Le groupe
Biographie :

Oomph! est un groupe de metal industriel allemand, originaire de Brunswick. Formé en 1989, le groupe chante en allemand et en anglais, et le style musical, aux forts accents martiaux, est un assemblage de guitares électriques, d'échantillons et d'électroniques comparable à celle jouée par d'autres groupes de la Neue Deutsche Härte, dont le plus connu est Rammstein. Oomph! est composé, depuis ses débuts, de trois membres, Crap (guitare et synthétiseur), Dero (chant, batterie et composition) et Flux (guitare, échantillonneur, synthétiseur et basse). Sur scène, Dero chante tandis que Crap et Flux jouent de la guitare. D'autres personnes, plus ou moins anonymes, officient à leurs côtés, à la batterie et à la basse.

Discographie :

1992 : "Oomph!"
1994 : "Sperm"
1995 : "Defekt"
1996 : "Wunschkind"
1998 : "Unrein"
1999 : "Plastik"
2001 : "Ego"
2004 : "Wahrheit Oder Pflicht"
2006 : "GlaubeLiebeTod"
2008 : "Monster"
2012 : "Des Wahnsinns Fette Beute"
2015 : "XXV"
2019 : "Ritual"


Les chroniques


"Ritual"
Note : 19/20

Eh non, les femmes allemandes ne crient pas "Archt ja" au moment fatidique lors du rapport sexuel. C’est d’ailleurs bien plus poétique et sensuel, puisqu’elle s’esclave : "oomph!". Bon, je le concède, c’est bien moins plaisant lorsque Helmut sort du mitard après trente-sept ans d’abstinence. Quoi qu’il en soit, concentrons-nous sur d’autres ébats, sonores cette fois. Ben ouais, c’est désormais tout un kamasutra qu’il faut pour annoncer le treizième album de Oomph!.

Il est très difficile d’évoquer un groupe allemand sans revenir sur le sempiternel débat entre Neue Deutsche Härte et industriel. Alors une fois pour toute : non, un groupe de musiques industrielles n’est pas automatiquement du Neue Deutsche Härte par le simple fait que la formation soit originaire d’Allemagne. Le Neue Deutsche Härte obéit à des règles qui lui sont propres. KMFDM n’est en rien du Neue Deutsche Härte en dépit du fait qu’il soit parfaitement de l’indus’. Deuxième clarification : Oomph! est une source d’inspiration de Rammstein. Et non l’inverse, quand bien même le terme de Neue Deutsche Härte, plus précisément de Tanzmetal ait été "inventé" pour Rammstein. Richard Z. Kruspe ne manque d’ailleurs pas de clamer l’admiration qu’il a pour Oomph! dans diverses interviews. Clarifications posées, revenons à notre rituel métallique et clamons que putain qu’est-ce qu’il est bon !

Aux refrains mélodiques malgré la lourdeur des couplets et des breaks, "Ritual" condense ce que Oomph! a pu faire de meilleur au cours de sa carrière ("Tausend Mann Und Ein Befehl", "Achtung ! Achtung !"). En cinquante-six minutes, Dero Goi et les siens nous offrent une leçon d’industriel en même temps qu’un cours LV1 allemand niveau pervers. Il faut d’ailleurs souligner la qualité d’écriture des textes parsemant "Ritual". Une qualité à laquelle les Allemands avaient quelque peu renoncé au fil du temps ("Im Namen Des Vaters", "Seine Seele", "In Der Stille Der Nacht"). On notera également le guest de Chris Harms, leader de Lord Of The Lost sur "Europa". Après la venue de Dero chez Lord Of The Lost sur "Abracadabra"  (figurant sur l’album "Thornstar" sorti courant 2018), il faut croire que c’était au tour d’Oomph! de rendre l’appareil. Après tant de politesse, on peut se demander s’il n’y a pas encore un petit air collaborationniste chez les ch’leus.

Blague nauséabonde à part, en quatorze pistes, "Ritual" fait tout simplement mieux que les trois derniers albums de Oomph! réunis. Leur meilleur album depuis "GlaubeLiebeTod" (2006). Et leur album le plus martial depuis "Ego" (2001). Un excellent opus qui mérite de tourner en boucle chez tous les amateurs de culture allemande, du Bayern Leverkusen, de metal industriel, de Neue Deutsche Härte (allez, pas de jaloux). Point barre !


Rm.RCZ
Février 2019




"Des Wahnsinns Fette Beute"
Note : 15/20

Qui a eu l’occasion de traîner dans les nombreux festivals metal en Allemagne est forcément arrivé à la conclusion que notre musique fétiche y trouve un terreau autrement plus favorable que par chez nous. Présents à toutes les périodes et dans tous les styles, les groupes teutons sont des références pour beaucoup d’entre nous. De Kreator à Helloween, en passant par Sodom, Scorpions, Edguy ou Atrocity, il y a des noms incontournables. Mais s’il y en a un qui, ses dernières années, a le plus contribué à la promotion de la langue de Goethe à travers le monde, c’est bien Rammstein. Et qui dit groupe à forte personnalité implique également son lot de suiveurs. Oomph! fut l’un deux.

Je dis fut parce que le trio a, au fil des années, usé d’assez d’intelligence pour ne pas devenir une mauvaise imitation et finir par trouver sa propre marque de fabrique. Certes, sur le papier, la recette reste la même, un gros mur de grattes aux rythmiques rappelant les pas d’une charge de fantassins armés d’une forte envie d’en découdre, quelques beats electro pour secouer le popotin des gogoths sur le dancefloor et un phrasé martial et aussi doux que du papier de verre. Mais là où Rammstein a simplifié ses propos, Oomph! a préféré travailler les ambiances et diversifier ses influences pour en arriver, sur ce onzième album, à nous proposer 16 titres radicalement différents les uns des autres. A tel point que c’en deviendrait presque déstabilisant et on se demande si c’est bien des mêmes cervelles que sortent la superbe ballade "Unendlich" et l’énergique "Unzerstöbar". Du rock d’inspiration anglaise ("Zwei Schritte Vor") à l’eurodance ("Such Mich, Find Mich"), en passant par des accordéons et des chants de marins ("Seemannrose") ou encore du hard rock plus classique ("Fütter Mich"), il y a de quoi y perdre les quelques cheveux qu’il me reste.

C’est sans compter sur le réel talent de composition du trio qui ne perd jamais de vue qu’une bonne chanson, c’est avant tout une bonne mélodie. Et en profite pour nous envoyer quelques tubes en puissance, notamment "Bonobo" qui trottera dans votre esprit bien longtemps après que le CD se soit terminé. Un vrai bon album donc, surprenant et varié, qui mérite vraiment qu’on y prête une oreille pour peu que vous soyez aussi aware que notre ami JCVD.


Ben
Septembre 2012


Conclusion
L'interview : Dero & Flux

Le site officiel : www.oomph.de