Le groupe
Biographie :

Lorsque Nothing But Echoes monte sur scène, c’est pour peindre une atmosphère post-apocalyptique qui ne vous laissera pas indifférent. Le metal puissant du groupe, rempli de rage et de mélancolie, vous guidera au travers des méandres d’un monde en perdition jusqu’aux abysses de l’esprit humain. Une seule chose est sûre : vous ne sortirez pas indemnes de l'expérience Nothing But Echoes.

Discographie :

2018 : "We | Are"
2022 : "The Sixth Extinction"


Les chroniques


"The Sixth Extinction"
Note : 15/20

Pour Nothing But Echoes aucun doute n’est permis : l’humanité court à sa perte. Cyclique, la destruction de la race humaine est d’ores et déjà actée par cette dernière elle-même. L’heure est donc venue de vivre (ou survivre en vain) à la sixième extinction et avec elle de se pencher sur ce second album des Nantais. Le tout, quatre ans après "We | Are" qui posait les bases de la musique de Nothing But Echoes : un metal progressif moderne qui n’est pas sans rappeler The Ocean, Textures ou Leprous.

C’est donc sur fond de crise climatique et de dommages irréversibles à la biodiversité que "The Sixth Extinction" pose ce constat sans appel. Un ultime cri d’alarme lancé par "Only Waste", un monument qui, du haut de ses onze minutes, reflète parfaitement la rage expirée par ce second long format. Tour à tour lumineux puis suffocants, calmes et post-apocalyptiques, les huit titres présentés ici réussissent le tour de force de se révéler homogènes dans un rendu pourtant si hétéroclite. Le tout est compact, constant et fidèle à ses sonorités tout en usant et abusant de nombreuses variations et de combinaisons de composition ("Illusion Of Control", "The Next Circle").

Evidemment, le disque est critique et surtout criant de vérités, que ce soit face à l’éternel déni des décideurs ou face à l’inéluctable fin de tout ("A Perpetual Denial", "Extinction"). Et pourtant c’est avec un certain détachement que Nothing But Echoes aborde tout cela. D’un lointain regard désabusé et pragmatique, comme celui que porterait les archéologues de demain sur l’époque qui est la nôtre et ses préoccupations ou ses fausses icônes. Tout un programme en somme que le quintette expose entre puissance et mélancolie mais surtout entre modernité et technicité ("Monsters", "Forever Lost").

Pour Nothing But Echoes, il ne reste plus rien que des échos de notre lointaine époque actuelle. Tout est détruit ou plutôt tout est à reconstruire. Ce qui laisse, au passage, présager de belles choses en termes de concepts à retrouver dans les futures sorties du groupe.


Rm.RCZ
Mars 2023




"We | Are"
Note : 15/20

La scène metal française se porte bien et si vous aviez besoin d'une preuve supplémentaire, voici encore un nouveau groupe pour s'occuper de vos tympans. Nothing But Echoes nous livre "We | Are", son premier album et ne fait pas les choses à moitié.

Après une intro glauque et pesant, c'est "The Course Of The Disease (Part I)" qui ouvre réellement la danse et le groupe nous attaque avec un metal moderne, agressif, aux tendances post hardcore et nous annonce clairement qu'il n'est pas là pour rigoler. Quelques passages au tapping rappelleront Gojira à pas mal de monde mais c'est passager et le groupe développe en général une ambiance plus froide aux relents post-apocalyptiques. Plusieurs morceaux sont d'ailleurs assez longs (la palme revenant à "Silent Evolution" qui atteint les dix minutes) et prennent le temps de développer l'univers de Nothing But Echoes en installant des ambiances évocatrices et prenantes avec parfois l'aide de samples d'origines diverses pour appuyer encore ce côté fin du monde. Si le groupe ne réinvente pas le metal, il n'empêche que sa musique se trouve aux frontières de plusieurs styles et qu'il est compliqué d'y coller une étiquette précise, "We | Are" maniant aussi bien l'agressivité que la mélodie et les émotions. Ce premier album dispose de morceaux solides et d'une ambiance froide et prenante qui colle à merveille au concept et qui permet au groupe de se forger un univers bien à lui. Techniquement, certaines structures ont la bougeotte et le niveau général est élevé mais une fois n'est pas coutume, le groupe ne s'en sert pas pour en mettre plein la vue. Si on note des influences hardcore chaotique comme on dit, Nothing But Echoes ne tombe jamais dans le piège des morceaux tordus à outrance et ultra violents.

Ce premier album a fait l'objet d'un travail soigneux et les arrangements et autres orchestrations sont nombreux et épaississent une ambiance de terre désolée qui habite tous les morceaux. On sent pas mal d'influences différences s'entrechoquer mais la musique de Nothing But Echoes trouve tout de même le moyen d'être assez homogène en plus d'avoir déjà une patte, ce qui est assez impressionnant pour un premier album soit dit en passant ! Le chant passe du chant hurlé typé hardcore au chant clair pour les passages les plus mélodiques, le groupe évitant soigneusement de tomber dans le fameux schéma couplet agressifs / refrains mélodiques. Ces derniers sont placés là où il le faut, quand ils peuvent servir l'ambiance et apporter du contraste, loin du plan classique. Malgré ces pics d'agression, il est clair tout de même que les amateurs de violence effrénée ne trouveront pas leur compte ici, Nothing But Echoes aime les contrastes, les émotions et les ambiances. La violence est présente mais utilisée intelligemment, il n'est jamais question de foncer dans le tas pour le plaisir du bourrinage. Pour ce qui est de la production, là encore on trouve du bon boulot avec un son puissant, clair, propre et au mix équilibré. Une preuve supplémentaire que les groupes peuvent avoir un son très convaincant sans passer par les gros noms de labels énormes.

Un premier album prometteur pour un groupe disposant déjà d'une patte particulière et qui livre une musique prenante et travaillée. Un metal à la croisée de plusieurs styles résolument modernes, des ambiances froides et agressives et une bonne heure de voyage dans un futur plus ou moins proche et pas très enviable.


Murderworks
Janvier 2019


Conclusion
Le site officiel : www.wearenothingbutechoes.com