Le groupe
Biographie :

Putrid Offal est un groupe de death metal / grindcore originaire du Nord de la France, actif de 1990 à 1995. Le groupe a lentement évolué vers une approche indus / death metal avant de changer de nom pour M.Pheral. Le groupe est de retour en 2014 et est désormais articulé autour de : Frédéric Houriez (basse / M.Pheral), Franck Peiffer (guitare et chant / M.Pheral), Phil Reinhalter (guitare / Division Alpha) et Laye Louhenapessy (batterie). Après l'EP "Suffering", Putrid Offal sort son premier album, "Mature Necropsy", début 2015 chez Kaotoxin. En Août 2017, le groupe sort un EP, ""Anatomy"", chez XenoKorp. En Septembre 2020, Putrid Offal sort "Sicknesses Obsessions".

Discographie :

1991 : "Unformed" (Démo)
2014 : "Suffering" (EP)
2015 : "Premature Necropsy" (Compilation)
2015 : "Mature Necropsy"
2017 : "Anatomy" (EP)
2020 : "Sicknesses Obsessions"


Les chroniques


"Sicknesses Obsessions"
Note : 18/20

Après de longues années d'absence, Putrid Offal était revenu d'outre-tombe avec l'EP "Suffering" en 2014 puis avec "Mature Necropsy" en 2015 qui présentait d'anciens morceaux réenregistrés histoire de leur donner plus de patate. Mais on voulait aussi du neuf et c'est précisément ce que le groupe nous amène avec "Sicknesses Obsessions", véritable premier album. Accrochez-vous à vos slips ça va secouer !

Quinze morceaux pour trente-cinq minutes (apparemment deux de plus en CD pour quarante minutes, le vinyl bénéficie apparemment d'un autre inédit), vous comprenez de suite que Putrid Offal ne s'est absolument pas calmé et que ça va chier des bulles carrées dans le ventilo ! On commence gentiment avec une petite intro saignante dotée d'un rapport d'autopsie sur le bien nommé... ben "Autopsy" et on enchaîne sur "Let There Be Rot" et là c'est directement le grind qui tache direct en pleine tronche avec des blasts assassins et des riffs de bouchers. Comme si ça ne suffisait pas, on se prend un gros break qui déboîte les cervicales en plus de balancer une ambiance salement malsaine. Le savoir-faire c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas et Putrid Offal a très vite retrouvé le sien, ça tabasse, ça riffe comme des sauvages, ça ne laisse pas une seule seconde de répit et les rares fois où ils lèvent le pied c'est pour saloper l'ambiance avec des passages bien glauques et dégueulasses. Ce nouvel album aurait pu tout aussi bien s'appeler "Comment faire du death / grind qui savate des culs en une leçon", ça aurait collé ! Le pire c'est qu'en plus de démonter toutes les mâchoires qui passent, le groupe se permet de tenter des choses inhabituelles pour le genre, comme ce chant féminin totalement malsain sur "Charnel House", "Glorify Me" ou "Viscera" ou les chants grégoriens sur "Skilled Ritual". On est donc loin du bourrinage intensif même si on se prend un barrage d'artillerie tout au long de l'album. Putrid Offal sait faire d'un certain groove, placer des ralentissements au moment oppurtun ou poser des breaks dévastateurs avant de repartir en blast brutal, bref l'art de casser des dents est totalement maîtrisé.

Ces ambiances que l'on ne retrouve pas chez la plupart des groupes de death / grind contribuent aussi à enrichir la musique du groupe en plus de le démarquer du reste de la scène. Tout ça associé à une efficacité imparable fait que "Sicknesses Obsessions" est ce qu'on appelle en retour en force. Sachez qu'en guise de bonus et pour pallier un peu au manque de live, l'édition limitée propose un DVD avec le live du Hellfest 2017 histoire de se prendre une double ration de mandales dans la tronche. Pour ce qui est de la production, c'est du beau boulot aussi, ça sonne gros, gras, puissant, bref ça décolle le papier peint. Il leur aura fallu du temps pour revenir mais ils ne font pas semblant, pas une seconde à jeter sur ce nouvel album, pas un moment d'ennui, pas un soupçon de répétition. C'est suffisamment court et compact pour tout démonter façon "Bonjour, coup de pied dans le gueule, au revoir" et ne pas laisser le temps de comprendre ce qu'il s'est passé. Quand le live va pouvoir reprendre, tout ça va faire de gros dégâts sur scène et il va y avoir des blessés dans la fosse. En attendant, ne vous privez pas de vous passer et repasser cette tuerie à fond les ballons, je suis sûr que vos voisins apprécieront. Le retour du Putrid Offal en 2014 était très étonnant et je pense que nous n'étions pas nombreux à l'avoir vu venir mais bordel ils ont bien fait de ne pas raccrocher les gants tant la patate est là ! On reconnaît la patte que le groupe développait déjà sur le fameux split avec Exulceration qui est probablement celui qui a fait connaître le groupe à pas mal de monde en France mais tout est évidemment plus maîtrisé, le son plus est bien puissant et les droites que le groupe distribue n'en sont que plus violentes.

"Sicknesses Obsessions" est une boucherie comme on les aime. C'est puissant, malsain, brutal, bref tout est là pour faire mal et une fois l'album terminé on en redemande. Un retour très réussi que j'espère durable de la part d'un groupe qui en a clairement sous le pied et qui maîtrise la science du cassage de nuque.


Murderworks
Octobre 2020




"Anatomy"
Note : 16/20

Nos petits chouchous de chez Kaotoxin sont de retour ! Après un album sorti en 2015, Putrid Offal revient avec un nouvel EP intitulé "Anatomy". À peine de retour de leur tournée avec Mercyless et de leur date au Hellfest, les nordistes souhaitent donc nous offrir un petit bout de gras plutôt délicieux à grignoter, sous la forme de six titres, ou quatre, voire deux pour les plus rageux.

Le programme est assez simple : deux nouveaux morceaux, deux réenregistrements et deux chansons en live. Recette assez légère donc, peut-être même un peu trop pour ce groupe dont on ne compte plus les années de carrière, malgré quelques trop nombreuses années de pause. Enfin, si ce petit EP permet de leur offrir un peu plus de visibilité et de multiplier les dates en attendant un futur album, alors je pardonne et je valide. Le contenu n’a pas vraiment changé, et tant mieux. Putrid Offal n’y va pas par quatre chemins pour nous assommer la gueule à grands coups de riffs surpuissants, dignes des meilleurs groupes de grindcore, à commencer par Napalm Death. On trouve aussi des influences plus ou moins subtiles, comme Carcass, Regurgitate, Inhume, Dead Infection ou Demigod, voire Morbid Angel.

Dès les premières notes de "Anatomy", on est écrasé par ce côté massif et imposant de la chose. Idem lorsque les premiers growls arrivent, ça part dans tous les sens, et c’est vraiment du Napalm Death bis, qui nous scotche sur notre siège. Ce chant vraiment dégueulasse et fabriqué sous l’estomac en impose sévèrement, c’est justement ce qu’on aime chez eux. "Didactic Exploration" sonne peut-être un peu plus brutal death par moments, mais toujours avec cette rapidité assez proche du grind, qu’un Nasum au top de sa forme pouvait nous envoyer il y a une dizaine d’années. Le petit ralentissement d’avant la fin m’a également rappelé Kataklysm au niveau de l’instru'. Le morceau le plus réussi reste sans doute "Rotted Flesh", car indéniablement le plus varié, avec de nombreux ralentissements qui permettent de mieux apprécier les différentes sonorités, à l’image du combo basse / batterie parfaitement accordé.

Bilan un peu léger sur la quantité mais qui nous donne vraiment envie de continuer à les suivre de près. Je termine en mentionnant le super travail qui a été fait au niveau de l’artwork, plutôt original et délicieusement dégoûtant. Un régal !


Grouge
Juillet 2017




"Mature Necropsy"
Note : 18,5/20

J'écrivais il y a quelques temps dans une chronique que les légendes ne mourraient et ne disparaissaient jamais, qu'elles étaient en quelque sorte toujours vivantes à condition bien sûr que nous ne les oublions pas et que nous les fassions vivre d'une manière ou d'une autre. Les amis, il y a maintenant près de 25 ans se formait une légende française de l'extrême, Putrid Offal. A l'époque, les Nordistes n'étaient apparu essentiellement que sur des splits, partagés avec les Belges d'Agathocles, les Suisses d'Exulceration ou encore Supuration que l'on ne va tout de même pas présenter. Les années ont passé, depuis leur dernière production en 1994 (une cassette promo) et Putrid Offal n'avait quasiment plus donné signe de vie mais les fans, les vrais, les durs, ne les ont jamais oubliés, un en particulier espérait en silence voir revenir ses favoris, Nico de Kaotoxin Records. Eh bien voilà, je dirais qu'un rêve est devenu réalité. Problème, c'est à moi, votre humble serviteur, qu'incombe la lourde tâche de vous présenter le grand retour des maîtres de l'extrême français... ! Franck Peiffer, Philippe Reinhalter et Frédéric Houriez, le trio infernal de Putrid Offal, nous présente donc le premier album de sa carrière, le bien nommé "Mature Necropsy". Et attention, cet album est très très méchant...

Putrid Offal ne fera hélas jamais la musique d'accompagnement d'Holyday On Ice mais plutôt d'un film d'horreur car si vous ne les connaissez pas, Putrid Offal c'est du death metal teinté de gros apports de grind et de gore. "Mature Necropsy" se compose de 13 morceaux (dont une outro) pour prés de 30 minutes de furie sonore, de gros death metal bien gras, rapide, puissant à souhait. Il est évident que Putrid Offal ne laissera pas insensible les vieux briscards du metal, ce groupe rappellera même à certains de nombreux souvenirs : concerts à 20 francs, release parties endiablées ou tape trading à faire fumer la boîte aux lettres des parents (les miens savent de quoi je parle, je les ai assez embêtés avec ça, les pauvres !). Pour ma part, avec Putrid Offal, j'opère un réel retour dans les années 90, un "back to the future" indéniable. Mais attention, "Mature Necropsy" ne regarde pas en arrière mais bien devant, car si le groupe est une légende, certes, il ne s'est pas assis sur ses acquis, bien au contraire ! L'album sonne résolument moderne (il a été masterisé par El Mobo au Conkrete Studio) et reste du Putrid Offal 100% pur jus. Comme quoi, il n'est pas nécessaire d'être beaucoup pour faire beaucoup beaucoup de bruit ! Putrid Offal, pour ce nouvel album, a vu et a fait les choses en grand : en plus de ressusciter musicalement, Putrid Offal réussit à réunir dans sa musique le vieux Carcass, General Surgery, Necrony ou encore Pathologist ! Que du bonheur en quelque sorte. Mais pour fêter dignement cet album, Putrid Offal a invité deux légendes du metal français : Stéphane Buriez de Loudblast et Frédéric Blauwblomme de Noise Emission Control. La grande classe, non ? Comment rester insensible à tout ça ? Ce n'est pas possible... Afin d'enfoncer dignement le clou, Nico et Kaotoxin nous proposent, pour fêter le grand retour de Putrid Offal, l'album sous plusieurs formats très limités (500 exemplaires) pour les fanas de la collection.

En résumé, un album à ne certainement pas mettre entre toutes les oreilles mais qui fait (et fera) beaucoup de bien à la scène française. Oui, les petits Frenchies savent faire de l'extrême et ils le font super bien. Il n'y a semble-t-il pas grand-chose à dire sur ce point (je suis certain que vous serez d'accord avec moi). Un petit mot sur le visuel de l'album, il est à tomber ! Il a le grand mérite de vous montrer à quoi ressemblera votre corps après l'écoute de "Mature Necropsy"... Non, les légendes ne meurent jamais, nous en avons la preuve sonore...


Vince
Février 2015


Conclusion
L'interview : Franck Peiffer

Le site officiel : www.putrid-offal.com