Le groupe
Biographie :

Organectomy est un groupe de brutal death metal néo-zélandais formé en 2010 et actuellement composé de : Sam McRobert (guitare / Secularity), Tyler Jordan (basse, chant / Oblivion Dawn), Alex Paul (chant / Oblivion Dawn, Rendered Helpless), Levi Sheehan (batterie / Legacy Of Disorder, Vargafrost) et Matthew Bolch (guitare / Secularity). Organectomy sort son premier album, "Domain Of The Wretched", en autoproduction en Décembre 2017, suivi de "Existential Disconnect" en Juin 2019 chez Unique Leader Records, et de "Nail Below Nail" en Juillet 2022.

Discographie :

2014 : "At the Mercy Of The Devine" (EP)
2017 : "Domain Of The Wretched"
2019 : "Existential Disconnect"
2022 : "Nail Below Nail"


Les chroniques


"Nail Below Nail"
Note : 18/20

Troisième album pour Organectomy. Créé en 2010 en Nouvelle-Zélande par Tyler Jordan, le projet solo est devenu un groupe en 2014. En 2022, Tyler (basse / chant, ex-Oblivion Dawn), Alex Paul (chant, Rendered Helpless, ex-Oblivion Dawn), Sam McRobert (guitare, Plague Of The Fallen, Secularity), Levi Sheehan (batterie, Vesicant, Vargafrost) et Matthew Bolch (guitare, Plague Of The Fallen, Secularity) annoncent la sortie de "Nail Below Nail" chez Unique Leader Records.

L’album débute avec "Concrete", un parfait mélange entre approche moderne et patterns old school servis par un mix dévastateur. Les mosh parts et les breaks laissent parfois quelques leads entêtants apparaître avant de nous écraser à nouveau, puis "Nail Below Nail", le titre éponyme, prend la suite pour nous briser la nuque. Le titre propose quelques parties légèrement plus techniques comme des passages très groovy et dissonants tout comme "Cult Of Excess" et ses frappes massives. Très épais, le son est également saccadé, permettant des mouvements de foule importants avant de se faire lacérer par les harmoniques rapides et tranchantes, puis par la modernité de "The Third Mutation" et sa rythmique accrocheuse. La lourdeur pachydermique nous projette sur "Fragments Of Grey Matter", une composition faite avec les mêmes patterns gras et entraînants qui rendent hommage au brutal death old school, puis "Ulcerborne" nous autorise un peu de répit avec sa douce introduction.

Mais le calme ne dure pas, et il est rejoint par des riffs imposants et dissonants sans trace de chant, puis les hurlements reviennent sur la complexe "Breeding Chaos" et sa rythmique technique. Les breaks sont également de la partie, créant un contraste agressif tout comme sur "Entranced By Calamity" et son ambiance apocalyptique qui nous donne envie de headbanguer en un instant. Quelques infrabasses aident à la sauvagerie du morceau tandis qu’"Ill-Conceived" se concentre sur la méthode old school à base de mosh parts soudaines, de hurlements gutturaux et de palm mutes bien placés. La violence continue avec "Entrapped Savagery" et ses harmoniques virulentes sous une double pédale solide, mais il ne faut pas oublier ce break dévastateur avant que "Malicious Contortions" ne revienne à la vitesse pure et simple. Les riffs effrénés freineront pour les deux mosh parts, puis l’album prend fin avec "Coerced Through Submersion", une composition qui vous fera oublier à jamais la notion de douceur et de délicatesse.

Tout ce que l’on demande à Organectomy, c’est de la brutalité pure. Le groupe l’a bien retenu, et il l’applique à la lettre dans "Nail Below Nail" tout en injectant des racines old school ou des pointes de technicité extrêmement efficaces.


Matthieu
Juillet 2022




"Existential Disconnect"
Note : 16/20

On peut aisément identifier une constante dans l’évolution d’un style. D’abord, les bases sont posées par des groupes pionniers, ensuite, une seconde vague de formations viennent consolider les fondations érigées par les premiers, puis, enfin, c’est la débâcle, le phénomène de mode fait de la subculture et des codes qui la composent un modèle à suivre, et de ce fait, l’anti-standard devient un standard. La démarche d’Organectomy s’inscrit dans cette troisième phase, car le groupe pratique un slam / deathcore qui n’est rien d’autre qu’une caricature du style. Attention, il ne faut pas croire qu’un disque comme "Existential Disconnect", qui articule son mode de composition sur les clichés d’un genre musical, est forcément mauvais, c’est juste que, plutôt que d’entendre un nouvel ancrage dans une esthétique qui tourne en rond, on attend plus d’audace de la part d’un combo tel que celui-ci.

Pour la petite histoire, Organectomy est néo-zélandais, un endroit du globe assez fourni en groupes de metal moderne. Actifs depuis 2010, ces mecs n’ont sorti leur premier full-length qu’en 2017 et remettent le couvert cette année. Signé chez vous savez qui (Unique Leader bien sûr, vous vous attendiez à quoi d’autre ?), la formation est très méticuleuse. Les artworks sont somptueux et leur musique est finement exécutée, avec le gros son, la bonne prod’, la technique et tout ce qu’il faut. Les guitares sont massives, le chant guttural est profond et épais, le basse / batterie fait plus mal qu’un tank qui écrase des guitares Gibson, vous avez la ref’ ? Niveau compositionnel, on a droit à un metal qui privilégie la lourdeur et les gros riffs lents qui groovent, ce qui ne nous empêche pas d’y trouver des grands moments frénétiques blast-bitiens. Les harmoniques sifflent dans tous les sens, les tracks ralentissent et accélèrent comme on tend et on détend un élastique, toujours avec cette précision chirurgicale et ce son tranchant comme une lame de cutter. Pendant 48 minutes, Organectomy nous fait subir un assaut de fréquences d’une intensité suffocante. Quelques solos viennent aérer l’ensemble, toujours avec ces phrases caractéristiques dans le slam / deathcore.

En fait, la charge que l’on se prend est réellement maîtrisée mais cela n’empêche pas d’éprouver une certaine lassitude. En fait, là où les collègues ont compris comment ne pas tourner en rond, je pense à Vulvodynia et son dernier album, moins extrême, plus abordable, mais du coup, plus prenant, Organectomy refuse les compromis et balance une sauce dont la recette est malheureusement trop proche de nombreuses autres formations. Prenez Ingested, Bound In Fear, Stillbirth, Abominable Putridity, toutes ces formations appartenant au même label, U.L. pour les intimes, elles sonnent toutes pratiquement pareil. Bref, ça reste des bons groupes, mais allez manger tous les jours au même fast-food, je vous parie que vous serez très rapidement lassés.

"Existential Disconnect" est donc un bon disque, c’est carré, pro, énorme, patatu, mais ça ressemble à tellement d’autres combos que l’on est en droit de se poser la question de savoir s’il ne faut pas commencer à envisager, non pas une évolution, mais une révolution dans le genre slam / deathcore. Finalement, ça tourne moins en rond dans le brutal death.


Trrha'l
Août 2019


Conclusion
Le site officiel : www.organectomy.com