Le groupe
Biographie :

Путь est un groupe de post-black metal russe formé en 2013 et actuellement composé de : Dmitry Yakovlev (guitare), Artem Mnatsakanyan (accordéon), Maxim Markelov (basse), Nikita Platonov (batterie), Mark Shamchinskiy (guitare) et Andrey Kovalev (chant). Путь sort son premier album, "Песни смерти", en autoproduction en Décembre 2018, qui ressort sous le nom de "The Songs Of The Death" en Août 2020 chez Antiq.

Discographie :

2018 : "Песни смерти"
2020 : "Юдоль скорби" (EP)
2020 : "The Songs Of The Death"


La chronique


Les pays de l’Est sont souvent connus pour leur scène black metal, souvent assez prolifique, on y trouve malgré tout bon nombre d’albums très mal produits qui se ressemblent beaucoup et n’apportent finalement pas grand-chose d’intéressant. Ce n’est fort heureusement pas le cas de Путь qui sait amener un black metal très soigné et propre, accompagné d’une production clairement au même niveau qui sait rendre honneur aux compositions que l’album propose.

La première chose qui frappe dans cet album, c’est l’utilisation d’un accordéon, instrument que l’on retrouve finalement de temps à autre dans le black metal car il se prête fort bien aux ambiances médiévales et / ou traditionnelles qui veulent être évoquées. Cependant, ce dernier n’est pas toujours bien utilisé et il n’est pas rare de trouver des formations utilisant un accordéon seulement pour dire que c’est le cas. Ici, une place tout à fait primordiale est accordée à cet instrument et ça se remarque dans le mixage, ce dernier étant largement mis en avant. Il nous sert donc des mélodies traditionnelles très entraînantes qui s’inscrivent malgré tout dans une certaine cohérence avec l’ambiance black metal imposée, ce qui se remarque tout particulièrement dans le cinquième morceau dans lequel on retrouve une mélodie désespérée entraînée par un accordéon qui se répète en rythme, donnant ainsi une réelle spirale infernale de désespoir. On trouvera également cet accordéon dans des passages beaucoup plus lents et pesants, aux ambiances très doom qui font souvent office d’introduction aux morceaux, on retiendra particulièrement celle du septième morceau qui est tout à fait mémorable. On regrettera cependant que ces ambiances ne soient pas conservées plus longtemps dans certains morceaux.

A tout cela se couple également parfaitement des parties plus atmosphériques, parties dans lesquelles il n’est pas rare de retrouver un chant féminin quasi lyrique par moments. Un chant très aérien, qui n’est pas sans évoquer de grandes étendues vertes, une nature florissante, on se croirait presque dans un monde à l’esthétique conçue entièrement par l’homme, un peu comme celui du jeu vidéo Ori, c’est en tout cas la première impression que j’ai eu lors du début du troisième morceau, ce dernier m’évoquant réellement cet univers. Tout cela donne donc un sens très onirique à ces parties assez uniques de l’album, quand celui-ci semble avoir tendance à traîner un peu en longueur et à se répéter dans ses schémas de composition. On regrettera tout de même une basse assez absente, en effet en dehors de quelques instants assez rares, cette dernière est un peu trop mise en retrait pour être entendue si on ne pratique pas réellement une écoute active, cela n’enlève en rien à la qualité de l’album mais un mixage un peu plus égalisé de cette dernière n’aurait probablement pas fait de mal. Le reste des instruments est globalement bien équilibré, on a une batterie qui reste très carrée tout le long de l’album et qui se permet même quelques coups d’éclat de temps à autre avec une technicité qu’on ne soupçonne pas jusqu’au moment où on la découvre.

La formation russe Путь nous propose donc un album définitivement très professionnel à travers la technique, les compositions et la production, ce qui est grandement appréciable dans le lot de sorties plus oubliables que l’on peut trouver. Fort du plusieurs éléments qui savent le faire se distinguer du reste, comme un accordéon parfaitement intégré et un chant féminin quasi lyrique qui colle parfaitement aux parties plus atmosphériques, on se retrouve finalement avec une très bonne impression finale d’un album qui sait ce qu’il veut et où il va, quoiqu’un peu long parfois.


Praseodymium
Octobre 2020


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/pskovway