Ce qui est assez exceptionnel dans le metal, c'est que peu importe le style, il ne cessera de se moderniser, alors qu'une poignée diront toujours "c'était mieux avant". Pale King, créé en 2016 sous l'impulsion de Jonny Pettersson (guitare, chant et claviers) et Håkan Stuvenmark (guitare) de Wombbath, a la mission de ranimer la flamme qui a vu la naissance du death mélodique suédois au début des années 90. Pour cela, ils se sont entourés d'Hannah Gill à la basse et de Jon Rudin derrière les fûts, puis ont commencé à composer une démo, qui attire l'attention de Soulseller Records, puis ils se penchent ensemble sur ce qui sera alors leur tout premier album, "Monolith Of The Malign". La sortie de cet excellent album est prévue pour le 21 Avril. Remontez le temps avec moi, ça en vaut réellement la peine...
L'album commencera avec le riff mélodique et inquiétant de "The Last Hour". Johnny Pettersson ne tardera pas à donner de la voix sur une rythmique aussi torturée que la guitare lead est sombre. Cet excellent premier extrait démontre parfaitement que les suédois ont eu pleinement raison de revendiquer leur héritage, et ils vont en remettre une couche avec "Omnious Horror". Si vous avez un minimum suivi la sphère death mélodique sur le web, ce morceau tourne depuis une dizaine de jours, et illustre à merveille l'univers du groupe. Un son imposant mais froid, avec une mélodie qui s'incruste dans votre esprit, appuyé par des hurlements bestiaux. L'ajout des claviers donne à ce titre un aspect presque surnaturel, on croirait entendre la bande son d'un des chapitres de l'Edda. Le titre éponyme, "Monolith Of The Malign", joue encore une fois sur l'aspect épique du son produit par le groupe. L'introduction permet de rentrer instantanément dans l'univers qu'ils nous jettent au visage à grand coup de power chords. Beaucoup plus sombre, "The Curse" explore un aspect plus lourd du son du groupe, qui restera largement cohérente avec le titre suivant, "Dark Intentions". La voix joue pour beaucoup dans ce ressenti, avec des cris plus imposants, mais aussi des riffs clairs et un clavier en arrière-plan. Des cris plus effrayants se feront entendre sur "Inflicting Misery" pour accompagner l'accélération de violence remarquable et ses harmoniques déchirantes sur le milieu du titre. "Resurrected" est un titre plus martial que les autres qui joue également sur quelques influences doom / death ainsi qu'un son de basse qui prédomine dans le mix pour convaincre, alors que le dernier titre, "A Haunted Place", a pour seul et unique but de déclencher un headbang général. Les riffs saccadés seront d'ailleurs très efficaces pour donner envie à l'auditeur de remettre immédiatement ce titre, qui fait pour moi partie des meilleurs de l'album.
Pale King nous a offert trente-huit minutes de rare intensité. Le groupe a su remettre au goût du jour un death mélodique poignant qui semblait oublié de la jeune génération de metalheads qui étaient à peine nés lors de sa création. Un excellent moyen de revenir aux bases d'un style d'une incommensurable richesse et qui sévit encore de nos jours. Si vous m'entendez, je vous tire mon chapeau et vous implore de venir en France !
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