Le groupe
Biographie :

Paragon est un groupe de power / speed metal allemand formé en 1990 et actuellement composé de : Martin Christian (guitare, chant / Kneipenterroristen), Jan Bünning (basse, chant / ex-Asmodis, ex-Black Laws, ex-Erosion), Andreas Babuschkin (chant / ex-Vice Versa, ex-Minotaur), Jan Bertram (guitare, chant / ex-Arctic Fields, ex-Rapid Angel) et Jason Wöbcke (batterie / Kneipenterroristen). Paragon compte treize albums studio à son actif.

Discographie :

1994 : "Into The Black" (EP)
1995 : "World Of Sin"
1998 : "The Final Command"
1999 : "Chalice Of Steel"
2001 : "Steelbound"
2002 : "Law Of The Blade"
2003 : "The Dark Legacy"
2005 : "Revenge"
2007 : "Forgotten Prophecies"
2008 : "Larger Than Life" (EP)
2008 : "Screenslaves"
2012 : "Force Of Destruction"
2016 : "Hell Beyond Hell"
2019 : "Controlled Demolition"
2024 : "Metalation"


Les chroniques


"Metalation"
Note : 15/20

Près de cinq ans après la "grande pause forcée", celle-ci fait encore parler d’elle bien que le monde tourne un peu mieux depuis. C’est le cas pour Paragon qui, avec son treizième album en carrière (superstition ?) a connu toutes sortes d’embûches, le tout exacerbé par les difficultés engendrées par la pandémie.

Malgré tout, "Metalation" voit enfin le jour et on peut dire que cela aura valu la peine. "Fighting With Fire" lance justement les hostilités avec un power metal traditionnel puissant, grâce entre autres à la production impeccable de Piet Sielk (Iron Savior) qui confère à la musique de Paragon une facette résolument moderne malgré le contenu ancré dans le metal traditionnel. Bien que l’album débute de manière assez remarquable, la suite, toute aussi bien produite, souffre par contre au niveau de l’écriture.

En effet, le tout devient rapidement répétitif et l’on perd notre attention, laissant l’album défiler sans trop de surprises. C’est peut-être pourtant simplement le désir du groupe que de produire exactement la musique qui lui fait du bien plutôt que de tenter une quelconque innovation. Et au final, les amateurs de ce genre auront sûrement en main ce qu’ils recherchent également. On reconnaît un peu la signature sonore de Piet Sielk sur "Beyond The Horizon" bien qu’il n’ait pas participé à l’écriture. Le morceau se veut épique et plutôt lent, mais très puissant, avec pratiquement un peu d’influences thrash, de par la voix hargneuse également, mais également de Maiden époque "Somewhere In Time". En parlant de thrash, "MarioNET" s’inscrit pas mal dans cette lignée, avec des guitares hyper rapides et une section rythmique endiablée. C’est dans cette forme plus intense que je préfère Paragon.

Donc, au final, j’espère que le processus difficile, mais positif en fin de parcours pour cette sortie d’album, aura été bénéfique avec une certaine forme de catharsis pour Paragon.


Mathieu
Décembre 2024




"Controlled Demolition"
Note : 16/20

Lorsqu’il est question de power metal traditionnel, rares sont les gens qui mentionneront tout de suite Paragon, et ce, même si la formation en est à son douzième album en carrière ! Dans la lignée des Gamma Ray, Grave Digger et Rage, Paragon officie dans le power metal sans compromis. Pas de dragon, pas de princesse à sauver, ni de concept spatio-temporel pseudo philosophique à gogo… que du heavy metal bien "viril". Paragon fait donc à sa tête depuis 1995 et compte bien continuer ainsi, que cela vous plaise ou non.

Produit, mixé et masterisé par nul autre que M. Piet Sielck (Iron Savior) lui-même, cela ne peut être qu’un gage de qualité supérieure. Le son est lourd, puissant, à la fois moderne tout en conservant une saveur "old school" fort intéressante. Autant j’adore le power metal ultra mélodique à haute teneur mielleuse, autant je sais apprécier un groupe sachant incorporer des influences thrash à sa musique. Paragon évoquera donc au passage un certain Hades (le groupe de thrash) dans son approche plus "classique" du metal. Difficile donc de ne pas se secouer la tête bien comme il faut en suivant avec ferveur le rythme effréné, pièce après pièce.

C’est un véritable mur de son que vous réserve "Controlled Demolition", de la première à la dernière minute, grâce en majeure partie à MM. Jan Bertram et Günny Kruse aux guitares. La section rythmique n’est pas en reste, et malgré une basse plutôt timide (et pourtant lorsqu’on la laisse respirer ("Deathlines") elle rajoute une pesanteur bienvenue à un son déjà lourd à souhait), la batterie, elle, ne se gêne pas pour s’imposer, sans pour autant tout écraser, ni la solide voix d’Andreas Babuschkin, mélange de Peavy Wagner (Rage) et Chris Boltendahl (Grave Digger). Puissant et agressif, Babuschkin se voit aussi capable de retenue comme l’excellent passage en milieu de pièce sur "Deathlines".

Tout comme les Suédois et les Finlandais, en passant par les Norvégiens, clairement les Allemands s’abreuvent à la même source. Les formations de qualité sont légion et qu’elles soient jeunes ou plus âgées, ne démontrent aucunement un début d’essoufflement.


Mathieu
Juin 2019




"Hell Beyond Hell"
Note : 17/20

11 albums, 26 ans d’existence, toute une feuille de route pour cette formation germanique. Genre d’amalgame entre Blind Guardian et Domine, Paragon propose un power metal somme toute classique avec des touches de thrash bien senties. La vitesse est également au rendez-vous et rarement Sören Teckenburg derrière la batterie lève le pied, les pédales de double caisse à fond les ballons.

Derrière le micro, Andreas Babuschkin fait un travail remarquable. Sa voix est idéale pour le style, puissante, mélodieuse et perçante, un mélange entre Morby (Domine), Peter "Peavy" Wagner (Rage) et Marco Hietala (Nightwish, Tarot). Les enfants chéris du power metal sont également bien en évidence sur cet album, et j’ai bien évidemment nommé les guitares. Les riffs sont intelligents et dynamiques, les solos utilisés à bon escient sans trop d’exagération. Un bon album dans ce style se doit d’afficher une solide production et Paragon s’est assuré un son de qualité. Le tout est bien balancé, la voix en avant-plan, accompagnée des guitares tout en puissance. Pas de flafla ici, que du pur metal guitare-basse-batterie typiquement allemand  dans l’approche. Les chansons sont accrocheuses et les refrains s’encrent rapidement dans nos têtes. Des morceaux comme "Hearth Of The Black" et ses savoureux solos ou bien "Stand Your Ground" avec son épique refrain vous feront headbanguer  frénétiquement, le sourire aux lèvres.

Au rayon petite anecdote qui me soit venue en tête à l’écoute de "Hell Beyond Hell", le groupe Domine, puisque dans un hasard incertain, Paragon, tout comme le groupe précité, s’est amusé à reproduire en chanson une nouvelle de Clive Barker que j’adore, "Le Train de l’Abattoir" avec la pièce "Meat Train".

Malgré toutes ces années, Paragon possède encore la verve pour produire de la musique de qualité et mérite amplement une place de choix au sein de toute collection d’amateur de power metal qui se respecte. Et au risque de répéter une troisième fois, le nom de Domine (avons-nous le droit de rêver et de croire que tout comme Beetlejuice, nommer trois fois "Domine" fera apparaître un nouvel album ?), Paragon s’avère être la solution pour patienter.


Mathieu
Mai 2016


Conclusion
Le site officiel : www.paragon-metal.com