Le metal moderne, aux influences industrielles, est plus en forme que jamais ces dernières années, avec en tête de liste des formations mettant de l’avant d’excellentes chanteuses comme Dust In Mind, Elyose ou Rage Of Light pour ne nommer que celles-ci, et bien entendu, ce qui nous concerne ici, Phantom Elite.

Il existe une panoplie d’excellents groupes de metal symphonique avec chanteuse, mais j’aime bien le type de metal comme Phantom Elite, qui approche celui-ci de manière un peu plus agressive. Le mélange entre les guitares saturées et down tuned, le côté un peu robotique et aseptisé des arrangements et la voix mélodique de Marina La Torraca fonctionne à merveille. Il faut demeurer ouvert d’esprit face à son approche parfois saccadée, semblable au rap par exemple. Phantom Elite ne se gêne pas pour flirter avec le nu metal, mais je préfère les comparer aux influences du metalcore. Leur musique est savamment construite et avec juste le bon niveau de technique pour ne pas assommer l’auditeur.

Le groupe s’assure d’une efficacité en allant droit au but avec des morceaux en moyenne dans les quatre minutes, mais cela ne veut pas dire qu’il ne s’aventure pas sur du plus costaud comme en témoignent les 7:46 dans la pièce titre "Blue Blood". Sans nécessairement être négativement répétitive, la musique de Phantom Elite suit tout de même pas mal le même pattern. Il est intéressant par contre d’entendre le groupe sortir du moule metal pour quelque chose de plus planant comme sur "Birdcage".

Je le répète en guise de conclusion, les purs et durs du metal qui n’acceptent aucune incartade ne peuvent plus vraiment de nos jours se permettre ce genre d’attitude. Je ne pense pas qu’il faut aimer tous les styles, mais il faut demeurer l’esprit ouvert. Phantom Elite n’a rien de farfelu, mais demande tout de même une écoute sincère. Le metal moderne est là pour rester.

Frontiers Music est en feu en ce début d’année 2021, et malgré la pandémie qui sévit, la maison de disques ne semble pas vouloir ralentir pour autant, enchaînant les sorties d’album les unes après les autres, et dans un vaste éventail de styles, qui plus est. Surtout reconnue pour le hard rock et le AOR, Frontiers porte aussi en son sein des formations plus heavy telle que Labyrinth et Persuader, pour ne nommer que celles-ci. Vous pouvez donc ajouter à leur immense catalogue la formations de metal symphonique Phantom Elite.

"Titanium" est le deuxième album du groupe, formé en 2016 par Sander Gommans (guitariste et co-fondateur / compositeur d’After Forever). Celui-ci avait réuni plusieurs jeunes musiciens à ses côtés pour performer sur scène la musique de son projet HDK. Ce n’est donc pas surprenant d’entendre beaucoup d’influences d’After Forever dans la musique de Phantom Elite. Cela ne veut pas dire pour autant que le groupe se veut un sous-produit d’After Forever ou de HDK. Au contraire, la formation néerlandaise prouve hors de tout doute sur les 49 minutes de "Titanium" qu’elle mérite sa place à part entière.

Certes, le metal de Phantom Elite relève surtout du sous-genre symphonique, avec une touche moderne et industrielle incorporée à celui-ci. Pourtant, le groupe ne se gêne pas pour y aller d’un petit côté plus progressif comme la portion instrumentale fort bien réussie dans la pièce éponyme "Titanium". Cela se reproduit sur plusieurs pièces et confère donc à l’album un bon niveau de diversité, nous gardant toujours à l’affût de ce qui suivra, morceau après morceau Phanton Elite n’hésite pas non plus à mettre les gaz à fond et se permet des riffs de guitare rapides et puissants ainsi que quelques growls, utilisés avec parcimonie, mais dans des arrangements qui justifient leur présence. L’on retrouve à la tête du groupe la plus que talentueuse Marina La Torraca. Son registre est quand même assez large, malgré que celle-ci évolue plutôt au centre de celui-ci. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle n’est pas capable de puissance, et au final, sa performance est égale sinon supérieure aux chanteuses du genre.

Je le dis redis à nouveau, il y a une certaine forme d’explosion des formations de metal symphonique et le risque que le produit se dissolve dans la masse est plus que possible. Par contre, Phantom Elite n’a pas à s’inquiéter, son metal varié, aux arrangements raffinés, est là pour rester.