Le groupe
Biographie :

Odium est un groupe de hostile brutal black de Nice fondé en 2007, qui possède à son actif : une démo ("Shadows Falling", 2008) enregistrée avec les moyens du bord, distribuée en autoproduction par Funeral Ends Production ; un premier album album ("Universal Genocide", 2010) enregistré au Stormlab Studio par Sébastien Bernard (ex-Artefact) distribué en autoproduction sous Funeral Ends Production ; et à ce jour, un deuxième album intitulé "The Monolith Of Hate" en attente de label.

Discographie :

2008 : "Shadows Falling" (Démo)
2010 : "Universal Genocide"
2013 : "The Monolith Of Hate"


La chronique


Le fait qu'Odium vienne de Nice met tout de suite la puce à l'oreille car on pense rapidement au groupe ultime de black mMetal niçois : Artefact. Mais en fait Odium, formé en 2007, n'a de commun avec Artefact que l'enregistrement de son premier album "Universal Genocide" sorti en 2010 et enregistré au Stormlab Studio avec Sébastien Bernard.

Donc trois années séparent "Universal Genocide" et ce nouveau petit bijou "The Monolith Of Hate". Petit bijou car il s'agit bien de ça ici. Un album d'environ quarante-cinq minutes d'un black metal perfide, intense, brutal et hargneux. Ils le qualifient eux-mêmes de "Hostile Brutal Black Metal", ce qui, quelque part, n'est pas totalement faux, espérons que le groupe trouve un label à la hauteur de leur black metal. Nous avons quelques excellents groupes dans l'Hexagone, on citera les Artefact (RIP), mais aussi Asmodée, Otargos, Bliss Of Flesh, Svart Crown ou encore Temple Of Baal, et Odium peut fièrement arborer sa carte de membre du club des indispensables parce qu'avec "The Monolith Of Hate", ils entrent indubitablement dans le Pantheon du black metal français.

Pour placer immédiatement "The Monolith Of Hate" dans une sectorisation catégorique, on pourra effectivement identifier la musique de Odium entre un Marduk brutal mais un peu plus raffiné, moins brut, et un Dark Funeral plus velu, moins mélodique et tout autant malsain. Odium propose quatorze hymnes voués littéralement à la guerre. En fait, dès le premier morceau, ce qui est plutôt enchanteur, c'est leur manière de poser leur guitares avec une mélodie groovy, pourtant black et brutale, avec un chant black mais presque chanté, un peu comme le fait Keep Of Kalessin sur "Armada" ou encore "Kolossus". Ils ont cette capacité avantageuse d'écrire des chansons qui puisent leur mélodie dans l'intensité brutale de la batterie et de la rapidité des guitares. C'est exactement ce qui caractérise la musique de Odium.

Les titres sont plus que prenants, accaparant l'attention de l'auditeur en réduisant en cendres l'espoir d'en réchapper indemne. Indépendamment de l'aspect black, Odium montre tout de même des aspérités dans le black / death. Ça se constate plus facilement dans les moments moins rapides, les moments presque mid tempo comme sur "Until The Nation Fall" où la rythmique fait légèrement penser à du Loudblast à partir des quarante-cinq secondes.(titre qui si je ne m'abuse possède des paroles en français). D'un autre côté, lorsque l'on passe les passages les plus brutaux, sur "Demiurgic Pulse Of Eradication" par exemple, on sent que Odium aime s'attarder tout de même à créer une atmosphère un peu plus groovy par moments, c'est le cas à 2'50 où le chant, la rythmique et le tempo prennent une forme plus posée et plus abordable, en tous les cas moins intense mais plus profondes.

A part cela, la grande majorité des titres : "Decade" (chef d'oeuvre magistral), "Bipolar Disorder" (grandissime), "Monolith Of Hate" (proche de Dark Funeral), "Into The Void" (destructrice, avec un passage planant à 2'50)... sont d'une énergie et d'une violence inouïe et d'une agressivité de pure noirceur. Odium a pensé à tout, des interludes rafraîchissants pour se détacher de l'effet violent et compact de l'album grâce à des passages aériens et orchestraux tels que "Overture" ou même l'introduction de "The Grand Final", dernière chanson qui clôt l'album dans une jouissance extrême presque indus sur la mi-parcours de la chanson, avec des rythmiques lourdes et lentes.

Enregistré au Studio Artmusic à Nice et masterisé par Thibault Chaumont de Deviant Lab (Benighted, Gojira, Trepalium), "The Monolith Of Hate" a tout pour devenir un album culte, vraiment culte, avec en plus de ça un artowork sombre qui met relativement bien en valeur les idées de haine que veut faire passer la musique de Odium. Rien de vraiment innovant en matière de black metal quant aux références, mais quelque chose de vraiment percutant au niveau de l'efficacité, ce qui devrait propulser cet album dans le firmament hexagonal du black français : Une bonne promo, une bonne tournée et une bonne distribution sont les trois ingrédients nécessaire à un cocktail médiatique explosif, et devraient faire de "The Monolith Of Hate" un des albums de black metal phare de l'année qui va s'écouler...


Arch Gros Barbare
Mai 2013


Conclusion
Note : 16,25/20

L'interview : Ozrib

Le site officiel : www.myspace.com/odiumdarkness