"Origin"
Note : 17/20
Omnium Gatherum revient à ses racines pour son vingt-cinquième anniversaire avec
Origin. Avec ce neuvième album, Markus Vanhala (guitare, Insomnium, I Am The Night),
Aapo Koivisto (claviers, Marianas Rest), Jukka Pelkonen (chant, ex-Elenium), Mikko
Kivistö (basse, Pain Confessor) et Atte Pesonen (batterie, Anger Cell, ex-Whispered)
sont prêt à faire honneur à ce son né en 1996.
L’album commence avec "Emergence", une introduction qui replace les mélodies sur cette
base lourde et motivante, soutenue par un clavier aérien, puis "Prime" prend la suite en
renforçant sa rythmique. Le chant rejoint alors le champ de bataille, proposant des
hurlements bruts qui s’allient à la perfection à ce son majestueux, alors que les riffs se
parent de temps à autres de tonalités martiales. Le groupe nous envoûte avec des claviers
aériens avant de laisser "Paragon" et ses riffs guerriers débuter. Le morceau est solide, créant
un contraste important avec les choeurs en arrière-plan, mais les refrains épiques aux
harmoniques froides parviennent à lier les deux à la perfection, tout comme sur "Reckoning",
une composition rapidement entêtante qui sait utiliser l’alliance des riffs brutes et des
claviers enchanteurs. Les leads aident également à alimenter cette atmosphère fantastique,
mais aussi à adoucir la lourdeur du titre, alors que "Fortitude" dévoile des sonorités
lancinantes et un tempo plus calme.
Le groupe entier s’accorde à créer des parties froides et
majestueuses, comme pour accompagner une marche nocturne, puis la rage revient sur
l’énergique "Friction". Si la rythmique nous fait très rapidement remuer la tête, les leads
mystérieux et perçants s’allient aux claviers pour proposer un univers glacial mais planant,
puis la groovy "Tempest" mélange à nouveau efficacité et parties épiques. Le titre joue
énormément sur une progression mélodieuse qui, alliée au blast, fera des ravages en live,
au même titre que ces refrains que l’on a déjà envie de chanter. "Unity" nous replace dans
cette mélancolie ambiante, profitant de passages sombres et d’un tempo assez peu élevé
pour offrir des harmoniques lancinantes, puis la longue "Solemn" dévoile des tonalités plus
brutes et sombres pour clore l’album. Les mélodies ne sont évidemment pas oubliées, mais
on sent une certaine force dans cette rythmique, qui se montre parfois pesante, parfois
majestueuse, et qui s’éteint avec des sonorités planantes.
Omnium Gatherum manie un death metal mélodique aussi froid et affûté que puissant et
entêtant sur "Origin". Si certains titres peuvent clairement se rapprocher des premières
productions du groupe, on trouve également des sonorités plus modernes, qui témoignent
de son évolution. Et on adore ça.
"The Burning Cold"
Note : 16/20
Certains groupes vous font une impression toute particulière la première fois que vous les
écoutez, puis au fur et à mesure, leur son change. Ominum Gatherum fait partie de cette
catégorie, et ce n’est pas forcément une critique négative. Formé en 1996 en Finlande, le
groupe de Markus Vanhala (guitare, également guitariste d’Insomnium et Malpractice) a
subi beaucoup de changements de line-up, mais il est désormais composé d’Aapo Koivisto
aux claviers, Jukka Pelkonen au chant, Joonas Koto à la deuxième guitare, Erkki
Silvennoinen à la basse et Tuomo Latvala à la batterie. Le groupe sort actuellement son
huitième album, "The Burning Cold", et leur son a beaucoup évolué depuis les premières
démos au début des années 2000. Vous voulez en savoir plus ? Alors venez avec moi.
On commence avec "The Burning", une introduction étrange qui mêle samples, claviers et une
rythmique plutôt entraînante. Ajoutez à cela une guitare lead planante, et vous avez votre
intro. Mais c’est avec "Gods Go First" que je retrouve la fureur du groupe que j’apprécie tant.
Cependant, les claviers adoucissent beaucoup la rythmique, et le refrain ne fera que
confirmer cette impression : le son est plus sage qu’auparavant. Même la guitare lead et les
choeurs tendent vers quelques racines power metal. Cependant, "Refinding Fire" et son
introduction martiale, qui mettra finalement la basse en avant lors d’un solo planant me fait
médire. Il est difficile de savoir comment réagir à la première écoute, mais ce titre est plutôt
bon. Les musiciens ont su prendre le temps de développer cet univers qui les caractérise à
travers des riffs mélodiques au possible.
Par contre, "Rest In Your Heart" me laisse totalement de marbre. J’ai l’impression que ce titre,
dont la rythmique semble plutôt martiale, est dévoré par le clavier. Ce sentiment de
frustration me poursuivra tout au long de l’écoute, et ne disparaîtra qu’avec l’arrivée d’"Over
The Battlefield" , qui offre un son beaucoup plus tranchant aux autres instruments, tout en
restant mélodique et ponctué de claviers. D’ailleurs, ce passage en plein milieu est planant à
souhait… On repart sur "The Fearless Entity" qui… eh bien je suis à nouveau partagé. Je le
trouve à la fois trop édulcoré par moments, mais absolument parfait lorsque la batterie
s’emporte… La suivante, "Be The Sky", est en revanche l’un des meilleurs titres de l’album, et
qui pourrait presque figurer dans mon top des chansons du groupe (mais l’album "Beyond" est
beaucoup trop merveilleux). Le refrain m’a fait headbanguer dès la première écoute, et j’ai
directement mis cette composition dans ma playlist du mois.
A nouveau un sentiment partagé sur "Driven By Conflict" qui partait de la meilleure des
manières avec une tornade incontrôlable pour finir sur un refrain un peu trop calme à mon
goût… Je sais qu’Omnium Gatherum ne joue pas du brutal death, et c’est pour celà que je
les aime ! Mais quelque chose me bloque. Par contre, lorsque le groupe joue la carte de la
balade avec "The Frontline", je suis conquis. Leur approche de la rythmique imposante à
laquelle on superpose une mélodie planante est divine. A nouveau j’espère un peu de
violence sur "Planet Sky" et cette fois je ne suis pas déçu ! Malgré les claviers, la rythmique
sait se faire entendre, et ces riffs sont vraiment de qualité. La dernière composition, "Cold"…
eh bien elle s’emboîte littéralement avec l’introduction. Pour former… le nom de l’album,
parfaitement. Et c’est ça qui est magique avec Omnium Gatherum, c’est que tout se
recoupe et se croise, mais prise indépendamment, "Cold" est une composition planante
comme je n’en ai pas entendu depuis un moment. Je n’en dis pas plus, la qualité de ce titre
se passe de commentaires.
Vous l’avez compris, je suis partagé : si certains titres m’ont presque transcendé, certains
m’ont presque déçu. Je suis persuadé qu’Omnium Gatherum a utilisé chaque note de
clavier à un moment précis dans un but précis, et que chaque riff a été pensé et réfléchi,
mais… je ne reste pas entièrement convaincu. J’espère que le live leur donnera raison, mais
ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : cet album est très bon.
"Grey Heavens"
Note : 14/20
En 2013, beaucoup de personne ont découvert Omnium Gatherum avec son superbe album "Beyond".
Pourtant, le groupe n’en était pas à son coup d’essai vu qu’il existe depuis 1996 !
On retrouve les Finlandais trois ans plus tard avec leur nouvel opus, "Grey Heavens".
Alors où en sont-ils?
Ont-ils suivi la direction de "Beyond" qui etait si intelligent ?
L’écoute ne commence pas vraiment bien, ce qui est gênant, les premiers titres étant censés envoyer du lourd !
En effet, "The Pit" est certes efficace à sa manière mais pas assez marquant... on attend LA surprise qui ne vient pas, hélas.
Le morceau suivant, "Skyline", est sans réel intérêt et manque cruellement de relief.
La plupart des morceaux sont devenus en fait assez niais, que cela soit dans les riffs, dans les parties de synthé ultra clichées et kitch ("Rejuvenate!"), ou bien dans le chant clair qui n’est plus aussi bien utilisé.
Dans le précédent album, ce dernier était utilisé pour varier avec les growls et était placé à des endroits pas forcément évidents qui donnaient une certaine énergie.
Dans ce "Grey Heavens", le chant clair est hélas placé aux endroits les plus calmes et légers, avec la bonne dose de synthé cucul en fond…
donc forcément cela ne passe pas et cela plombe même le tout.
C’est le cas dans "Frontiers" qui contient pourtant de bonne choses, il est plus diversifié et recherché…
C’est bien dommage aussi pour "The Great Liberation", on a l’impression d’écouter du Insomnium…
Certains morceaux se laissent écouter sans problème tels que "Foundation" qui est léger, "Storm Front" qui est plus violent, ou encore l’instrumental "These Grey Heavens".
Mais il n’y a rien de vraiment transcendant et au final tous ces titres se ressemblent trop.
Si l’on devait retenir les vrais points positif de cet album, ce serait deux titres qui sont au-dessus du reste :
tout d’abord "Majesty And Silence" ; qui est le plus long de l’album, et également le plus sombre et puissant,
il est riche avec des éléments plus progressifs, ce qui le rend intéressant ;
et ensuite "Ophidian Sunrise" avec ses belles mélodies atmosphériques et reposantes.
Bien qu’il y ait des titres pas mauvais du tout dans ce "Grey Heavens", la plupart restent plats et sans réel intérêt.
Les Finlandais ont perdu de leur personnalité dans cet album qui manque de saveur et de poigne.
"Beyond"
Note : 16/20
Fort d'un nouveau line-up (le guitariste Joonas Koto et le bassiste Erkki Silvennoinen), le groupe Omnium Gatherum, créé en 1996, sort son sixième album.
Les Finlandais restent fidèles à leur death mélodique mais nous proposent des horizons plus atmosphériques, pures et épiques.
On découvre ainsi une autre facette de leur musique.
On commence avec l'introduction "Luoto".
Le début acoustique est calme et inspiré avec le flux et reflux des vagues et la fin est plus métallique.
Quel beau moment pour un bon album en perspective !
"The New Dynamic" accélère le mouvement avec des riffs entre le folk et le death mélodique,
les claviers sont bien travaillés avec la minutie du détail.
Le chant death est furieux et le clair, moins présent, est planant,
on obtient ainsi le mélange parfait.
Lumineuse et extrêmement mélodique, "In The Rim" se révèle plutôt originale et progressive.
C'est avec plaisir que l'on retrouve le chant clair qui, en toute honnêteté, est plus intéressant que la voix death.
Ensuite, vient le meilleur titre de l'album, "Nightwalkers".
Plus sombre et inquiétant, on ressent une certaine tristesse à travers les claviers plaintifs et le chant death affecté.
On ressent une influence doom avec un tempo lent et lourd à certains moments et des envolées épiques et tortueuses.
Ce morceau est vraiment bien ficelé et riche.
Magnifique !
Puis, on découvre le titre "Formidable" qui porte bien son nom,
les guitares et le clavier sont chantants dans cette ballade paisible dans les airs.
On ressent comme un bonheur intense mais sans être niais.
Chapeau,
car l'on tombe vite dans les clichés gnangnan, ce qui n'est absolument pas le cas ici !
Ce titre nous raconte une histoire émouvante qui fait du bien.
"The Sonic Sign" est énergique avec des sonorités légèrement electro.
Ici, on a un morceau plus basique,
cela dit, ce n'est pas gênant étant donné qu'il s'agit du seul morceau plutôt simple de l'album.
On touche la magie de très près avec "Who Could Say" et là, on est heureux d'avoir du chant clair déliquat et émouvant.
Les passages plus agressifs sont aussi les bienvenus et tranchent avec l’atmosphère plus douce.
Puis, nous sommes embarqués sur un bateau luttant au milieu des flots,
les parties de guitares sont magnifiques et tout se marie à la perfection !
Une déferlante de beauté !
"Living In Me" est plus rock / heavy et rentre-dedans,
ce titre est agréable mais pas extraordinaire.
Et enfin, "White Palace" commence avec une intro groovy, puis la musique devient plus lente et atmosphérique.
Le groupe se démarque réellement avec ce nouvel album, "Beyond".
En effet, ils se sont éloignés des groupes du type Insomnium entre autres.
Les deux groupes se partagent d’ailleurs le même guitariste, Markus Vanhala.
Omnium Gatherum a ainsi trouvé sa voie : un death mélodique aérien et lumineux !
"New World Shadows"
Note : 12/20
Venant de Finlande, le groupe Omnium Gatherum nous sert un death metal avec un côté mélancolique à tendance progressive. Dans cet album d’un nouveau monde d’ombres, l’ambiance se traduit par de nombreuses mélodies. En effet, on passe de guitares saturées très lourdes passant par un solo gardant la même rythmique dans "Everfields", le tout accompagné d’un chant très rauque et de jeux de batterie sachant s’adapter à toute cette diversité. Il en est de même pour la chanson "Ego" avec une pointe de rapidité sur les guitares se développant et s’accélérant sur la cadence de l’album. La troisième piste du même nom que l’album, "New World Shadows", est celle qui est la plus variée avec certaines parties qui s’appuient sur des rythmiques claviers et guitares. Celles-ci sont vraiment superbes et arrivent à embellir la piste. Du chant clair poussé s’y développe en fin de piste ajoutant une certaine finalité de bonne qualité. Concernant les autres pistes, je dirais dans l’ensemble que les chansons sont vraiment bien travaillées au niveau technicité avec une qualité sonore vraiment excellente. Mais même avec tout ce que j’ai dit ci-dessus, je ne suis pas arrivé à accrocher à cet album. Et pourquoi donc ? Parce que je trouve que le groupe ne dégage aucun charisme. C’est bien beau de vouloir montrer ce que l’on a dans les tripes par de beaux morceaux musicaux mais le fait que ceux-ci n’arrivent pas à s’associer entre eux pose problème. Je sais que cela est typique du metal progressif que de passer d’une rythmique à une autre sans pouvoir se baser sur un même rythme pendant quelques instants, mais malgré plusieurs écoutes de cet album, je n’ai pas réussi à rentrer dans cette ambiance lourde et mélancolique. Au final, il en résulte plus une platitude qu'autre chose car on attend toujours la petite note qui nous fera vraiment décoller afin de prendre notre pied sur cet album mais celle-ci n’arrivera pas.
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