Le groupe
Biographie :

Formé depuis 2009, le trio No Vale Nada évolue dans un post-hardcore / noise sombre et mélodique. Après un EP en 2013, un split avec Aleska en 2014 et un premier album en 2016, le groupe sort le 24 Janvier 2019, son deuxième album "Alter Ego" enregistré et mixé par Amaury Sauvé (The Apiary Studio) et masterisé par Thibault Chaumont (Deviant Lab) sur Bad Wolf Records, Vox Project, Coups De Couteau et One Wild Collective.

Discographie :

2016 : "Demain"
2019 : "Alter Ego"


Les chroniques


"Alter Ego"
Note : 17,5/20

Ça commence comme une litanie lancinante de bruits infernaux, puis un chant déchiré, emmené par une grosse instru' grasse, puis encore la litanie, qui laisse place finalement à une déferlante. Deuxième effort du groupe, "Alter Ego" débarque dans l'univers surpeuplé du post-hardcore sale. Ce qui fera la différence dans l’histoire, c’est son extrême noirceur, jouant sur les malaises et les sonorités décadentes .

Ça fait du bruit, ça crisse dans les oreilles et c’est sale, oui très sale. Il n’y a pas vraiment de fil directeur si ce n’est des effets ici et là, un peu aériens (mais pas trop), qui viennent donner de la respiration à une masse grouillante et sale (ouais, j’ai quand même dit "sale"…). Motivé par une force noire et dérangeante, No Vale Nada avance sans regarder si les sonorités font mal ou pas. Le chant se pose, déchiré et déchirant, en martyr sur des nappes compactes et angoissantes. Quelque chose de malsain. La batterie cadre l’ensemble, le synthé vient poser d’énormes nappes, plus ou moins électroniques, et seule, la guitare s’échappe dans quelques sonorités et quelques fantaisies un peu décalées mais pour être rattrapées bien vite et ramenées dans le girond de la noirceur. Pas de salut de votre âme dans les morceaux de No Vale Nada, noir c’est noir. "Alter Ego" va faire peur à certains avec ces bruits semblables à des lames. Qui a dit que le black metal était le plus dérangeant ? Avec un post-hardcore noir et sanguinolent, on ne sort pas indemne de ce second effort de No Vale Nada. Les concessions sont restées sur le pas de la porte d’entrée.

Au niveau du chant, et vous m’excuserez de la comparaison, mais je retrouve l’énergie possédée, par moments, de l’ex-chanteur d'AqME, lorsque certaines périodes déchirées avait fait le succès du groupe. Pour le reste, passez votre chemin, ce n’est pas la même route ni les mêmes destinations. La guitare, clef de voûte, donne le LA, rehaussée par un synthé des plus impressionnants et entêtant. La batterie tape méthodiquement, appuyant sur chaque coup de caisse claire comme un coup de feu. Le chant termine le travail en t'arrivant en pleine tronche sur chaque phrasé. La production, parfaite pour le genre, est un bon équilibre entre les différents protagonistes avec en plus ce cêté crasseux qui t’emmène quelquefois dans un tourbillon innommable.

Une vraie réussite que ce "Alter Ego". No Vale Nada, sur ce deuxième album, place la barre haut, très haut, dans le genre, s’affranchissant un peu des codes tout en gardant la main, en proposant des morceaux de sang, de chair et d’âme, et privilégiant la noirceur à la moindre concession.


Sam
Juillet 2019




"Demain"
Note : 13/20

En 2016 , No Vale Nada a sorti une première mouture intéressante. Pourquoi en parler que maintenant ? Peut-être parce que votre serviteur est un poil débordé et un peu tête en l’air alors on s’y met presque trois ans après, après être passé par la dernière (très bonne) sortie, "Alter Ego".

No Vale Nada en 2016, c’est assez mitigé, de très bonnes choses, des idées innovantes dans un skeud puant déjà la violence, mais une qualité très brouillonne, des parties qui ont du mal à se mettre en place, on a du mal à voir où le groupe tente de se diriger. La partie rythmique et le chant prennent une place prépondérante dans l’organisation des morceaux. On a une alternance de parties screamées et puissantes, des rythmiques décalées et quelquefois hypnotiques, et au final des parties plus calmes qui interviennent avec efficacité. Dans l’ensemble, on se prend à remuer la tête, à osciller de plus en plus fort en fonction des morceaux. A contrario, sur certains d'entre eux, on est un peu circonspect quant aux arrangements. Ces morceaux semblent un peu mal finis.

Chaque titre dans cet album varir entre une minute et guère plus de trois minutes, à part le dernier avec ses dix minutes qui nous offre un blanc interminable en son centre. Des cris déchirés, des guitares saillantes, "Demain" c’est un post-hardcore énergique mais qui manque encore de maturité. Le mixage et la production se veulent sales, renforçant l’idée de noirceur, mais qui restent par moments trop inaudibles pour qu'on puisse profiter pleinement de ce que propose le groupe à travers ses morceaux.

Avec "Demain", No Vale Nada amène des choses intéressantes et pose de bonnes bases pour la suite, même si l’ensemble pâtit de certaines erreurs au niveau du mixage et d’un ensemble trop brouillon dans les structures.


Sam
Juillet 2019


Conclusion
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