devenir un classique du groupe. Si on cherche une synthèse de cet album, la voilà, sans le moindre doute ! De l’énergie, des murs de guitares, un groove impressionnant que Fred Duquesnes a su apporter comme à son habitude sur ses autres productions. Pour le mastering, c’est Ted Jensen qui s’en est chargé, ce qui explique cette montée en puissance et cette cohérence dans l’album. Deux maîtres orfèvres qui ont mis en valeur le travail du groupe qui a sorti l’artillerie lourde, avec des morceaux très heavy et d'autres qui sont beaucoup plus rock. La stupeur arrive plutôt par la lenteur sur ce disque, "Nous Sommes La Nuit" se déroule à un rythme auquel le groupe ne nous a pas habitués. Mais voilà encore un domaine dans lequel ils nous surprennent, cette lenteur monstrueuse que l’on croyait réservée aux maîtres comme Black Sabbath, eh bien non, même les enragés de No One l’utilisent désormais. Et ça n’est que le calme avant la tempête de "Teenage Demo" où Shanka et Popy lâchent leurs six cordes ! Là où le groupe a fait très fort, et j’insiste sur ce point volontairement, c’est cette force d’avoir des morceaux très hétérogènes dans leur structure, dans leur approche, dans leur rythme et leur puissance mais qui pourtant sont tous unis pour créer ce monstre "Frankenstein", comme autant de greffes qui forment un ensemble encore plus fort.

Pour retrouver les influences du groupe, quoi de mieux que "Mad King" qui est un autre brûlot, j’aime beaucoup ce côté Tom Morello à la wah-wah. Rage Against The Machine n’est jamais bien loin de No One Is Innocent, surtout sur ce disque. Encore de bons riffs qui ne font pas de quartier ! Parce que c’est ça aussi la force de No One, c’est une force rythmique implacable et qui nous le prouve encore avec ce disque, pas de fausse note de ce côté. Tant que le groupe saura composer des morceaux comme ceux-là, je pense que l’on n’a pas de soucis à se faire pour la scène hexagonale. Certains pensent que le rock français est mort, qu’ils écoutent donc No One ou d’autres groupes comme les Mass, Tagada ou Lofo pour ne citer que ceux-là.

Moi qui trouvais que ce disque avait un petit côté Black Sabbath dans certains morceaux, on dirait bien que je ne me suis pas trop trompé ! Cette reprise de "Paranoïd" clôt à merveille ce disque autant sur le fond que sur la forme. Plutôt inattendu, cet hymne du heavy metal a toute sa place ici d’autant plus chanté par Shanka ! Ce septième album place les No One encore un échelon au-dessus et que ce soit Kemar, Shanka, Thunder B, Popy ou Gael, aucun ne semble prêt à arrêter la lutte. On ne peut pas nier les faits, l’expérience de No One se fait très vite ressentir sur ce disque, chaque morceau laisse apparaître une facette différente du groupe. Mais toujours la même rage et la même envie d’en découdre. Comme quoi, ce n’est pas qu’en début de carrière que l’on peut sortir ce genre de disque. Une phrase résume bien ce disque : "What the fuck is going on ?", avec Niko des Tagada en soutien. Pour répondre à cette question, écoutez le disque à fond ou alors allez voir le groupe en concert !

Par certains aspects, je préfère quand même "Propaganda" qui a peut-être un peu plus de fraîcheur par moments mais ce "Frankenstein" ne semble pas avoir de temps mort, juste des baisses de rythme pour nous laisser reprendre notre souffle, la spontanéité du groupe est bel et bien là, c’est aussi un des points forts du groupe, s’il ne créé plus la surprise en faisant des disques coup de poing, on sait qu’il le fait avec ses tripes et ça s’en ressent. En plus de créer des disques excellents, No One Is Innocent n’en reste pas moins un des meilleurs groupes sur scène que l’on peut avoir en France ! Donc, dans un cas comme dans l’autre, foncez dans la gueule du monstre ! Si ce n’est pas un K.O. direct, c’est que vous n’écoutez pas le bon disque.


Antoine
Juin 2018




"Barricades Live"
Note : 18/20

Un live de No One Is Innocent ? c’est un événement qui ne se loupe pas, quand en plus c’est pour le Propaganda Tour, là il n’y a clairement plus d’excuses, mais comme on ne peut pas être partout, le groupe a immortalisé le concert du 30 Novembre 2015 à la Cigale (Paris) pour les absents ou juste pour se remémorer de bons souvenirs ! C’est donc 1 DVD et 2 CDd que l’on a pour profiter de ce concert pour le moins particulier.

Tout d’abord c’est cet album, "Propaganda", sorti en 2015, qui a fait l’unanimité, auprès des fans comme des médias, ce retour aux sources de No One, à mon avis un des meilleurs albums rock de ces dernières années et de loin, avec des morceaux qui sont faits pour être joués live, pour être sur scène. Depuis les attentats contre Charlie Hebdo, un bon nombre de chansons, de disques se sont imprégnés de cet événement et on se disait plus jamais, malheureusement on aura la preuve par plusieurs fois que l’on avait tort et il en est de même pour tous les sujets que traitent ce disque. L’album est donc toujours d’actualité. Dans ce contexte et d’autant plus que le concert se trouve être seulement deux semaines après les attentats à Paris notamment contre le Bataclan, le groupe arrive sur scène et Shanka prononce un texte qu’il a écrit en réponse à ces actes, texte qui sera prononcé toute la tournée, un texte qui célèbre la vie et la liberté. Commencer un concert par un texte comme ça plomberait-il l’ambiance ? Oh non, au contraire, c’est plutôt une ode à la bonne humeur !

Et la vague de décibels démarre avec "Drones" qui met l’ambiance, nous plonge au cœur d’un No One rageur, pas de tour de chauffe, ça fuse déjà de partout, le public est déjà bien chaud. En même temps, les gens ne sont pas là pour enfiler des perles, hein !? Suivent la majorité des titres de "Propaganda" (9 sur 11) comme l’excellent "Silencio" et même s’il n’est que le deuxième titre joué ce soir-là, il voit une montée en puissance fulgurante, sur scène comme dans le public, le ton est donné pour la soirée ! Kemar sait comment faire avec le public, comment faire pour que ça pète, comme la montée en pression sur "Kids Are On The Run" quand il créé un blanc avant de lâcher un gros "KIDS ARE ON THE RUN" et de repartir de plus belle.

Sur scène, le groupe est toujours aussi fou comme le prouve bien toute l’énergie lâchée, un concert de No One ça ne manque pas de sueur. Cette tournée est d’autant plus spéciale pour eux car ils fêtent leur 20 ans de carrière (21 pour être précis), comme quoi les années passent mais l’envie est toujours là et justement en 20 ans, on en accumule des morceaux comme "Nomenklatura" avec son refrain "Ne laissons pas les rênes dans les griffes de ces hyènes si l’on veut que cela tienne", phrase qui est toujours d’actualité et qui voit le groupe se lâcher encore un peu plus.

Parce que des anciens morceaux ça fait aussi du bien, tous les albums seront représentés et si on peut voir que la musique du groupe a évolué au fil des ans, ça n’en reste pas moins aussi puissant ! D’ailleurs quand on voit le groupe se rassembler autour de Gael et de sa batterie, tu peux être sûr que ça va péter ! Et quoi de mieux aussi que des anciens morceaux pour inviter du monde sur scène ? Notamment des anciens membres du groupe qui viennent rejouer l’espace de quelques instants les morceaux auxquels ils ont participé. Sur scène, avec No One, on invite aussi le public, c’est le cas sur "Drugs" et la scène se retrouve vite blindée ! Kemar en profite à la fin du morceau pour slammer SUR scène, il s’éclate bien on dirait, comme lorsque sur "Johnny Rotten" il se jette dans le public juste avant que Shanka ne tape un solo.

Les membres du groupe disparaissent juste après "Drugs" pendant quelques instants avant de revenir pour les rappels, "Djihad Propaganda", "La Peau", "Gazoline", "Chile" et "Charlie". On voit que le groupe a toujours la pêche après plus d’une heure de concert. Lors du premier rappel, "Djihad Propaganda" est joué à un rythme plus rapide que sur disque et la batterie finit même… destructurée ! Ces rappels sont aussi l’occasion de présenter et remercier toute l’équipe, et d’inviter de nouvelles personnes.

Invitées particulières, Coco et Marika, toutes deux de Charlie Hebdo, interviendront sur scène juste avant que le groupe n’interprète le morceau "Charlie". Marika prononce un discours tout en émotion, prouvant que Charlie Hebdo est toujours debout, et demandant de profiter de la vie, de résister à la barbarie. Mais c’est aussi l’occasion d’inviter Fred Duquesne et Nico des Tagada Jones, un beau plateau pour finir une soirée de folie, de sueur et de rock !

Un petit mot aussi sur les images en elles-mêmes qui sont belles mais relativement brutes, il ne faut pas s’attendre à avoir des plans de dingue et énormément de mise en scène. Ce qu’on recherche avec No One c’est juste un uppercut sonore et avec ces "flashs" que l’on voit à certains passages, ces images rapides qui basculent d’une caméra à l’autre, on se rend d’autant plus compte de l’intensité qu’il règne à la Cigale ce jour de 30 Novembre 2015.

Parce que des groupes qui ont des "vraies" paroles, qui ont les couilles de dire ce qu’ils pensent et qui joignent les actes aux paroles, ça ne court malheureusement pas les rues, heureusement No One Is Innocent fait partie de ceux-là. Et en plus, ils le font en nous donnant la pêche, avec de la bonne musique et de la bonne humeur, alors longue vie à No One !


Antoine
Octobre 2016




"Propaganda"
Note : 18/20

Enfin le nouveau disque 4 ans après le controversé "Drugstore". En voilà un retour qui fait plaisir à entendre, surtout quand c'est un retour dans l'actualité et un retour musical car ils ont repris le cap du rock brut de décoffrage ! On ne va pas s'en plaindre, bien au contraire car c'est tout à fait réussi ! Si on demande une définition du rock, ce "Propaganda" pourrait bien en être une réponse !

L'album débute par des "Qui sommes nous ? Charlie", pas de doute cette attaque du 7 Janvier 2015 va sûrement apparaître dans un paquet de disques ! C'est par un excellent morceau que débute ce "Propaganda", ce "Charlie" est plein de rage, comme tout le reste de ce disque, Kemar n'a rien perdu de sa fougue ! Bien au contraire, tous ceux qui passent dans le collimateur du groupe en prennent pour leur grade ou alors sont à l'inverse mis en avant, dans tous les cas personne n'échappe à leur avalanche de rock. A nouveau donc on retrouve ces textes qui ont grandement participé au succès du groupe, le groupe ne perd pas la main pour écrire des textes aussi puissants et on ne va pas s'en plaindre ! L'album se veut aussi un album de mémoire du passé et de (ré)actions pour ce qui est du présent, en tous cas je le ressens comme ça. Politique actuelle et histoire sont mêlées, vous trouverez assez facilement les sens de ces chansons, la vision du groupe sur notre société actuelle que ce soit d'un point de vue national ou international. Va falloir que ça bouge les gars et les filles !

Que dire d'un titre comme "Kids Are On The Run" qui nous est dédiés, qui est dansant tout en parlant d'un sujet bien sérieux, le devenir de notre génération ! Rien que ça, il fallait le faire ! Ce disque est une nouvelle preuve des talents du groupe, et ce à tous les niveaux, j'ai hâte de voir ce que ça peut donner en live cette histoire ! A écouter tous ces titres, on les imagine bien en train d'enrager les publics, de raser tout sur leur passage. "Massoud" et son riff sur la fin rappelant le "Star Spanggled Banner", beaucoup de petits clins d'oeil comme aussi sur "Drones" en parlant des soldats du virtuel ? Il n'y a qu'un pas à mon avis là-dessus, tout comme on parle d'"Utopia" sur le titre "20 Ans". Après tout, c'est aussi un album anniversaire ! Bref, je ne vais pas citer tous ces rappels mais ils sont là. Une fois encore on tombe dans la justesse et la précision des paroles car c'est aussi ça la patte du groupe !

Je dois dire qu'au début, l'album m'a semblé très répétitif, avec le recul je me dis que je ne devais pas être bien réveillé... En fait, c'est simplement qu'il n'y a aucun temps mort, ça cogne, ça crie et ça envoie des riffs qui vont en décoiffer plus d'un ! L'énergie est là à tous les niveaux, surtout les guitares qui reprennent les devants ! On entend des riffs qui restent longtemps en tête, très longtemps ! De futurs grands moments en live ! Du coup oui, il faut tenir ces 40min à se prendre plein la tronche un rock aussi vif. La comparaison avec Rage Against The Machine est encore une fois évidente à l'oreille sur certains titres mais ils n'en restent pas moins des groupes bien différents ! On sent que cet album vient des tripes et que le groupe y a mis toute son énergie, tous ses sentiments dedans, un album du cœur, ça se sent et c'est sûrement ce qui fait qu'ils sont toujours là après tant d'années à oser dire ce que beaucoup ne disent plus. En voilà des artistes, vrais et sincères ! En écrivant cette chronique, je ne peux m'empêcher de penser à Lofofora, beaucoup de points communs entre ces deux groupes français de talent, on a de la chance d'en avoir des comme ça !

Par contre, de part son aspect très instantané, très actuel, je me pose des questions sur l'avenir de ce disque car d'ici quelques temps, certains titres ne parleront plus (sans enlever la qualité de la composition) parce que le temps a fait son œuvre et que d'autres évènements ont fait évoluer ces situations. A voir en tout cas. J'ai bien envie de voir le résultat cette année sur scène, pas de doute que ça va suer à grosses gouttes ! Comme c'est Fred Duquesne qui s'est collé derrière les manettes, on ne s'étonne pas d'avoir un son aussi puissant et chaud, un son comme j'aime en entendre. Quand tant de disques sonnent si froids et impersonnels celui-là nous donne une certaine proximité, on sent un certain groove, la dynamique et l'envie du groupe. Beaucoup de disques sonnent mal car trop cliniques, c'est bien dommage car c'est une grosse étape mine de rien, là c'est bouclé d'une main de maître!

Pour la pochette on reconnaît encore une fois la patte du groupe, assez épuré et efficace. On voit bien là où ils veulent en venir, comme quoi des fois les longs discours... En 40 minutes le groupe nous aura fait rajeunir d'un paquet d'années. Ce "Propaganda" va rappeler des souvenirs et (r)éveiller les consciences ! Joyeux anniversaire les No One et merci pour ce cadeau que vous nous offrez ! Du rock pur et dur comme fer ! Y'a plus qu'à répendre tout ce bon son, ce bon sens sur les scènes de France !


Antoine
Juin 2015




"Drugstore"
Note : 10/20

Ah… No One Is Innocent. Le No One ! Oui car je suis intime avec ce groupe. Enfin, je l’eus été ! No One et son titre "La Peau", No One et sa "Nomenklatura". Ce groupe qui, avec Oneyed Jack ("Le Pouvoir"), Senser ("Age Of Panic") et Mass Hysteria ("Donnez Vous La Peine"), a amené, à toute une génération, la fusion. Bref, il fut un temps où No One était quasiment Ze Groupe à écouter. Et puis il y a la nouvelle mouture, Kemar reprenant le flambeau après quelques années d’absence en rachetant le nom du groupe. Arrivée d’un "Révolution.com" qui soufflait quelque chose de nouveau, mais qui ne m’a jamais vraiment transcendé. Un album qui pouvait être considéré comme un album test, et pourquoi pas. J’aime les groupes qui décident de changer un peu d’orientation musicale le temps d’un album. Et voilà qu’arrive dans les bacs un "Drugstore" que j’ai envie de définir comme décevant. L’écriture n’est pas vraiment aboutie ; l’electro, trop présente, vient prendre une place tellement importante qu’elle vient à en bouffer la satu' des guitares. Je pense à "Drugs" et ses relents à la Marylin Manson que ce dernier aurait pu écrire alors qu’il n’était encore qu’une fillette. Et je peux continuer ainsi. Seul véritable titre relativement intéressant : "Johnny Rotten", qui apporte un peu plus de fougue à ce disque relativement plat, et je ne parlerai pas de la production… Le gros point positif de cet album, c’est que les deux premiers albums ont repris une place de choix dans ma discographie. Sur ce disque, faisons l’impasse, et attendons un retour aux sources, même si je n’y crois pas vraiment…


El Caco
Mars 2011


Conclusion
Le site officiel : www.nooneisinnocent.net