Nouveau venu de la scène française, Olympus nous amène son premier album "Gods", évidemment centré sur la mythologie grecque comme le nom du groupe le laisse deviner. Pour autant ses membres ne sont pas des débutans puisqu'on les retrouve entre autres au sein de FT-17, Infinityum ou Ad Extirpenda. Au programme cette fois-ci, un black / death puissant qui devrait laisser de la place à quelques ambiances épiques et guerrières.

C'est "Zeus" qui sert de comité d'accueil et après une courte intro belliqueuse, des riffs bien lourds construisent une montée en puissance en faisant progressivement venir la double grosse caisse avant de placer un petit break qui nous dit droit dans les yeux "Serre les fesses, les blasts arrivent". C'est effectivement le cas et cette façon d'alterner les riffs lourds et rouleau compresseur d'un côté et les blasts furieux de l'autre pourra rappeler un certain Behemoth là où les ambiances de "Demeter" nous amènent chez Nile. La mélodie se fraye toujours un chemin au milieu de ce char d'assaut musical et permet de développer ces fameuses ambiances plus épiques ou guerrières. Si certaines infleunces peuvent parfois se faire sentir, Olympus prouve dès son premier album qu'il maîtrise l'art du cassage de nuque à coup de riffs de bûcheron et ces douze morceaux se montrent très efficaces. C'est justement parce que les blasts ne sont pas omniprésents que le groupe arrive à développer cette puissance de frappe, comme toujours le fait d'alterner intelligemment les accélérations et les passages plus lourds ne fait que rendre le tout plus dévastateur. L'autre détail qui permet à ce "Gods" d'être diablement efficace c'est qu'en dehors de "Hades" qui ferme l'album avec ses huit minutes, la plupart des morceaux restent sur un format compact, autour des quatre minutes en gros. Là encore, cela permet d'être direct et de ne pas s'étaler inutilement au risque de perdre en puissance, Olympus va droit au but et ne perd pas de temps en palabres. Les blasts n'atteignent d'ailleurs jamais des vitesses vertigineuses et le groupe évite soigneusement la course à la vitesse ou à la débauche technique, une fois de plus pour privilégier l'impact et l'efficacité.

Certains morceaux comme "Hephaistos" sont même plutôt old school dans leurs riffs et nous ramènent à ce bon vieux death bête et méchant l'espace de quelques accords. Ce genre de détails ne s'entend qu'occasionnellement mais prouve qu'Olympus connaît ses racines et mine de rien quand c'est bien mélangé à d'autres influences un peu plus modernes, ça donne un mélange plutôt convaincant. D'ailleurs, ce premier album devrait faire de bons dégâts sur scène quand les lives pourront vraiment reprendre, tout est taillé pour faire monter la sauce dans la fosse. "Athena" qui, d'ailleurs, fait l'objet d'un clip, est particulièrement direct et constitue du coup le parfait exemple de cette puissance de frappe développée par Olympus. Les riffs sont simples, brutaux et directs et le tout envoie le bois pendant quatre minutes. Plus que la violence frontale et la brutalité outrancière, c'est la puissance qui prévaut, c'est vers elle que tendent ces cinquante-quatre minutes qui vont en faire headbanguer plus d'un. Comme je le disais, les influences se sentent mais ne sont jamais gênantes et le groupe arrive à développer ses propres ambiances et le tout est tellement direct qu'on se prend ces douzes déflagrations avec le sourire. Au niveau de la production, c'est propre et puissant, ça colle très bien au style pratiqué même si comme souvent j'aurais personnellement aimé un peu plus de patate sur la batterie. Mais bon ça, ce sont mes goûts et globalement "Gods" sonne très bien et a suffisamment de coffre pour rendre justice aux morceaux brise-nuque qu'il contient.

"Gods" est donc un premier album très efficace qui balance un black / death dont certaines influences se reconnaissent mais qui fait les dégâts attendus et développe de bonnes ambiances. Olympus nous fait entendre sa maîtrise du déplaçage de vertèbres et balance douze morceaux qui devraient laisser un bon petit cratère au milieu des salles de concerts quand ces derniers pourront pleinement reprendre.