Le groupe
Biographie :

Purgatory est un groupe de death metal allemand formé en 1993 et actuellement composé de : Lutz Göhzold (batterie / Disrepute, Musical Massacre, ex-Deathtrap, ex-Procession), René Kögel (guitare, chant / Darkened Nocturn Slaughtercult, ex-Musical Massacre, ex-Procession), Dreier (chant / Wraak, ex-Basilisk, ex-Impending Doom, ex-Seirim, ex-Decomposition, 3er 666, ex-Fall Of Serenity, ex-Monarch, ex-Refractory), Wolfgang Rothbauer (guitare / In Slumber, Musical Massacre, Reek Of Martyr, Silence After Carnage, Thirdmoon, Olemus, ex-Eisblut, ex-GodHateCode, ex-Scargod, ex-Zombie Inc., Okeanos, ex-Disbelief, ex-Edenbridge, ex-Mastic Scum, ex-Festering Flesh) et Nico Solle (basse / Kaapora, Korades). Purgatory sort son premier album, "Damage Done By Worms", en Novembre 1996 chez Perverted Taste, suivi de "Bestial" en 1997, de "Blessed With Flames Of Hate" en Juin 2000, de "Luciferianism" en Août 2004 chez Animate Records, de "Cultus Luciferi - The Splendour Of Chaos" en Mai 2008, de "Necromantaeon" en Février 2011 chez War Anthem Records, de "Deathkvlt - Grand Ancient Arts" en Avril 2013, de "Ωmega Void Tribvnal" en Mars 2016, et de "Apotheosis Of Anti Light" en Avril 2022.

Discographie :

1994 : "Psychopathia Sexualis" (EP)
1995 : "Sadistic Spell" (EP)
1996 : "Damage Done By Worms"
1997 : "Bestial"
2000 : "Blessed With Flames Of Hate"
2004 : "Luciferianism"
2008 : "Cultus Luciferi - The Splendour Of Chaos"
2011 : "Necromantaeon"
2013 : "Deathkvlt - Grand Ancient Arts"
2016 : "Ωmega Void Tribvnal"
2022 : "Apotheosis Of Anti Light"


La chronique


Eh bien, voici un nom qui revient de loin ! Purgatory, c’est un bon vieux pionnier du death metal, avec ses premières démos qui datent du début des années 90 et leurs deux premiers EPs aux pochettes bien sadomasochistes. Fidèle à son death metal, campé quelque part entre tradition et un certain modernisme, le groupe propose quelques innovations compositionnelles qui flirtent avec le brutal death, dans un style proche de Yattering ou Blood Red Throne. Un autre truc qui persiste et qui s’entend clairement sur "Apotheosis Of Anti Light", c’est cette aura evil et menaçante, une des marques de fabrique du combo allemand, qui, pour le coup, colle très bien à la définition même du death metal. Les ambiances que parvient à créer Purgatory sont tout simplement géniales, les riffs sont méchants, les vocaux sont méchants, le son est méchant, bref, c’est parti pour la chronique d’un album pas gentil du tout.

Sorti le premier Avril 2022 chez War Anthem Records, un label au nom bien méchant lui aussi et qui fait la part belle au vrai death metal, en atteste son catalogue, "Apotheosis Of Anti Light" conjugue divers éléments qui rendent le disque délicieusement attrayant. On a tout azimut des rythmiques qui tirent vers le grind, des passages plus complexes ou le drumming s’amuse à faire des farces aux guitares, des passages plombés, une aura dark qui semble extraite du black metal, ça sent les enfers, la désolation et le malsain à chaque seconde. Quelques chants clairs, peu nombreux fort heureusement, viennent appuyer certains moments, et ajoutent contre toute attente un aspect fou et délirant à une musique qui sonne très sérieusement. Par ailleurs, le côté germanique transparaît de manière évidente, et on a, à l’écoute, cet aspect sauvage que l’on retrouve dans les productions teutonnes. Petite mention spéciale au chant qui représente selon moi ce que doit être un chant death metal, profond, guttural, rugueux mais audible, celui-ci ajoute une pesanteur et une dimension inhumaine qui consolide l’ensemble d’une admirable manière. Sans verser dans la technique, les compositions sont solides et certaines mêmes s’aventurent dans des carcans plus progressifs comme "The Moaning Of Dismal Halls" et tous ces petits placements subtils. Les guitares ont la part belle tout au long des compositions et s’harmonisent intelligemment pour renforcer le climat inquiétant omniprésent.

Au travers des neuf titres, on ressent que ce que l’on entend est joué par des gars qui connaissent leur affaire. Non seulement l’ensemble est bien exécuté, mais chaque nouveau morceau est bâti de manière cohérente, et le tapis de double grosse caisse qui se fait rarement discret emporte l’auditeur dans un flot intense de décibels. Le son de basse a aussi son importance et ajoute à la fois de la profondeur et du brillant. Le story telling fonctionne très bien et "Apotheosis Of Anti Light" opère comme un gros bloc sonore, même si chaque auditeur va y trouver son petit morceau préféré, son petit passage qu’il affectionne tout particulièrement. En ce qui me concerne, mon coup de cœur reste "We Were Forced Astray" et ses solos à la Slayer. Purgatory est comparable à des formations comme Jungle Rot, qui sont là depuis longtemps, qui ont une discographie en dents de scie mais qui, globalement, proposent du bon death metal qui se prend pas la tête, qui ne se remet pas en cause ou nous tape une crise existentielle, mais qui, au contraire persistent dans une vision de leur musique, pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment quand ça gueule, quand c’est lourd, quand ça cogne et que ça donne envie de faire le moulin avec ses cheveux.

Au final, "Apotheosis Of Anti Light" s’impose aisément avec son riffing efficace, son climat sombre et infernal, par la précision de ses musiciens et par son chant de fou furieux. Un album que l’on peut faire écouter comme référence à un noob qui se demande ce que c’est le death metal. Purgatory est un groupe qui est toujours resté bloqué dans l’underground mais qui a beaucoup joué à travers le monde, les mecs savent ce qu’ils font et connaissent le metal de la mort par cœur, ils perpétuent ainsi la tradition de ce sous-genre que l’on affectionne tant, avec intégrité. Un super album que je recommande vivement, A voir live en fest, une bière à la main.


Trrha'l
Juin 2023


Conclusion
Note : 16,5/20

Le site officiel : www.facebook.com/purgatory666