Le groupe
Biographie :

Oblivion est un groupe de death metal technique américain formé en 2007 et actuellement composé de : Ted O'Neill (guitare / ex-Alchemicon), Nick Vasallo (chant, basse / ex-Antagony), Beniko Orum (basse / All Shall Perish, ex-End Of All, ex-Antagony), Luis Martinez (batterie / Feast, ex-Antagony, ex-Necromantic Decay, Sidian, ex-The Zenith Passage, ex-Traversing the Axis, ex-Undiagnosed) et Victor Dods (guitare / ex-Hacksaw To The Throat). Oblivion sort son premier album, "Called To Rise", en Janvier 2013 chez Unique Leader Records, suivi de "The Path Towards..." en Novembre 2017, et de "Oblivion" en Janvier 2019 en autoproduction.

Discographie :

2013 : "Called To Rise"
2017 : "The Path Towards..."
2019 : "Oblivion"


Les chroniques


"Oblivion"
Note : 14,5/20

Pfffouaaa, vas t’amuser à chercher des infos sur un groupe qui s’appelle Oblivion, y’en a j’sais pas combien avec ce nom-là ! En attendant, ça m’a donné envie d’écouter à cause du petit côté The Elder Scrolls IV, en tant que fan de cette franchise de vidéo games… Bref, l’Oblivion du jeu est un monde menaçant, un enfer désolé et ensanglanté, une sorte de station balnéaire pour Lucifer, la musique des Californiens au nom éponyme est toute autant hostile.

Passé la désagréable surprise de la production qui choque un peu au début (la première impression, c’est une prod’ plate et molle du genou), on se prend ensuite au truc grâce à un death pesant, interprété avec efficacité. Ces furieux de la Bay Area proposent une fusion intéressante, lourde et suffocante à la Immolation, avec des éléments techniques style Psycroptic, ou encore des délires harmonisés chelou à la Braindrill. L’aspect véloce est cependant moins abusé que chez les formations précitées. Les compositions sont assez complexes mais Oblivion préserve une certaine linéarité dans le développement des compos qui entretiennent une dynamique bien groovy, avec des passages bien pesants, des accélérations frénétiques et des bons riffs qui tâchent. L’accordage grave des instruments et le son général ajoutent une profondeur abyssale qui enrichit l’ensemble en lui conférant un petit côté inquiétant bien sympatoche. L’ensemble lorgne sensiblement vers le blackened death.

Pendant 33 minutes, ça évolue, ça freine, ça avance, ça tire dans tous les sens, ça se pose, tout en restant accessible. Les passages les plus aventureux ne paraissent jamais indigestes et Oblivion a parfaitement équilibré sa musique pour la rendre à la fois efficace et prenante. Bon, ok, y'a juste l’avant-dernier morceau, "Expand The Hive", que je trouve un tantinet chiant, mais sur 8 plages, n’en avoir qu’une de dispensable ça passe inaperçu, d’autant plus que le dernier titre qui lui succède, "Negative Mass", fait carrément mouche avec son intro arpégée qui précède à une sorte de black metal hypra pessimiste ! D’ailleurs, c’est dommage de ne pas avoir mieux exploité ce filon stylistique. En effet, cete track fait figure d’alien par rapport aux autres mais elle est carrément géniale.

Non vraiment, c’est un bon disque, mais cette prod’, je sais pas pourquoi, elle me chiffonne. Certes, on entend tout très bien et on s’y habitue, mais elle manque d’accroche. C’est un peu comme une superbe entrecôte dont la cuisson n’aurait pas été complètement à votre convenance, vous allez la manger car vous avez faim, mais un peu plus saignante, ça aurait été parfait. Peut-être le couple grosse caisse / caisse claire mériterait d’être plus en avant.

Bon, le verdict, pour une autoprod', même si la pochette est caca (la Statue de la Liberté dans la flotte entourée par un décor désolé), le death de ces ricains est plaisant. Ce troisième album propose un metal sombre et désespéré, il incorpore des éléments techniques qui ne viennent pas ternir l’efficacité de la musique. Je ne connaissais pas avant, et je suis bien content de connaître maintenant, je vais pouvoir parler de cette formation aux réceptions de l’ambassadeur et briller en société en passant pour le mec cool qui connaît tous les derniers trucs obscurs. Par contre, à acheter un disque d’Oblivion, procurez-vous plutôt celui de 2013, "Called To Rise", grosse tuerie méconnue signée chez Unique Leader qui n’a rien à voir avec ce skeud-là.


Trrha'l
Février 2019




"The Path Towards..."
Note : 18/20

A ne pas confondre avec les nombreuses formations qui portent ou ont également porté ce nom, Oblivion est un groupe de technical death metal venu tout droit des Etats-Unis. Pour leurs dix ans d'existence, les Californiens, qui ont attendu 2012 pour sortir leur première démo, ont terminé leur deuxième album. Le groupe formé par Ted O’Neill (guitare) et Nick Vasallo (chant et basse), puis rejoint Beniko Orum (basse, également dans All Shall Perish) et Luis Martinez (batterie) en 2012 et enfin Victor Dods (guitare) nous présentent "The Path Towards...", un petit mélange de son massif mais à la composition chiadée et sombre qui mélange plusieurs styles tout en restant sur une base de death metal. D’ailleurs un invité spécial est également présent sur un titre…

Grâce à l’introduction, on entre progressivement dans les limbes de l’univers du groupe. L’habituation se fait par petites doses jusqu’à ce qu’arrive "Dominion" après un point d’orgue. Le blast ultra rapide de la composition donne l’impression qu’un mur de son s’abat sur vous, alors que les guitares vous saisissent de toutes parts. La sensation d’être au coeur d’un cyclone géant ne descendra pas avec "Mechanistic Hollow" et ses harmoniques sanglantes. La basse apporte la base d’une musique riche, et la rythmique s’oriente peu à peu vers du brutal death. Sur "Concrete Thrones", c’est Herman “Eddie” Hermida (Suicide Silence, All Shall Perish) qui hurlera aux côtés de Nick pour un rendu tout en puissance. On repasse du côté des sons atmosphériques, couplés à une rythmique saccadée et imposante pour "Awaiting Autochton", avec une impression de vide provoquée par les notes aériennes. "Holders Of The Sword" se défend aussi, mais reste à mon avis plutôt basique, même si le groupe ne peut s’empêcher d’apporter sa touche de technique à la mixture. "Harsh Awaken" porte magnifiquement bien son nom, avec un son aussi lourd que gras, ponctué par quelques harmoniques dissonantes qui rendent le tout plutôt agréable à écouter. Des riffs plus lents composent la magnifique "It Has Become", qui me rappelle l’avancée inexorable d’une vague vers la plage, avant d’aboutir à un véritable tsunami de notes grâce au duo des deux guitaristes. "Zenith" me marquera par ses hurlements suraigus qui contrastent avec le growl profond, mais mon titre préféré restera "Under A Dead Sun". Une telle ambiance chaotique, triste au possible mais surtout planante. Ce titre, qui emprunte probablement au post-metal ou au death atmosphérique ne vous laissera probablement pas indifférent. La voix plaintive nous emmène lentement vers "Outro", le dernier sample de l’album. Inquiétant, il le clôt en beauté.

Alors qu’en regardant la fiche du groupe, je m’attendais à une énième tentative d’imitation des maîtres du genre, je me retrouve à avoir écouté un excellent album d’un groupe qui a su forger sa propre personnalité en piochant dans énormément de styles qui sont tous complémentaires. Si ces messieurs souhaitent faire un petit tour du côté de l’Europe prochainement, je ne dis pas non...


Matthieu
Novembre 2017


Conclusion
Le site officiel : www.obtainoblivion.bandcamp.com