Pâleur mortelle en français dans le texte, pâleur québécoise due au froid glacial qu’il y règne en hiver, il faut bien se réchauffer, alors pour avoir chaud les cousins de l’autre côté balancent du death metal qui revigore le sang. La production est bonne, peut-être que la caisse claire est un peu en-dessous des autres instruments et un peu trop aux sonorités "électroniques", mais ça va, ce n’est pas froissant pour l’oreille. La pochette est superbe et d’un gore ultra réaliste, beau boulot et bel égorgement… "The Art Of Terror" lance à la foule un death metal d’actualité qui sent le frais et la foutraille musicale (je les vois déjà qui ouvrent le dico français argot pour trouver le mot "foutraille"...).

"Tenaebrarum", l’intro, cède sa place à "Vengeance Basks In Vestige Of The Past". Arrrfff trop court ce titre de morceau, ça mérite un nouveau mot d’argot bien de chez nous, enfin de chez moi, histoire de rouvrir le dico ! Latter !!! Ce titre va lorgner dans le gros death à la Morbid Angel, le batteur manie la double comme aurait pu le faire ce bon Pete Sandoval, c’est gutturalement death metal et musicalement inspiré dans les riffs ! Bon morceau avec plein de passages de classic death. Le jeu de basse se fait super bien entendre tout au long du skeud, comme sur "To Sever", qui commence par un gros riff thrash death qui devient le fil conducteur du titre, jusqu’au détonateur, là aussi le morceau est très bon car très varié (avarié ?), le chanteur s’éclate bien sur cette "toune". Petite précision, pas des moindres, ce n’est pas du death ultra rapide, le tempo est relevé sans être dans l’extrême. Les grattes sortent d’excellents riffs bien hargneux comme un clebs avare de coups de savate dans le buffet. Pallor Mortis n’est pas avare en riffs de qualité et de changements de rythme, bon point !! C’est quoi ce morceau "Frectum", il y a le "F" en trop dans le titre, non ? Ah non c’est "Fretum", un détroit, un bras de mer, bref plutôt une intro ou un interlude musical. Morceau 6, on reste à un chouilla prés dans le même schéma que les morceaux précèdents, qui sont tous d’un bon niveau et qui captivent l’auditeur et surtout ses cages à miel. "Crimson Blade Of Assyria" commence super bien, de façon assez doom, hélas le morceau aurait bien mérité de garder ce rythme-là car c’est pour ma part le moins bon de l’album. Trop de passages variés tuent finalement le morceau. A deux morceaux de la fin, je commence à sentir un peu la lassitude du son de batterie, et le "bout de souffle des compos". En fait il ne restait qu’un morceau car "Incendium" est l’outro de "The Art Of Terror".

Alors s'il fallait tirer un bilan culinaire de ce que je viens d’ingérer, je dirais : belle présentation, des bonnes odeurs se dégagent du menu, l’entrée est très bonne, et le plat de résistance m’a fait caler au trois quarts, car les saveurs superbement variées au début ont fini par me donner trop de goûts dans la bouche. Bref, ça veut dire que Pallor Mortis vient de sortir un bon album, qu’il faut écouter, avant que la pallor mortis ne devienne la rigor mortis.