Le groupe
Biographie :

Nydvind naît officiellement en l’an 2000, suite à l’initiative de Richard Loudin (également chanteur de Bran Barr). Le line-up, après avoir connu quelques changements, se finalise et se stabilise en 2002, avec Loïc Courtete (guitare), Nesh (basse) et Eric Tabourier (batterie). En 2003 sort le premier album du groupe, "Eternal Winter Domain", sur le label Français Sacral Production. La même année, JuanJo remplace Eric Tabourier à la batterie. Nyvind fait sa première tournée européenne, "Heathen Over Europe", en ouverture de Kampfar en 2006. Le groupe profite de cette occasion pour rééditer son premier album, en y incluant 3 morceaux bonus. JuanJo quitte le groupe en 2009, pour déménager en Espagne. Eric Tabourier reprend son service en temps que batteur. Automne 2009, Nydvind signe avec le label allemand Trollzorn (Bran Barr, Elexorien, Menhir, Gwydion…). Fin février 2010, "Sworn To The Elders", le deuxième album du groupe, se retrouve dans les bacs. Entre 2012 et 2016, Nydvind travaille sur une tétralogie en quatre chapitres dont le premier, "Tetramental I - Seas Of Oblivion", sort le 19 Janvier 2018 chez Malpermesita Records.

Discographie :

2003 : "Eternal Winter Domain"
2006 : "Eternal Winter Domain" (Réédition)
2010 : "Sworn To The Elders"
2018 : "Tetramental I - Seas Of Oblivion"


Les chroniques


"Tetramental I - Seas Of Oblivion"
Note : 18/20

Les barbares avaient plusieurs solutions pour mener à bien leurs raids dans nos contrées fleuries. Ceux du clan de Nydvind ont visiblement choisi la mer, et ils ont finalement élu domicile à Paris. Stig (batterie, Octavus Lupus , ex-Temple Of Baal, ex- Seide), Hindgard (chant / guitare, Nunkthul, ex-Bran Barr, ex-Monolithe) et Nesh (guitare / basse / bouzouki, Azziard, End Of Mankind, Mind Azylum, ex-Bran Barr, ex-The Negation) ont décidé d’unir leurs forces pour créer des chants guerriers afin d’accompagner leurs pillages. Le dernier des trois albums que la formation a sorti s’appelle "Tetramental I - Seas Of Oblivion", et fait suite à un silence de quelques années. Autant dire que si nous avions eu le temps de nous remettre de leurs attaques, celle-ci sera plus violente encore...

Et leur prochaine attaque s’est avant tout préparée sur un bateau. Les chants motivants des marins ramant sur "Plying The Oars", amenant une rythmique saccadée au son entraînant nous laisse penser que les pillards sont revenus en force. Ils auront tôt fait de nous le confirmer grâce à "Sailing Towards The Unknow", une composition extrêmement longue qui nous embarque en plein dans le fracas des flots. Les choeurs qui accompagnent les hurlements rauques instaurent une réelle ambiance maritime, et les riffs viennent s’écraser sur la coque du navire, qui naviguera cependant dans quelques passages plus calmes. Le son clair accompagnera alors une rythmique quelques temps avant de nous projeter à nouveau en plein voyage sous la tempête. Après un final très calme, "Skywrath" réveille la colère des dieux grâce à une rythmique sombre et saccadée sur laquelle se posent des hurlements rageurs, guidés par les frappes sauvages de Stig. A nouveau, les Français nous embarquent pour une longue traversée avec "Till The Moon Drowns", mais celle-ci sera beaucoup plus lentes. Les harmoniques, quoi qu’un peu brouillon par moments, rendent hommage au titre, et s’incrustent à merveille entre quelques hurlements et choeurs. Si le morceau accélère et devient plus lourd, il sera rapidement freiné par un passage sous les instruments folkloriques de Nesh qui relancera la machine, sous un torrent de blast beat.

"Sea Of Thalardh" et son chant qui se propage grâce à l’écho se tourne vers une rythmique black metal, mais qui laisse à la basse toute la place nécessaire, alors que les riffs se durcissent sous les cris de Nunkthul. Suivant un modèle qui semble régner chez Nydvind, la composition s’apaise pour un break instrumental, puis repart. Le final plus rapide débouche sur "Dweller Of The Deep", qui accélère encore le tempo. Le groupe continue sur des riffs sombres et qui incitent à l’écoute contemplative, mais le blast qui accompagne ce son sale donnera tout de même envie de headbanguer. "Through Primeval Waters" est une autre composition incroyablement longue, le groupe semble garder ces tonalités sombres qu’ils utilisent depuis quelques titres. Sans toutefois délaisser les rythmiques millénaires et le chant avec écho, les riffs rappellent sans mal les premiers titres d’Enslaved, mais le chant clair qui interviendra de temps à autres m’incite à les comparer à Borknagard, autre formation éminente du genre. Si ce chant apporte un réel plus à leur musique, l’album est loin d’être terminé. "Unveiling A New Earth", le titre le plus long de l’album avec ses treize minutes de composition, débute à peine. Si le début peut sembler un peu long aux amateurs de violence, il est cependant nécessaire pour vous surprendre avec la tornade qui déboule d’un coup. On sent cependant que l’atmosphère reste la même. Pesants, lancinants et lacérants, les riffs de ce titre sonnent à la fois comme une libération et comme une punition divine. Tout au long du titre, le groupe modulera l’atmosphère à sa guise pour nous aider à nous représenter l’histoire qu’il conte, puis s’achèvera au loin.

Si l’univers de Nydvind est imposant et marqué, c’est parce que la composition a été réellement soignée et pensée de bout en bout par les Franciliens. Chaque titre, chaque riff, chaque note est là pour une raison précise, et on le ressent facilement. Le seul petit bémol qui pourrait empêcher quelques uns d’entre nous de prendre part à l’aventure ? Le son. Le mixage est parfois un peu vieillot, mais c’est également ce qui fait son charme sur d’autres moments, donc je ne peux réellement blamer le groupe pour ce choix. A (re)découvrir sur scène rapidement, j’espère.


Matthieu
Février 2018




"Sworn To The Elders"
Note : 16/20

A peine je parviens à cesser l’écoute de l’excellent nouvel album de Bran Barr que je me retrouve face à celui de Nydvind. A priori, il n’était pas évident pour un groupe du même genre de passer après le chef-d’œuvre qu’est "Sidh" (dont j’éviterai tout de même de vous chanter les louanges : ce n’est pas le sujet ici !), mais c’est avec une joie incontestable que je constate que "Sworn To The Elders" n’est pas moins preuve de la bonne santé de la scène pagan black metal. Française, qui plus est ! Honnêtement, que demander de plus ? Une introduction de deux minutes vous projette dans les plaines gaéliques inconnues, avant que "Son Of Fire" ne sonne le début de la bataille à coups de riffs typiquement black metal et relativement simples, mais efficaces ! Le mix entre vocaux black hurlés et chant clair solennel et majestueux est visiblement habilement travaillé, et savamment dosé ! S’il y a bien quelque chose qui apporte tout le contentement souhaité, c’est de constater que décidément, monsieur Richard Loudin est très performant lorsqu’il s’agit de composer dans son style de prédilection ! De plus, il est capable de se renouveler suffisamment, même au sein d’un genre identique, afin de parvenir à ne pas faire sonner Nydvind comme son autre groupe Bran Barr, ce qui, avouons-le, est louable ! On remarque immédiatement que Nydvind ne se sert pas d’instruments typiquement folks à outrance pour faire sonner sa musique comme telle, mais mise bien davantage sur le travail de ses ambiances au sein des différents titres qui constituent "Sworn To The Elders". Et avec succès ! Epique, aux litanies païennes évocatrices à l’envi, Nydvind, (ou, autrement dit, le créateur d’hymnes imparables desquels votre esprit aura décidément bien du mal à se détacher) passe donc avec brio le cap du deuxième album, qui ne peut que présager le meilleur pour la suite !


Gloomy
Février 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/nydvind