Le groupe
Biographie :

Psycroptic est un groupe australien de death metal technique, fondé en 1999 par Dave et Joe Haley. Avant de fonder Psycroptic, les frères Haley jouaient dans un groupe appelé Disseminate, ayant enregistré une démo en 1998 avant de se séparer. Peu après, ils fondèrent Psycroptic avec le bassiste Cameron Grant et le chanteur Matthew Chalk, qui était aussi batteur pour M.S.I., un groupe local de grindcore. La première production du groupe fut "The Isle Of Disenchantment", sortie en 2000, qui bien que conçue pour n'être qu'une démo, impressionna les membres du groupe au point qu'elle fut sortie en tant qu'album à part entière. N'ayant pas de label à l'époque, cet album fut autoproduit par les membres du groupe. En 2003, Psycroptic sortit son deuxième album : "The Scepter Of The Ancients" sous le label américain Unique Leader Records. Toujours en 2003, les frères Haley rejoignirent The Amenta, un groupe de black metal industriel basé à Sydney et enregistrèrent avec ce groupe l'album "Ocassus". 2004 fut l'année de la révélation pour Psycroptic. Cependant le chanteur, Matthew Chalk, ne souhaitait pas s'investir dans un tel voyage. C'est un ami à lui, Jason Peppiatt, chanteur dans un autre groupe de Hobart, Born Headless, qui fut recruté pour chanter à la place de Chalk durant la tournée européenne. À la suite de ça, Matthew Chalk fut renvoyé du groupe et en 2005 Jason Peppiatt prit officiellement sa place. Psycroptic donna quelques concerts en Australie avec Hate Eternal, avant de commencer l'écriture de son troisième album, "Symbols Of Failure", qui allait sortir en 2006 sous le label Neurotic Records. Cette sortie fut suivie d'une autre tournée européenne avec des groupes tels que Nile, avant de revenir en Australie pour assurer la première partie d'une tournée du groupe américain Cannibal Corpse. En Octobre 2008, Psycroptic sort son quatrième album, "Ob(Servant)", sous le label Nuclear Blast, suivi de "Initiation" en 2010, de "The Inherited Repression" en Février 2012 et de "Psycroptic" en Mars 2015 chez Prosthetic Records. "As The Kingdom Drowns" sort en Novembre 2018, avec un nouveau bassiste, Todd Stern, qui remplace Cameron Grant. "Divine Council" sort en Août 2022 chez Prosthetic Records.

Discographie :

2000 : "The Isle Of Disenchantment"
2003 : "The Scepter Of The Ancients"
2006 : "Symbols Of Failure"
2008 : "Ob(Servant)"
2010 : "Initiation" (Live)
2012 : "The Inherited Repression"
2015 : "Psycroptic"
2018 : "As The Kingdom Drowns"
2022 : "Divine Council"


Les chroniques


"Divine Council"
Note : 19/20

Psycroptic est déjà de retour avec un nouvel album ! Créé en 1999 en Australie, le groupe composé de Joe Haley (guitare, Ruins), David Haley (batterie, Ruins, The Amenta, Werewolves, ex-Pestilence), Jason Peppiatt (chant, Domination Campaign) et Todd Stern (basse, Tombs, Hammer Fight) annonce en 2022 la sortie de "Divine Council" chez Prosthetic Records et EVP Recordings. A noter que l’on retrouve quelques parties vocales de Jason Keyser (Origin, ex-Skinless) et à nouveau Amy Wiles.

La complexe "Rend Asunder" est la première à frapper, laissant une base lourde accueillir des riffs saccadés et des hurlements massifs tout comme une dissonance plus aérienne. Le groupe ne ralentit jamais, laissant la rythmique ravageuse nous mener à "A Fool’s Errand" et ses racines tranchantes qui empruntent au death progressif. Les sonorités inquiétantes oppressantes se mêlent à l’agressivité explosive, tout en conservant des parties vocales intenses et abrasives, en particulier lors des choeurs, puis "This Shadowed World" vient compléter le massacre avec des riffs effrénés. On ressent tout de même une certaine mélodicité dans cette inarrêtable vague de violence, tout comme sur "Enslavement" et ses riffs accrocheurs très bruts. Le groupe injecte des influences old school comme des patterns hachés dans ce morceau énergique qui fera sans mal remuer les fosses avant qu’"Ashes Of Our Empire" ne complète la rage avec un groove chaotique et sombre.

La violence laisse place à une douce et mystérieuse introduction pour "The Prophets Council", mais le son s’assombrit rapidement, pour laisser des riffs saccadés et lourds nous frapper, entrecoupés par des mélodies entêtantes. "Awakening" prend la suite avec une complexité dissonante et intrigante, qui fera naître des leads envoûtants pour accompagner la puissance brute, créant un contraste intéressant qui nous mène à "A Fragile Existence", un titre qui conserve la dualité tout en oeuvrant dans la complexité et les influences progressives, ainsi que des choeurs féminins majestueux. Le final se montre plus brut avant de nous laisser avec "Exitus", la dernière composition, qui laisse les musiciens se déchaîner en retournant à leurs racines violentes et intransigeantes, sans oublier cette petite touche mélodieuse.

Bien que Psycroptic n’ait pas perdu de temps, le groupe n’a pas non plus perdu en puissance ! "Divine Council" est le parfait successeur de leur discographie dévastatrice, qui apporte également des influences nouvelles et plus techniques. Le groupe est à son apogée.


Matthieu
Août 2022




"As The Kingdom Drowns"
Note : 18/20

En Australie, il y a certes l’un des plus grands groupes de hard rock au monde, mais il y a aussi et surtout du death metal avec Psycroptic. Mais Psycroptic, qu’est-ce que c’est ? Un groupe de technical death metal venu de Tasmanie ayant débuté ses activités en 1999. Des quatre fondateurs, il ne reste plus que David (batterie / Ruins, The Amenta, ex-Disseminate, ex-Pestilence, ex-Blood Duster) et son frère Joe Haley (guitare / Ruins, ex-Disseminate), mais le line-up est complété par Jason Peppiatt (chant / ex-Born Headless) et Todd Stern (basse / Abacinate, Hammer Fight), le nouveau venu dans le groupe. Et "As The Kingdom Drowns", c’est le septième album de la formation, qui leur permet de confirmer leur son aussi violent et technique qu’efficace.

On commence directement avec "We Were The Keepers", et si vous connaissez le groupe vous reconnaîtrez immédiatement la patte des Australiens. Cette pointe de technicité, mais couplée à de la vélocité, et le chant ravageur de Jason. Des passages plus aériens, mais toujours avec la même violence, la même hargne, aidés de la voix enchanteresse d’Amy Wiles. On passe rapidement sur "Frozen Gaze", tout aussi puissante et bourrée d’harmoniques, dont le seul but est probablement de décimer une fosse à chaque note. La rythmique est très syncopée, mais également très lourde, et la guitare lead se superpose à la perfection à cette mixture épaisse qui s’abat sur nous. Même constat pour "Directive" et ses petites accélérations, le style de Psycroptic prend de plus en plus d’ampleur, et ce ne sont pas les quelques orchestrations épiques en arrière-plan qui diront le contraire !

Quelques bases un peu plus thrash pour "Deadlands", mais toujours cette fureur grandissante que l’on retrouve dans les hurlements. Le solo adoucit un peu la composition malgré la rapidité, mais le refrain revient bien vite avant "As The Kingdom Drows". Une introduction inquiétante nous mène à un paysage désolé ayant pour bande son un death metal malsain mais impitoyable. La technicité se heurte à des passages plus doux mais oppressants, avant que les musiciens ne repartent sur des parties complexes. A nouveau des samples et la voix d’Amy renforce la composition du groupe, qui s’arrête un peu vite à mon goût. Mais ce n’est rien, car "Beyond The Black" prend la suite dans la même lignée. Le blast infernal donne envie de headbanguer, mais c’est sur les duos entre Jason et Amy que la musique du groupe resplendit pleinement.

Une intro très calme pour "Upon These Stones", mais la douceur ne durera pas, puisque ce morceau fait la part belle aux musiciens pour une petite démonstration de leur talent à tous, bien qu’ils soient parfois rejoints par le chanteur pour un autre aspect de leur travail, tout aussi qualitatif et appréciable. C’est à nouveau l’angoisse qui nous prend au début de "Momentum Of The Void", et qui se poursuit sur les hurlements de douleurs d’une puissance hallucinante pour le refrain, suivi d’un riff hypnotique. Le dernier morceau, "You Belong Here, Below", est un peu plus tiraillé et criard, se rapprochant d’un death old school, mais toujours avec la technique caractéristique au groupe, qui nous pousse à headbanguer en essayant de suivre le rythme.

Vous l’aurez compris, Psycroptic c’est un groupe rodé, bien qu’avec un tout nouveau membre, mais surtout une cohésion incroyable entre tous les instruments. Les Australiens tournent évidemment par période, du fait de leur éloignement géographique, mais j’espère les revoir à nouveau pour une nouvelle date en France !


Matthieu
Décembre 2018




"Psycroptic"
Note : 14/20

L'Australie devient une terre où les jolis groupes de metal se multiplient rapidement. Voici aujourd'hui Psycroptic, 15 ans d'âge, qui sans révolutionner quoi que ce soit réussit à bercer nos oreilles grâce à son délicieux mélange métallurgique.

Difficile de définir dans quel style précis ils évoluent, un peu comme Exodus ou Children Of bodom, leur musique fait autant appel à la technicité du thrash ou du heavy qu'à la puissance des chants du metalcore. Ce groupe ne datant pas d'hier, on le sent très mature, très expérimenté. D'ailleurs, ses membres font partie de plusieurs autres groupes : Born Headless, Goreverk, Ruins, Disseminate, The Amenta, Synesis Absorption, Pestilence etc… En plus d'une musique intéressante, Psycroptic parvient à nous transporter dans son univers sombre, avec un style plus posé ; on sent un réel effort réalisé sur le côté atmosphérique de leur musique.

Loin d'être exempt de tout reproche, on trouve beaucoup de détails qui viennent parfois gâcher le plaisir qu'on prend tout de même en écoutant cet album. En effet, à vouloir faire les choses trop proprement, on a parfois la sensation que Psycroptic étale sa technique pour étaler sa technique. Alors certes, c'est beau, c'est presque impressionnant, mais à certains moments, clairement, on s'emmerde. Prenez la deuxième piste, "Ending", elle ne dure que 4 minutes, et pourtant j'ai l'impression qu'elle dure au moins le double, tellement le rythme est peu soutenu. C'est ça qui me dérange le plus avec cet album, ça manque d'énergie, de gros riffs bien lourds qui viendraient mettre tout le monde d'accord. Prenez des groupes comme Nile ou Vader par exemple, ils sont capables de vous balancer des solos énormes, tout en gardant une mélodie bien violente par derrière. Ici, c'est tout sauf ça.

Après, on aime ou on n'aime pas, c'est sûr. Certains morceaux réussissent tout de même à se démarquer, comme le très violent "Setting The Skies Ablaze", qui nous prouve que le groupe est capable de faire de très bonnes choses. On pourra enfin regretter les trop nombreux passages instrumentaux, relayant le chant à un simple second rôle. Rien de dramatique, mais dommage. Il aurait peut-être été plus intéressant de réduire la durée des pistes (elles font environ 4min) afin de se débarrasser du superflu. Tant pis, on fera avec !


Grouge
Mars 2015




"The Inherited Repression"
Note : 18/20

Quatre ans après le criant "Ob(Servant)", les Tanzaniens (comprenez Tanzanie d'Australie) de Psycroptic reviennent avec un album "homemade" de death technique. "Homemade" en effet car c’est Joe Haley avec son "petit" home studio qui s’est occupé de l’enregistrement et le mastering a été fait par Alan Douches. Résultat, un très bon son à l’image du groupe, authentique et organique, moins mécanique et synthétique, beaucoup plus spontané et décontracté. Le groupe recherchait vraiment à avoir son propre son, personnalisé et vrai pour nous montrer sa vision de l’humanité en péril qui se laisse aller. "The Inherited Repression" sous-entend que l’on passe d’une répression à une autre au fil des générations de manière totalement apathique. La pochette de l’album me semble être un rappel du premier morceau "Carriers Of Plague", porteurs de peste. Toutes les idées de Psycroptic sont donc portées par un death technique accessible et ludique grâce à un côté ultra groovy des morceaux qui ne nous donne pas envie de vomir dès la fin de l’album à cause du flux de sons trop riches que nous arrive aux oreilles mais plutôt parce qu’on headbangue trop ! Des guitares bien menées par les frères Haley et mises en avant délivrent des riffs superbement exécutés d’entrée de jeu avec beaucoup de virtuosité. Une batterie qui va vite mais qui sait se calmer quand il le faut et une basse qui porte bien. On ne se lasse pas après l’écoute, les mélodies restent en tête avec des relents hardcore et prog’. Ce mélange inédit et hybride est vraiment très intéressant. Le chant a été retravaillé, exit les cris stressants, une voix puissante et volontaire déverse des flots de paroles dénonciatrices. Car le groupe a pris son temps et a vraiment favorisé le travail de composition et de song writing pour cet album très personnel et créatif malgré le côté sombre du sujet. Psycroptic a intelligemment transformé des choses négatives en une œuvre positive, l’album se finit de manière optimiste, dynamique et innovante. Peut-être que cet album ne plaira pas aux puristes du genre car l’album n’est en aucun cas brutal ou agressif mais je recommande de l’écouter car cette accessibilité faussement simpliste (car oui il n’y a rien de plus difficile que de faire quelque chose de simple) est le résultat d’un gros travail au niveau technique, mélange de style et compo. A retrouver sur scène au côté d’Origin jusqu’en Mars.


Maria & Poots
Février 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/psycroptic