Le groupe
Biographie :

Oceans est un groupe de post-metal / metalcore international formé en 2017 et actuellement composé de : Thomas Winkelmann (basse / Mathyr, ex-Sargor, ex-Varg), J.F. Grill (batterie), Patrick Zarske (guitare / Sintech, ex-Varg) et Timo Schwämmlein (chant, guitare / Sintech, ex-Varg). Oceans sort premier album, "The Sun And The Cold", en Janvier 2020 chez Nuclear Blast, suivi de "Hell Is Where The Heart Is" en Décembre 2022.

Discographie :

2019 : "Into The Void" (EP)
2019 : "Cover Me In Darkness" (EP)
2020 : "The Sun And The Cold"
2021 : "We Are Nøt Okay" (EP)
2022 : "Hell Is Where The Heart Is"


Les chroniques


"Hell Is Where The Heart Is"
Note : 18,5/20

Oceans sort en cette fin d'année 2022 un nouvel album intitulé "Hell Is Where The Heart Is", qui sort chez Nuclear Blast et qui fait suite à trois EPs et un album sortis par Timo Schwämmlein (chant / guitare, ex-Sintech, ex-Varg), Patrick Zarske (guitare, ex-Sintech, ex-Varg), Thomas Winkelmann (basse, Mathyr, ex-Varg) et J.F. Grill (batterie).

La voix samplée de "Love" nous ouvre lentement les portes de l’univers du groupe tout en proposant quelques sonorités inquiétantes en arrière-plan, juste avant qu’"Awaken" ne vienne nous faire remuer le crâne. Les hurlements bestiaux et le groove accrocheur laissent place à une voix claire sombre, tout en restant dans ce style contrasté aux diverses influences entre mélancolie et puissance brute. Mais la rage refera rapidement surface pour alimenter le mélange, qui s’enflammera avec "Sulfur" et sa rythmique agressive. Blast et hurlements se répondent pendant que l’énergie brute ne cesse d’exploser avec des sonorités modernes en arrière-plan, créant une tornade de lourdeur. Les cris du vocaliste cessent uniquement pour laisser l’enfer s’ouvrir sur le break, puis l’inquiétante voix claire nous rejoint avant qu’un passage terriblement lancinant ne nous accompagne jusqu’à "Skin" Les tonalités douces et entêtantes nous portent jusqu’aux refrains ravageurs, envahis de cette noirceur qui perdure en permanence, reliant entre eux les deux aspects du morceau, qui cesse soudainement.

On poursuit sur Longing, un court interlude qui laisse les voix samplées nous expliquer le concept du groupe, puis "Home" vient nous enchanter avec un chant clair épuré suivi par une rythmique accrocheuse. Les riffs proposent une certaine simplicité efficace qui n’hésite pas à s’enflammer ou à se parer de claviers entêtants tout en laissant le vocaliste nous livrer des hurlements viscéraux. "I Want To Be Whole Again" prend la suite, exposant sa mélancolie avec un groove progressif et une fausse quiétude qui sera écrasée par les riffs lourds, accompagnant les parties vocales. Le mélange sombre se renforce peu à peu avant de laisser le final imposant nous conduire à "Living=Dying" et son agressivité abrasive. Le titre nous propose un contraste intéressant entre les cris accompagnés par le blast et les couplets plus doux mais tout aussi intenses, avant de laisser la rythmique s’éteindre dans le vide, après un dernier hurlement de peine.

On continue ce voyage intérieur avec "Clarity", un interlude qui prend tout son sens après avoir enduré la déferlante entière, qui prenait fin avec "Living=Dying". Et si vous pensiez que le groupe nous offrait un moment de répit, vous vous trompez, car la voix s’enfonce dans le désespoir, surmonté de quelques effets cybernétiques qui nous mènent à la saisissante "If There's A God She Has Abandoned Us" et à ses tonalités calmes mais mélancoliques. On ressent immédiatement toute la tristesse dans la voix du chanteur, seulement accompagné par un piano assez doux avant que la batterie ne fasse son apparition, suivie après un petit moment par les guitares et la basse pour une explosion aussi intense que profonde. Mais le son finira par s’apaiser pour s’enflammer à nouveau, et nous guider jusqu’à "I Sing Alone" et ses tonalités emplies de noirceur qui rejoignent une lourdeur écrasante et agressive. On retrouve une énergie brute et sincère complétée par des hurlements bestiaux, quelques effets entêtants et cette rage brûlante qui contraste avec la froideur des parties claires et qui atteindra son paroxysme sur le final, juste avant que "Hell Is Where The Heart Is", le titre éponyme, ne vienne nous frapper avec des sonorités vives et énergiques qui font appel à toute la haine, toute la puissance et toute la violence que le groupe peut déployer par vagues de lourdeur saccadées pour appuyer leur message avec une fois de plus cette sincérité abrasive et impressionnante.

Ce nouvel album permet à Oceans de continuer à alimenter son univers entre lourdeur et désespoir. "Hell Is Where The Heart Is" laisse les musiciens nous exposer une réalité blessante, mais également un espoir qui semble perdurer malgré les épreuves. Bravo Oceans !


Matthieu
Janvier 2023




"The Sun And The Cold"
Note : 18/20

Pour créer un groupe, il n’y a désormais plus besoin de vivre dans la même ville ou le même pays, comme le prouve Oceans. Créé entre l’Allemagne et l’Autriche en 2017, le groupe nous offre son premier album après avoir sorti deux EPs en 2019. Intitulé "The Sun And The Cold", il est le fruit du travail de Thomas Winkelmann (basse, Mathyr, ex-Varg), J.F. Grill (batterie), Patrick Zasch (guitare, Sintech, ex-Varg) et Timo Schwämmlein (chant / guitare, Sintech, ex-Varg) dans un registre orienté post-metal / metalcore. Intéressant, n’est-ce pas ? Eh bien on va écouter ça ensemble !

"The Sun And The Cold", le premier morceau, attaque fort. Une rythmique massive, un son à la fois lourd et planant. Mais les riffs vont rapidement s’apaiser et laisser place à un chant clair intense, qui se mue parfois en hurlements profonds. La très accrocheuse "We Are The Storm" prend la suite, et cette fois la plongée dans le post-hardcore est totale. Le titre est aérien, un brin technique et surtout intense. Le mélange des deux types de chants passe parfaitement sur ce titre, et le groupe enchaîne avec un break plus lourd avant de repartir sur un dernier refrain, plus léger. Comme son nom l’indique, "Dark" est plus sombre, plus agressive, mais étrangement les passages aériens dissonants sont également plus prenants. L’oppression sera parfois de mise, mais le morceau freinera à nouveau brusquement sur la fin pour revenir à sa vitesse de croisière.

Petit passage en douceur avec "Paralyzed" et sa rythmique entraînante plutôt lente fera son effet. Le son reste assez lourd, et quelques growls se feront entendre, mais on reste sur une base post / prog de très bonne facture, avant une explosion finale. "Take The Crown" prend la suite avec une base metalcore plus affirmée que les morceaux précédents. Le morceau est énergique mais empli de désespoir, et les hurlements nous le font ressentir. Le break changera radicalement l’atmosphère, avant de nous faire passer sur "Shadows". A nouveau le contraste est assez saisissant, puisque l’on part sur une rythmique plutôt lourde, qui va soudainement s’emballer, puis ralentir… Cependant le morceau reste cohérent avec le style engagé dès le début. L’introduction de "Legions Arise" vient calmer le jeu de manière radicale, avec des sonorités prog aériennes, mais on sent que la rage revient vite sur le devant de la scène. Et à nouveau l’ambiance sera douce, mélancolique et emplie de tristesse pour "Polaris", même lorsque le clavier laisse place aux autres instruments. Mais le titre passe bien, et on se surprend à hocher la tête.

Retour de la hargne avec "Truth Served Force Fed", et c’est une rythmique presque martiale qui frappe façon metalcore sur le refrain, avec toujours ces ambiances planantes en fond, alors que "Water Rising" est beaucoup plus sombre. Une voix inquiétante nous parvient, et le groupe, qui était jusqu’alors relégué à l’arrière plan, revient à la charge. Une composition bien étrange, mais qui reste dans l’univers d’Oceans. Dernier titre, "Hope" compte énormément sur la voix du chanteur et sur une certaine progression dans la rythmique pour séduire, ce qui sera une réussite. L’explosion est intense, le morceau éclate littéralement et ne reviendra pas à la normale. Il s’éteindra dans l’air, avec un piano lointain. La version limitée contient trois titres de plus. Une version beaucoup plus courte de "We Are The Storm" prévue pour une diffusion radio, ce qui coupe cependant l’intensité du titre en le raccourcissant, ainsi que deux remix de "Polaris". "Polaris - Born Free Remix" est un titre froid, brumeux et distant qui jongle avec des sonorités électroniques et des effets, alors que "Polaris - Don’t Breathe Remix" rejoindrait presque une sorte de techno minimale aux percussions entraînantes.

Pour une découverte, Oceans est une excellente surprise. Les ambiances de "The Sun And The Cold" sont intéressantes, riches et parfaitement exploitées par un groupe qui maîtrise son art. Les remix ne satisferont que les plus gros fans, en tant que raretés à posséder, mais l’album de base suffit pour comprendre l’univers du groupe.


Matthieu
Mai 2020


Conclusion
Le site officiel : www.oceansofficial.com