Le groupe
Biographie :

Osiah est un groupe de brutal deathcore formé en 2012 dans la ville de Sunderland et actuellement basé dans la ville de Wear au Royaume-Uni. Auparavant projet solo de Ricky Lee Roper, l’actuel vocaliste du groupe, des membres de son ancien groupe Humanity Depraved se sont joints à son projet par la suite en 2014 dont les deux guitaristes Chris Keepin et Rownan Tennet. En 2015 Andy Mallaby (basse) et Bradie Nixon (batterie) se sont ajoutés à la bande pour former un groupe complet. En 2013, lorsqu’Osiah était toujours un projet solo, Ricky Lee Roper a créé l’EP "Reborn Through Hate" en indépendant. Enfin, en 2016, en tant que groupe, l’album "Terror Firma" vit le jour via Siege Music. En 2019, Noah Plant arrive au poste de batteur. L'album "Kingdom Of Lies" sort en Mai 2019 chez Unique Leader Records. "Loss" sort en Mai 2021 et marque le passage d'Andy Mallaby à la guitare, et le retour de Carl Dunn à la basse, poste déjà occupé entre 2014 et 2015. En 2022 c'est Danny Yates qui prend le poste de batteur.

Discographie :

2013 : "Reborn Through Hate" (EP)
2016 : "Terror Firma"
2019 : "Kingdom Of Lies"
2021 : "Loss"
2023 : "Chronos" (EP)


Les chroniques


"Loss"
Note : 18/20

Après un "Kingdom Of Lies" sorti en 2019 et qui avait vraiment marqué les esprits, grosse tuerie de base, voici en 2021 "Loss", le digne successeur de ces maitres du poutrage en puissance. Osiah, sorte de Origin du deathcore, surprend par sa rapidité, sa technique, son caractère badass, le tout joué avec les curseurs poussés dans le rouge. La question lors de la sortie de "Kingdom…", c’était de voir comment le groupe pourrait aller plus loin et dépasser les limites qu’il avait lui-même fixé en termes de violence et de précision. Eh bien, en fait, on peut dire que "Loss", tout comme Maurice le poisson rouge, pousse le bouchon encore plus loin.

Le quintette s’illustre à nouveau avec un brutal technical deathcore d’excellente facture, le son est fat, le chant est ultra couillu, avec de multiples intonations mais s’illustrant majoritairement par des vocaux typiques du genre, et le bloc basse, batterie et guitare agit comme un seul instrument, ainsi, la formation délivre un metal intense à la violence inouïe. Même lorsque celle-ci se décide à réduire le tempo comme sur "Temporal Punishment", c’est pour mieux planter les clous et jalonner un terrain musical fertile en trouvaille, où chaque passage s’alterne efficacement, et où la moindre cassure rythmique, le moindre changement de tempo sont là pour transporter l’auditeur et ajouter une pierre à l’édifice de l’énergie. Le drumming, extrêmement technique (écoutez l’intro post-apocalyptique de "War Within Our Walls" et ses roulements tout en finesse et en innovation), tout en saccades et en syncopes ne délaisse pas pour autant le groove, et lorsque la musique s’atténue sensiblement comme l’intro de "Loss" et son arpège aussi inquiétant que bref, c’est pour réengager le combat à grand renfort de structures intelligemment constituées. Malgré le fait qu’Osiah œuvre dans un respect total des arcanes du genre, c’est sans pour autant sombrer dans un conformisme ennuyeux où le breakdown semble évident, les Anglais évitent les écueils du genre inhérents au deathcore made in UK et proposent une musique innovante grâce à des relents brutal death omniprésent.

Des harmonies de guitares se font régulièrement entendre ajoutant une dimension mélodique qui appuie le côté dystopique et sans espoir consolidé par des thématiques très pessimistes. Ce que l’on avait pu découvrir sur "Kingdom Of Lies" est perpétré ici, sans grande surprise, mais avec un souci du détail, un professionnalisme et une pratique instrumentale sans faille qui prouvent qu’Osiah est sur la pente ascendante, façonnant son style sans se trahir, mais surtout avec une réelle motivation de porter les choses toujours plus loin. L’ensemble est solide et compact, comme peut en attester un titre comme "The Eyes Of The Swarm", assez éclectique dans son déroulé, bourré de petites interventions dissonantes djenty, et sublimé par des vocals rapides à la Archspire, le vocaliste américain Ben Duerr vient ici prêter main forte au combo et ajouter son grain de voix profond et dynamique à une musique qui n’avait de toute façon pas tant besoin de cela, c’est d’ailleurs sur ce titre que l’on entend l’un des guttural growls les plus longs et épais. L’album s’écoute d’une traite, et à aucun moment on éprouve ce sentiment que ça tourne en rond, malgré, tout de même au final, une certaine linéarité dans les enchaînements des compositions, hormis le plus mélodique des tracks, "Ominous Mind", et encore… mélodique… on se comprend.

Dans une veine similaire à Mental Cruelty, Within Destruction, Impending Doom et consorts, Osiah se hisse vers le haut du panier, avec une production qui arrive à faire oublier la précédente, continuant de creuser un sillon aussi épais que profond pour imprégner une marque indélébile dans le mouvement technical deathcore. Par rapport à la précédente production, la surprise n’y est plus, on sait de quoi la formation est capable et elle le démontre aisément avec "Loss", un disque sombre, technique, moderne et attrayant. Encore une sortie made in Unique Leader qui vient s’ajouter à un catalogue qui n’a plus rien à voir avec celui que le label possédait il y a de cela dix ans, mais qui persiste à être un fournisseur de musique violente et sans compromis, badaboum !


Trrha'l
Mai 2023




"Kingdom Of Lies"
Note : 19/20

On connaît le penchant des Anglais pour le deathcore, la scène dans cette partie du monde est aussi vivace qu’intéressante. Comme ce style de musique est le truc tendance dans le metal extrême, il n’est pas évident de mettre le doigt sur la bonne sortie. En ce qui me concerne, c’est une chance d’être tombé sur Osiah, car "Kingdom Of Lies" est un album, comment dirais-je, quasiment parfait. Anciennement appelé Humanity Depraved, ce groupe étonnant nous pond son deuxième opus longue durée, un concentré de rage et de puissance, ultra carré et précis.

Dès le début, le premier titre, "Return Of The Old World", met tout le monde d’accord en superposant de manière ingénieuse tous les clichés du genre : voix de porc superposée à du chant death postillonnant et guttural, breakdowns syncopés, double bombe et caisse claire surtrigguées, dissonances, accordage qui frôle les infra-basses, bref, ce quintette n’a pas l’intention de nous tromper sur la marchandise. Tout est parfaitement équilibré, que ce soit dans le mixage ou l’agencement des compositions, la musique d’Osiah préserve la dynamique et s’avère diablement entraînante. Ultra moderne, le son des guitares est lourd, massif et tranchant et permet de développer des riffs vraiment bonnards. Parfois, celles-ci façonnent des arpèges bourrés d’effets, qui ajoutent de la profondeur à l’ensemble, toujours avec cette petite touche de pessimisme typique dans le deathcore. En effet, les 11 titres présents sur "Kingdom Of Lies" plongent l’auditeur dans un univers désespéré et désincarné, où la noirceur domine, écoutez le pont du titre "Awakening" et vous ne verrez plus le monde pareil. La folle équipe de sauvages a dû écouter Meshuggah, car on retrouve des éléments que les Suédois développaient dans leur disque "Catch 33". Osiah parvient constamment à nous surprendre, il y a une mise en place des éléments structurels vraiment efficace, comme sur la plage 6, "Ascension", heavy au possible dans tous les sens du terme, qui s’intensifie constamment, manière de nous faire mal à la té-tête. Il y a souvent, au loin dans ce chaos sonore, quelques notes longues et plaintives qui ajoutent une dimension fataliste à l’ensemble. On peut percevoir quelques touches sensibles de nu metal, sur "Hellborn" notamment, qui possède un petit quelque chose de Mudvayne, ou Milking The Goatmachine.

Osiah réussit là ou beaucoup se fourvoient dans le cliché mal assumé et propose un deathcore ultra brutal et moderne d’excellente facture. Très dense, "Kingdom Of Lies" est un concentré de puissance maîtrisée et contrôlée par un savoir-faire qui dénote une certaine maturité de la part de ce groupe tout de même assez récent. Unique Leader, le label, a su une fois de plus flairer la bonne affaire, et inonde le marché de productions toutes plus excellentes les unes que les autres (le dernier Mental Cruelty, sorti pratiquement en même temps), à croire que cette maison de disques fait tout pour nous assécher le portefeuille…


Trrha'l
Juillet 2019




"Terror Firma"
Note : 13/20

Déjà en solo, Ricky Lee Roper, avec l’EP "Reborn Through Hate", avait déjà des choses à balancer en termes de violence et de cordes à vide, cette production très impressionnante pour un projet solo et terrible dans le bon sens posait alors une base bien solide pour Osiah. Pour "Terror Firma", le projet solo devenu finalement la bande à Ricky Lee Roper offre un album pour le plaisir des kidz en manque de brutalité made in UK.

Globalement, l’album est bon, la production est bien foutue, notamment la batterie qui est ultra essentielle pour les breakdowns qui sont vraiment fracassants comme il le faut, mais surtout la voix de Ricky Lee Roper qui est incroyable et qui montre qu’il est un des vocalistes les plus doués dans le deathcore tellement il y a de variations de voix et de puissance dans ses growls et ses pig squeals - le titre "Brokden" démontrant avec brio ses capacités. Cependant, le gros point noir de cet album est la redondance des chugs à foison et l’enchaînement des titres sans réelles coupures entre les différents morceaux - les interludes "L4d" et "Planetary Infection" me laissent perplexe par rapport à leur présence - le tout avec l’influence downtempo qui n’aide pas vraiment surtout si l’on écoute tout l’album dans son entièreté, l’on peut très vite perdre ses repères.

A part ça, cet album vaut le coup d’oreille, surtout pour les amateurs de I Declare War de la première heure, car ce "Terror Firma" est une production ultra brute qui vous fera briser la nuque à chaque coup de caisse claire, à en perdre la tête.


Herizo
Août 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/osiahuk