Prophetic Scourge bat le fer tant qu’il est encore chaud avec un deuxième album. Depuis 2013, le groupe joue du death metal, qui est illustré à partir de 2015 avec une démo, puis un album en 2018. Romain Larregain (guitare, Silent Opera, Scars On Murmansk), Jon Erviti (batterie, Silent Opera, Scars On Murmansk), Josh Smith (chant, Heir en live), Robin Claude (guitare) et Thibault Claude (basse) nous dévoilent "Gnosis - A Sorrower's Odyssey".

C’est avec "The King - An Odyssey Begins Aright" que l’aventure démarre. Le son est solide, prenant appui sur des mélodies vives ainsi qu’un chant puissant, mais le titre montre également des côtés majestueux menés par les leads, des parties plus martiales ainsi que des solos terriblement efficaces, puis "The Cyclops - Blinded In The Garden Of Eris" dévoile un groove pesant. Le morceau fait grandir la rage brute de la rythmique, qui se pare lentement de ces leads accrocheurs, alors que le son se fait de plus en plus puissant, tout en élargissant les patterns vocaux. Une fois de plus, les mélodies apportent des tonalités épiques au titre, qui osera même une partie en chant clair avant de revenir dans la violence pure, alors que l’on découvre l’aspect technique du groupe sur "The Fury - Of Tasteless Wine And Sorrow's Flesh". Le titre est complexe mais très cohérent, mêlant habilement la rage à des mélodies agressives et des patterns travaillés, puis "The Psychopomp - Deaf To The Siren's Hail" dévoile des sonorités entêtantes. Les mélodies volent autour de cette rythmique puissante et des différentes voix saturées pour nous proposer des tonalités aériennes avant "The Dragonchaser - Crowned On The Throne Of Loti", un titre assez sombre.

Bien que ce soit le son clair qui domine l’introduction, on le sent pesant, et l’arrivée de la saturation ne fera que confirmer cette impression de noirceur ambiante. Le son se montre parfois pesant, et la longueur du morceau lui permet de caler quelques parties plus calmes, comme ce rapide break au son clair, alors que "The Mendicant - Known Only By Touch" revient sur des tonalités très old school pour infuser ce death metal ravageur. On retrouve tout de même quelques patterns explosifs dans cet océan de rage brûlante, mais également des éléments plus techniques, notamment dans les leads, puis le groupe vient clore l’album en beauté avec "The Tyrant - Wading 'Ward Solace He Lucidly Drowns", une longue composition de seize minutes. Si la longueur peut sembler assommante, le groupe réussit habilement à mêler toutes ses influences pour le rendre accrocheur, multipliant les changements d’ambiance comme cette fracture entre les parties mélodieuses et les éléments bruts. Même lorsqu’un riff aérien nous envoûte et que l’on sent la fin proche, le groupe nous réserve encore des surprises.

Avec son précédent album, Prophetic Scourge nous avait proposé un son puissant, ancré dans un death metal aux multiples influences. Mais avec "Gnosis - A Sorrower's Odyssey", les Français nous montrent clairement qu’ils sont bien plus que des passionnés de musique violente, et que leurs ambitions n’ont plus aucune limite.

Qui a dit que le death Metal était obligatoirement américain ou suédois ? Prophetic Scourge, un groupe qui nous vient du Sud-Ouest de la France, vient de sortir "Calvary", son premier album. De sa formation en 2013 à la première démo en 2015, il y a eu de l’évolution. Côté line-up, Thibaut Claude (basse) a rejoint en 2017 la formation composée de Robin Claude (guitare), Josh Smith (chant), John Erviti (batterie, Silent Opera, ex-Scars On Murmansk) et Romain Larregain (guitare, Silent Opera, ex-Scars On Murmansk). C’est donc dans un death metal aux multiples facettes que les Français ont composé sans relâche, et je vous laisse profiter avec moi de leurs riffs.

L’album débute avec "The Penitent - Confrère De La Miséricorde". Les premiers riffs nous arrivent déjà, lents et lourds, mais la rythmique s’emportera rapidement et les hurlements de Josh accompagneront cette folie. La technicité se joindra également à la violence grâce à des parties lead de haute volée et une basse au son proéminent. On continue avec "The Witchfinder: Until Your Flesh Departs", qui ne tardera pas à envoyer une rythmique très solide dès les premières secondes. On remarque que le chant alterne très souvent entre screams malsains et hurlements profonds, toujours sur une base de death metal puissant. Les harmoniques succèdent aux blasts et inversement pour toujours plus de furie contrôlée, alors que "The Flagellant - Whipping To Epiphany" joue la carte du death technique dès les premières secondes. Tout en développant une thématique occulte et mystique, le groupe enchaîne les riffs chiadés qui deviennent soudainement très planants avec une guitare lead aérienne, et le reste du groupe qui suit ce mouvement ainsi qu’un chant parlé qui devient de plus en plus imposant pour finalement se re-transformer en hurlements. On repart sur les leads parfois dissonants de "The Medium - A Spider Goddes Is Revealed", qui donnent une atmosphère assez particulière au morceau entier, tout en conservant cet aspect lourd et planant qui avait été développé sur le titre précédent.

"The Hierophant - Bringing Lost Sheep Back To The Fold" allie des riffs saccadés à une rythmique incisive et un chant à la limite du black metal qui montre à quel point la musique de Prophetic Scourge est diversifiée et riche, tout en restant très cohérente et intéressante, bien que complexe. Le cri final est annonciateur d’un regain de violence pour "The Alchemist - Caging The Homunculi (In Water At Box)" qui a l’effet d’un cyclone. D’abord rapide et persistent, la déferlante s’arrête finalement quelque peu grâce à des riffs oppressants pour reprendre tout en gardant cet aspect lourd et qui nous emprisonne. "The Apostate: Enlightening Inviting Denial" débute par une basse seule qui sera rapidement rejointe par les autres instruments pour une rythmique rapide mais surtout saccadée qui incite très rapidement au headbang. Bien qu’un peu plus moderne dans sa conception, elle a également un côté old school lors de ces grandes envolées à la guitare qui retombent avant de repartir. "The Cultist - The Rise Of The Great Lord Cthulhu", le titre final, est beaucoup plus sale. Les premiers riffs sont impactants, mais surtout très efficaces. Puis on passe à des riffs plus saccadés et du tapping hypnotique, avant de revenir à la puissance brute. La rythmique va finalement s’éteindre d’elle même.

Avec autant d’influences, que ce soit groove, death technique, grind voire black metal, on pourrait penser que Prophetic Scourge va se perdre dans ses riffs et nous proposer quelque chose qui part dans tous les sens, mais c’est tout le contraire. Le groupe s’inspire d’énormément d’univers pour créer son monde qui allie violence, malsain et technicité pour un excellent album. Les amateurs de Cannibal Corpse, Belphegor et Obituary seront ravis.

Le Pays basque, une des plus belles régions de France, où Culture rime souvent avec Histoire, où chaque village possède son fronton, "pays" où l'on joue le dimanche au rugby pour le clocher de l’église, mais désormais Pays basque rime avec death metal ! Et comme on dit là bas : Agur ! Chers amis, j’ai le plaisir de vous présenter Prophetic Scourge qui nous envoie en pleine tête sa première démo 5 titres intitulée "Corrupt Karmic Invigilators". Cette démo est donc le premier effort de Prophetic Scourge qui évolue dans un death metal bestial, puissant et agressif très influencé par le black metal.

Pour les présenter, Propheticc Scourge est formé de Jon à la batterie, Romain et Robin à la guitare, Olivier à la basse et Josh au chant. Les membres de Prophetic Scourge ne sont pas de petits débutants puisqu’on retrouve au sein du groupe des membres de Scars Of Murmansk, Silent Opera et Alshmath. Comme je disais, "Corrupt Karmic Invigilators" est un EP / démo 5 titres mais il dure tout de même pas moins de 28 minutes ! Si vous appréciez le death metal froid, obscur et malsain très marqué par le black metal, je ne peux que vous conseiller cette démo. D’autant plus que Prophetic Scourge traite dans ses textes de sujets tels que le fantastique, l’occultisme ou encore le passé ; et pour rajouter une petite couche à tout ça, Prophetic Scourge puise son inspiration dans les écrits d’auteurs aussi illustres que légendaires tels que H.P Lovecraft, Franck Herbet ou encore Steven Erikson. Ça va vite, c’est puissant, c’est agressif, pour être honnête on ne voit pas le temps passer à l’écoute de "Corrupt Karmic Invigilators" ! On se prend en plein visage un train lancé sans moyen de freinage ou si vous préférez un char d’assaut sans mécanicien à son bord, imaginez un peu le résultat... Eh bien lorsqu’on écoute ce premier méfait des Basques, c’est exactement ce que l’on ressent ! Prophetic Scourge c’est un peu comme si Behemoth, Hate Eternal et Carcass avaient fait quelques bêtises ensemble. "Corrupt Karmic Invigilators" est tout en maîtrise, le groupe est en place, rien ne dépasse et encore une fois on observe que la France est tout de même un sacré pays de metal. Personnellement, je trouve dommage que le groupe se soit limité à 5 titres (on en aurait apprécié plus !), mais j’espère sincèrement que Prophetic trouvera un label afin de nous offrir davantage car e cet échantillon met clairement l’eau à la bouche. Et puis quand vous voyez que sur cette démo aucun titre n’est en dessous de 3 minutes, vous avez tout compris... Petite mention spéciale au dernier titre de l’EP intitulé "The Cultist (The Rise Of The Great Lord Cthulhu)", comme quoi le grand H.P Lovecraft a une très bonne influence sur les musiciens.

En résumé, je dirais que Prophetic Scourge avec sa première démo "Corrupt Karmic Invigilators" a tous les moyens nécessaires en main pour marquer les esprits, et espérons-le durablement, dans la paysage de l’extrême. Vous pourrez découvrir le groupe et sa musique très bientôt puisque le titre "The Go-King  (Awaiting The Gift Of Osiris)" sera présent sur la prochaine compilation de votre webzine préféré. Je profite de ce cette chronique pour remercier Josh qui m’a fait revenir au temps du "tape trading", effectivement le frontman de Prophetic Scourge m'a présenté le groupe sur un courrier manuscrit. Quand je dis que la scène française est riche et se donne à fond... Badaboum !