Le groupe
Biographie :

Formé en 2013, Ovtrenoir regroupe des amis de longues date sous l’impulsion de William Lacalmontie. Le trio devient quatuor en 2015 et sort "Eroded", son premier EP en 2016 ainsi qu’un single deux ans plus tard. A l’origine projet post-rock acoustique pour finir par muer en post-metal, "Fields Of Fire" en est l’atout séduction.

Discographie :

2016 : "Eroded" (EP)
2020 : "Fields Of Fire"


La chronique


Enregistré, mixé et masterisé au studio Sainte-Marthe à Paris par Francis Caste, la nouvelle sortie d’Ovtrenoir s’annonce prometteuse. Je fais "comme si", mais moi non plus je ne connaissais pas le groupe avant de recevoir leur CD. Avec un peu de temps devant moi j’ai décidé d’écouter leur efforts précédents avant de me pencher sur la fournée 2020. Ce que je peux vous dire c’est que l’actualité me donne, comme à beaucoup, une charge d’énergie à évacuer. "Fields Of Fire" est là pour ça.

Ca fait du bien parce que c’est un album porté sur la destruction et son contraire. La voix, d’une violence inouïe, crie à notre place et permet de digérer une actualité lourde, dans laquelle nous sommes en train de nous perdre. Aucun superlatif ne serait suffisant pour décrire la musique d’Ovtrenoir. C’est un monument intimidant. Pour contraster ? Quelques effets bien choisis, des dissonances suspendues, de longues parties progressives. Très longues parfois, mais on finit toujours par réaliser leur intérêt quand tout explose tel un bouquet final du 14 Juillet et, quand le moment est opportun, le chant sait laisser place à la musique

Toute cette descente aux enfers, ce chaos, cette fin du monde, pour finalement se déposer en douceur sur "Kept Afloat". L’ambiance devient d’un coup un lit musical, bercé par une voix paisible. Un vent de trouble apparaît finalement, très discrètement avant que quelques cordes acoustiques ne laissent place à un nouveau déluge. L’album est structuré intelligemment, il pourrait être un seul morceau, brillant.

La seconde partie de l’opus est tout aussi réjouissante. Les mélodies sont bien présentes, lancinantes comme je les aime, et montent sous tension jusqu’à explosion dans votre tête comme des Frizzy Pazzy sur votre langue, mais qui serait finalement de la nitroglycérine. Le truc qui te pète à la gueule quand tu allumes ta clope. L’apogée arrive sur "I Made My Heart A Field Of Fire", avec un chant à la fois brut et divin, crachant en boucles les mêmes paroles, comme des incantations de désespoir. La musique, encore, renaît de ses cendres pour un dernier tour de piste avec "Slumber". Juste génial

Cette sensation de destruction et de résurrection est vraiment flagrante et le sujet est, musicalement, maîtrisé à la perfection. Tant mieux, c’est le thème principal de "Fields Of Fire", soutenu dans son interprétation studio, par un son de très haute qualité. Si le son est aussi brut et puissant en live, on doit avoir l’impression qu’un monolithe tombe sur la scène à chaque coup de grosse caisse.


Kévin
Novembre 2020


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/ovtrenoir