Le groupe
Biographie :

Profanatica est un groupe de black / death metal américain formé en 1990, puis reformé en 2001, et actuellement composé de : Paul Ledney (batterie, chant / Havohej, ex-Crowned In Semen, ex-Abomination, ex-Toten, ex-Incantation, ex-Revenant, ex-Bobby, ex-Connecticut Cocksuckers, ex-Pallid Savior), Adam Besserer (guitare / ex-Disfigurement, ex-Morionor, ex-Berator, ex-Hellgoat, ex-Malefic, ex-Jenovah) et Pat Davies (basse / Hellgoat, Striges, Vimur, ex-Malefic, ex-Disfigurement, ex-Anal Secretion). Profanatica sort son premier album, "Profanatitas De Domonatia", en Mai 2007 chez Hells Headbangers Records, suivi de "Disgusting Blasphemies Against God" en Août 2010, de "Thy Kingdom Cum" en Octobre 2013, de "The Curling Flame Of Blasphemy" en Juillet 2016, de "Rotting Incarnation Of God" en Octobre 2019 chez Season Of Mist / Underground Activists, et de "Crux Simplex" en Septembre 2023.

Discographie :

1991 : "Weeping In Heaven" (EP)
2007 : "Profanatitas De Domonatia"
2010 : "The Years Of Pestilence" (EP)
2010 : "The Grand Masters Session" (EP)
2010 : "Disgusting Blasphemies Against God"
2012 : "Sickened By Holy Host" (EP)
2013 : "Thy Kingdom Cum"
2016 : "The Curling Flame Of Blasphemy"
2018 : "Altar Of The Virgin Whore" (EP)
2019 : "Rotting Incarnation Of God" 2022 : "Pale Fuck" (EP)
2023 : "Crux Simplex"


Les chroniques


"Crux Simplex"
Note : 17/20

Il est temps de blasphémer à nouveau avec Profanatica. Créé par Paul Ledney (batterie / chant, Havohej, ex-Toten, ex-Incantation) aux Etats-Unis en 1990, le groupe sort quatre démos, un EP et un split avant de cesser son activité en 1992, puis de finalement renaître en 2001. En 2023, c’est accompagné par Adam Besserer (guitare, ex-Disfigurement) et Pat Davies (basse, Hellgoat, Vimur, ex-Disfigurement) que le groupe annonce la sortie de "Crux Simplex" chez Season Of Mist / Underground Activists.

L’album débute par "Condemned To Unholy Death", un titre à l’atmosphère de plus en plus pesante qui laisse finalement un mélange de black de death metal viscéral et malsain frapper d’un seul coup. Les cris rauques s’allient parfaitement avec la rythmique old school agressive qui ralentit légèrement pour laisser "Take Up The Cross" prendre la suite, avant d’accélérer à nouveau pour placer des sonorités brutes assez lourdes, accueillant parfois des leads tranchants. "The First Fall" reste dans cette approche efficace en piochant ses éléments les plus vifs dans des racines dévastatrices très énergiques, qui nous emportent même jusqu’aux influences thrash, tout comme avec "Meeting Of A Whore" où le blast massif rythme la composition tout en laissant les parties vocales la teinter d’impiété.

Les musiciens ralentissent à nouveau avec "Compelled By Romans" qui laisse ses riffs imposants renforcer l’oppression, s’autorisant tout de même une courte partie plus sauvage, puis "Wipe The Fucking Face Of Jesus" reviendra dans les influences death metal hostiles pour proposer un son bien plus rapide et accrocheur tout en nous menant à "The Second Fall" qui s’inscrit dans une dynamique relativement similaire. Les éléments les plus vifs seront assurément les plus efficaces lors des shows du groupe, qui pourront également compter sur "Cunts Of Jerusalem" pour offrir des sursauts d’énergie tout en conservant une lourdeur chaotique avant de s’éteindre lentement pour mieux exploser à nouveau avec "The Third Fall". Si la première partie du titre est plutôt remuante, les riffs vont ralentir et s’alourdir considérablement pour mieux revenir à la vitesse vers la fin, qui nous précipite vers "Division Of Robes" pour clore l’album dans les mêmes sonorités sombres et infernales qu’il a commencé, avec des étapes de plus en plus lentes.

Profanatica continue de prendre de la vitesse, et "Crux Simplex" n’est qu’un malsain exemple de sa puissance impie. Peu importe que les riffs soient rapides et agressifs ou lents et pesants, le groupe mêle toutes ses influences pour donner vie à son chaos ténébreux


Matthieu
Septembre 2023




"Rotting Incarnation Of God"
Note : 17/20

Très prolifique depuis quelques années, c’est Profanatica qui revient taper du poing sur la table avec "Rotting Incarnation Of God", le cinquième album de la formation. Créé en 1990 par Paul Ledney (batterie / chant, Havohej, ex-Incantation) et deux autres anciens membres d’Incantation , le groupe connaît des débuts difficiles et se sépare en 1992 après quelques démos, un EP et un split. Mais en 2001, la bête revient sur le devant de la scène, et ce n’est qu’après quelques changements de line-up que Paul décide de mener seul le groupe. Evoluant dans un black / death sale et malsain à souhait, il fait appel à Adam Besserer (guitare, Disfigurment), Richard Olsen (basse, Disfigurment, Berator) et Raheem Amlani (clavier) pour enregistrer le dernier album. Préparez-vous à la messe noire.

On débute avec "Liturgy Of Impurity", un titre qui met directement dans l’ambiance. Les sonorités old school crasseuses rencontrent un blast puissant et intransigeant ainsi que des riffs dissonants et une voix rocailleuse. Le groupe sait parfaitement où il va, et le blasphème se poursuit sur "Prayer In Eclipse", un morceau qui plaira aux amateurs de son gras et de rythmique purulente autant qu’aux amateurs de sons obscurs. Piochant dans le meilleur du death et du black metal, la composition ralentir, repart, s’arrête puis déverse à nouveau un flot de noirceur sur le monde avant de s’arrêter brusquement. Plus longue que la précédente, "Broken Jew" restera à une vitesse constante sans négliger l’alternance de patterns à la batterie, qui donne envie de remuer la tête en rythme. Même constat pour "Washed In The Blood Of Lord", qui use d’un son de basse imposant pour placer cette rythmique saccadée et ce blast furieux. On reste dans la crasse avec "Sacramental Cum", le morceau le plus long de l’album, qui ne renie nullement les racines old school des deux styles que la formation mélange. Mais le groupe prend plus le temps de développer ces harmoniques sanglantes, ce qui prouve qu’on est loin du matraquage bête et méchant d’instruments.

Retour dans les frappes rapides et puissantes grâce à la rythmique très solide de "Mocked, Scourged And Shit Upon", pendant que la voix hurle des paroles qui abordent des thèmes pas vraiment catholiques (si, si, je vous jure…) grâce à un timbre rauque et saturé au possible. "Tithing Cunt" renoue avec ces trémolos malsains à la guitare, tout en alliant des riffs death pur jus pour séduire, ainsi que quelques ambiances oppressantes, tout comme sur "Rotting Incarnation Of God", le titre éponyme. Et c’est à nouveau grâce à une basse vrombissante que le groupe nous écrase littéralement sous sa rythmique, avant d’y inclure à nouveau une guitare tranchante et une batterie effrénée. Lorgnant également du côté d’un doom / death du début de carrière du maître, le groupe reste très efficace, jusqu’au larsen final. Eucharist est un titre plutôt court mais ces riffs très orientés black sont ravageurs, et c’est rapidement que l’on se retrouve à hocher la tête en rythme avec les blasts tout en se laissant lacérer par cette guitare folle. Dernier morceau de l’album, "In My Kingdom" a pour but d’enfoncer le clou du blasphème un peu plus profondément pour marquer définitivement dans notre esprit la qualité de l’album.

Bien qu’un peu court, "Rotting Incarnation Of God" est un album qui suit parfaitement la logique de Profanatica. La recette ne change pas, mais elle est sublimée par une qualité malsaine qui conviendra aux amateurs de metal extrême de tous les bords. Et en live, la formation délivre également des shows très qualitatifs.


Matthieu
Janvier 2020




"The Curling Flame Of Blasphemy"
Note : 15/20

Profanatica est un groupe de black metal... américain ? Tiens donc, ce doit être la première fois que j’ai des Américains à chroniquer. Je ne vais pas cacher la vérité, j’ai tendance à être une grosse eurocentriste et à ignorer totalement ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. Je n’ai donc jamais été curieuse à propos de Profanatica, ni même essayé de les écouter. Ca sera donc une grande innovation !

Dix titres composent cet album. Nous commencerons donc avec "Ordained In Bile", un titre qui ne fait déjà pas dans la délicatesse et qui affirme déjà que le groupe veut se donner un côté crade. Et dès ce premier morceau, Profanatica veut envoyer la confiture et annonce la couleur avec la subtilité d’un éléphant lancé au galop. La ligne directrice est donnée : on est Profanatica, et on ne vient pas pour faire de la dentelle mais pour la déchirer, la brûler, la violer, la rebrûler et la revioler. Le titre suivant, "March To Golgotha", permet également de mettre à un jour un concept très important pour le groupe : l’anti-chrétienté. En prenant connaissance des informations de sortie d’album, j’ai d’ailleurs été surprise de voir que le groupe était toujours véhément dans son rejet des chrétiens. Bon, je ne vais pas non plus faire l’innocente, je sais parfaitement que dans le black on se doit de leur cracher dessus (et non, je ne parlerai pas de unblack, je m’y refuse d’accord ?), mais je voyais plutôt la chose comme un code qu’on continue de perpétuer au travers des années sans y accorder grande importance. Mais après tout, la situation aux Etats Unis ou même en Amérique du Sud est différente et les bigots y sont légion. Au final, Profanatica s’explique très simplement. Et le groupe semble vraiment habité par le concept. C’est assez surprenant d’ailleurs, cette colère et haine nourrit véritablement leur musique. Car colère, haine et violence seront les maîtres mots de cet album comme le confirmera d’ailleurs le titre suivant "Magic And Muhr".

J’avoue d’ores et déjà avoir du mal à accrocher à cet album. Il y a quelquebchose qui me déplaît un peu. Peut-être que ce sont les vocaux qui donnent vraiment l’impression d’être vomis, ou les influences death metal vraiment évidentes à l’écoute ? Je ne sais pas encore, et j’y réfléchis durant l’écoute de "Black Hymna". Il y a aussi un aspect très lourd, comme si plusieurs poids étaient brutalement lâchés sur le sol, et cela me dérange un peu. Mais je pense que cela fait partie des objectifs du groupe, et que mettre l’auditeur mal à l’aise ne leur déplaira pas le moins du monde, bien au contraire ! Cette même lourdeur est décelable dans "Host Over Cup" ou encore "Rotten Scriptures". Et quand je parlais de subtilité, le titre "Yahweh Rejected" achève de me donner raison. Parlons néanmoins un peu musique et soulignons le mariage parfait de la guitare et de la basse, qui donne une intensité dramatique à la musique qui monte en puissance crescendo. Et ces vocaux, qu’on y adhère ou pas, sont tout à fait remarquables et apportent en crédibilité au propos du groupe. Ils ont quelque chose d’effrayant quand on y pense. Suit "Bleed Heavily Kingdom" qui en remet une couche, "Vile Blessing" qui reste strictement dans la lignée de cette dernière, tant et si bien que j’ai cru qu’il ne s’agissait que d’un seul titre, et la conclusion "Curling Flame" qui m’a littéralement fait l’effet d’une tronçonneuse dans le cerveau tellement Profanatica voulait enfoncer le clou.

Je ne peux pas nier une chose : Profanatica est foutrement intense. Le groupe ne lâche rien, est là pour s’imposer, et refuse de vous laisser le moindre moment de répit dans une vague incessante de violence musicale. Je suis restée un peu sur ma faim, peut-être parce que je privilégie d’ordinaire des atmosphères plus travaillées, mais je reconnais sans souci que les Américains donnent sacrément la pétée. Les amateurs seront enchantés, je n’en doute nullement.


Velgbortlivet
Décembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/profanaticausa