Il y a des matins où on se réveille avec une incontrôlable envie de se faire un petit cadeau soi-même. Ce matin-là c’est le split de Plebeian Grandstand et Cortez qui m’a fait envie. Un vinyle 10’’ (blanc), deux groupes, deux morceaux de douze minutes, trois labels, c’est un petit cadeau, pas de doute possible. L’artwork est de toute beauté, chaotique, incisif, parfait pour un split explosif comme celui-là.

Jusqu’ici tout va bien, jusqu’à ce redoutable dilemme : quelle face je me cogne en premier ? J’ai songé à jouer à pile ou face avec le vinyle mais je me suis dis qu’avec un tirage à 500 exemplaires ça serait con de casser celui-là. Ce sera donc la face qui se présentera à moi en sortant la galette de sa pochette qui passera sur la platine en premier. C’est Plebeian Grandstand qui l’emporte. Ça grésille, les cordes frémissent, la tension monte, longuement, lourdement… ça y est c’est parti, la fureur est celle qu’on leur connait mais elle prend un visage quelque peu différent car aux sonorités hardcore vient s’ajouter un glaçage black metal toujours agrémenté de cris torturés. Plebeian Grandstand peut en paraître moins virulent mais pas moins violent, mentalement en tout cas. Un titre très travaillé, qui fait passer le temps un peu trop vite ! Ces gars-là m’épateront toujours…

La cartouche est passée, c’est au tour de Cortez de nous dévoiler ses douze minutes avec "A.F.D.N.T.E.D.E.V.L .S". L’entrée dans le sujet se fait plus rapide. On sent que le combo à de l’inspiration à revendre et qu’il a décidé d’appuyer là où ça fait mal. Le morceau est plein de vie, ça déglingue carrément la tronche, le noise hardcore du groupe explose dans les enceintes comme s’il avait emmagasiner de l’énergie depuis des années (et c’est un peu le cas). Le morceau n’est pourtant pas un déchainement total est non-stop pendant 12 minutes puisqu’entrecoupé de passages un peu plus posés qui facilitent la digestion et que le titre est agencé en trois parties bien distinctes.

Et voilà. Ça fait 24 minutes très précisément qu’on me bourre les oreilles de la crème de la crème de tout ce qu’il y a de plus chaotique et j’ai le sourire jusqu’aux oreilles. La collaboration entre les deux groupes paraît presque être une évidence une fois le split englouti. Heureusement que mes murs ne sont pas tapissés je crois que j’aurais tout arraché. Encore un très bon vinyl qui vient parfaire ma collection et qui devrait en faire autant dans la vôtre.