Le groupe
Biographie :

Rage est un groupe de heavy metal allemand fondé en 1984 par son chanteur, bassiste et leader Peter Wagner dit Peavy. Tout d'abord baptisé Avenger, il ne prend son nom définitif qu'en 1986. Tout commence en 1984 lorsque Peter Wagner forme le groupe Avenger. Après avoir sorti deux disques, l'album "Prayer Of Steel" et l'EP "Depraved To Black", Avenger se rebaptise Rage et sort l'album "Reign Of Fear".
Les albums sortent alors régulièrement au rythme de un par an et le groupe enchaîne les premières parties de concerts avec Running Wild, U.D.O., Motörhead ou encore Saxon. À partir de 1988 et la sortie de "Perfect Man", Rage commence à rencontrer un succès d'estime en Allemagne. En 1992, les musiciens obtiennent enfin une reconnaissance internationale avec l'album "Trapped!" et une tournée triomphale au Japon. Succès renouvelé l'année suivante avec "The Missing Link". Rage subit alors un renouvellement de son personnel. Le nouveau line-up enregistre "Lingua Mortis", le tout premier disque de heavy-metal allemand à inclure un orchestre symphonique, en l'occurrence l'Orchestre Philharmonique de Prague.
Le treizième album "XIII" paraît en mars 1998. Il inclut à nouveau des éléments classiques mais plus dilués que sur le précédent. C'est une nouvelle réussite artistique et commerciale. L'album "Ghosts" fait suite à un important changement de personnel. Peavy, seul rescapé de la formation d'origine, recrute le multi-instrumentiste biélorusse Victor Smolski et le batteur américain Mike Terrana. Le trio joue pour la première fois en concert au festival Wacken Open Air de Eindhoven en Août 1999 et présente à cette occasion son nouvel album "Welcome To The Other Side". Les deux albums suivants "Unity" et "Soundchaser" rencontrent un accueil enthousiaste. Les tournées de 2002 avec Primal Fear et 2003 avec Helloween confirment d'ailleurs la popularité du groupe.
En 2004, Rage célèbre son vingtième anniversaire en sortant un album live, disponible en CD et DVD, retraçant son histoire à travers des morceaux de différentes époques. En 2006, le groupe sort l'album "Speak Of The Dead", un album toujours dans la lignée des précédents, mêlant morceaux classiques et morceaux heavy-metal. Après "Carved In Stone" en 2008 et "Strings To A Web" en 2010, Rage revient avec "21" en 2012, enregistré en Octobre 2011.
En Février 2015, Peavy annonce la fin de la collaboration avec Victor Smolski et André Hilgers (batterie). En Juin 2015, le nouveau line-up est dévoilé avec Marcos Rodriguez (guitare / chant) et le batteur Vassilios "Lucky" Maniatopoulos. L'album "The Devil Strikes Again" sort en Juin 2016, suivi de "Seasons Of The Black" en Septembre 2017, et de "Wings Of Rage" en Janvier 2020.

Discographie :

1986 : "Reign Of Fear"
1987 : "Execution Guaranteed"
1988 : "Perfect Man"
1989 : "Secrets In A Weird World"
1990 : "Reflections Of A Shadow"
1992 : "Trapped!"
1993 : "The Missing Link"
1994 : "10 Years In Rage"
1995 : "Black In Mind"
1996 : "Lingua Mortis"
1996 : "End Of All Days"
1998 : "XIII"
1999 : "Ghosts"
2001 : "Welcome To The Other Side"
2002 : "Unity"
2003 : "Soundchaser"
2006 : "Speak Of The Dead"
2008 : "Carved In Stone"
2010 : "Strings To A Web"
2012 : "21"
2016 : "The Devil Strikes Again"
2017 : "Seasons Of The Black"
2020 : "Wings Of Rage"


Les chroniques


"Wings Of Rage"
Note : 16/20

Le dernier album de Rage, "Seasons Of The Black", m’avait laissé un goût plutôt amer en bouche, comme en témoignait la critique mi-figue mi-raisin que j’en avais faite. En résumé, je ressentais un certain essoufflement de la bande à Wagner, sans doute marquée par leur longue carrière, couvrant près de 34 années d’existence, le tout sur 23 albums studio ! Que peut donc nous réserver "Wings Of Rage", trois ans plus tard ?

Dès les premières notes de "True", en ouverture d’album, force est de constater que Rage possède une solide qualité : celle d’être reconnaissable à la première écoute. Les guitares, puissantes et agressives, donnent immédiatement le ton. Encore une fois au sommet de sa forme, Peavy au chant et à la basse, propose à nouveau son timbre de voix particulier qui lui a autant fourni de fleurs que de pots. En effet, malgré que je me sois accoutumé à son approche avec le temps, cela demeure un goût qui se développe, et qui malheureusement pour certains sera toujours un éteignoir de première. Pourtant, comme sur "Seasons", Wagner sait user de son talent mélodique, comme sur l’éponyme "Wings Of Rage", qui se veut la preuve sans équivoque du talent de Monsieur Peavy. Sincèrement, je suis de ceux qui aimeraient vraiment que cette approche vocale soit utilisée plus abondamment.

Rendons à César ce qui appartient à César. Rage, Wagner à sa barre, possède cet indéniable talent de composition. À nouveau nous avons droit à des pièces de grande qualité, énergiques et variées. "Let Them Rest In Peace" se veut d’ailleurs une parfaite représentation de ce que j’avance ici. Ses changements de tempo, ses mélodies et son dynamisme apportent un vent de fraîcheur au power metal, qui peut parfois résolument sonner ringard. Même son de cloche pour la divertissante et existante "Tomorrow", véritable hommage au power metal "old school" dans tout ce qu’il a de mieux à offrir. Je mentionnais dans ma dernière critique les hauts et les bas de "Seasons Of The Black". Rage, avec ce dernier album parvient-il a élevé la barre d’un cran ? La réponse est en partie dans l’affirmative. En effet, mon attention fut beaucoup moins détournée qu’à l’écoute de "Seasons", celle-ci s’avouant curieuse quant à ce qu’allait proposer chacun des morceaux. Les habitués de la renommée de Rage par le passé se retrouvent dans "Wings Of Rage". La vitesse, la puissance, les riffs accrocheurs, la batterie hyperactive, tout est en place.

Tout comme Iron Maiden, qui ne semble résolument pas en voie de s’éteindre, l’énergie qui transpire de Rage malgré le poids des années est la marque des grandes formations. Contrairement à nos amis britanniques, l’on pourrait reprocher à Wagner de n’avoir su garder son groupe tissé serré. Par contre, l’on ne pourra jamais lui enlever sa détermination et son véritable amour du power metal.


Mathieu
Mai 2020




"Seasons Of The Black"
Note : 16/20

Le trio Peter "Peavy" Wagner, Marcos Rodriguez et Vassilios "Lucky" Maniatopoulos, qui nous a donné il n’y a que 14 mois seulement l’excellent "Devil Strikes Back", nous revient avec un vingt-troisième album ! J’avais mentionné dans ma chronique de leur dernier opus que je considérais Rage comme faisant partie du Big Four  du power metal germanique. Je maintiens cette affirmation malgré que dès mon retour en 1995 au sein du giron heavy metal, Rage ne fut jamais vraiment le groupe que j’appréciais le plus, dévouant toute mon attention pour Blind Guardian, trouvant Hansi bien plus mélodique que Peavy.

Sans me répéter, Wagner s’est résolument développé au chant depuis, et il en est tout autant sur "Seasons Of The Black". Là où il poursuit sur sa lancée au chant agressif et monotone, il parvient à démontrer de belles aptitudes mélodiques comme sur l’excellente "Blackened Kharma", avec son refrain aux harmonies plus qu’intéressantes. Et à nouveau, Wagner me fait penser à Terrence Holler d’Edritch. Musicalement, l’album est en dents de scie. Les trois premières pièces sont du pur Rage, dynamique, garnies de riffs inspirés et accompagnées d’une batterie rappelant les meilleurs moments de Terrana. C’est lorsque Wagner se prend pour Rock "N" Rolf (Running Wild) que je déchante un peu (sans mauvais jeu de mots). Bien dommage tout cela, car ce qui aurait été un renouveau pour Rage avec une approche plus progressive dans "Time Will Tell" est somme toute gâché par cette façon qu’a Wagner de chanter. Ce raclage de gorge vient chaque fois m’agacer au plus haut point. Question de goût, j’imagine. Et pourtant, je n’ai rien contre les growls, allez donc savoir.

En dents de scie donc puisqu’en effet, autant certains moments de l’album sont purement géniaux, autant des pièces comme "Septic Bite" sont rapidement oubliées et passent leur chemin sans trop d’éclat. Et pourtant, ce n’est pas comme si la puissance n’était pas au rendez-vous, mais plutôt que l’effet mitigé laisse perplexe.

La muse de Peavy s’essouffle-t-elle ? En effet, quiconque a déjà écrit ou composer une chanson sait combien l’inspiration est la seule maître en création. Je salue le groupe de parvenir à produire un album aussi rapidement, entre les concerts et la promo, mais malheureusement, deux albums en un peu plus d’un an est un risque qui cette fois-ci ne paie pas. La qualité est au rendez-vous, mais sacrifie l’originalité à un point tel que malheureusement cet album passera sans doute inaperçu.


Mathieu
Septembre 2017




"The Devil Strikes Again"
Note : 17/20

Drôle d’année pour Rage. En effet, 2016 marque la sortie de leur 21e (!!!) album en carrière, même année que le premier album d’Almanac, nouveau projet de Victor Smolski, ex-frère d’armes de Peavy, duo qui avec Mike Terrana (batterie) avait produit mes deux albums préférés du groupe, soit "Soundchaser" et "Speak Of The Dead".

Ayant déjà chroniqué Alamanac (très bon album soit dit en passant), j’ai maintenant la chance de poser mes oreilles sur ce "The Devil Strikes Again" avec le fidèle Peavy au chant et à la basse, entouré de ses deux nouveaux comparses, Vassilios Maniatopoulos (batterie) et Marcos Rodriguez (guitare). Tout comme le thrash metal possède son Big Four, le power metal européen n’est pas en reste. Pour moi, Rage fait partie, avec Blind Guardian et Helloween, de la crème des formations power metal, ayant construit les fondations de ce que le style est devenu aujourd’hui.

Peavy n’a jamais été reconnu pour ses prouesses mélodiques au chant, se contentant plutôt d’être monocorde, très thrash dans son approche. Depuis "Soundchaser" par contre, il s’efforce d’apporter différentes couleurs à sa voix (les deux excellentes "Back On Track" et "The Final Curtain" en sont des parfaits exemples, avec leur refrain ultra mélodique). Il m’a fait plus d’une fois penser à Terence Holler (Eldritch), tout en conservant la signature Peavy !

Mike Terrana n’est peut-être plus derrière les fûts, mais soyez sans crainte, M. Maniatopoulos, "Lucky" de son petit nom, s’en tire plus qu’aisément. "The Devil Strikes Again" est résolument rapide et puissant, avec des teintes speed metal  fort appréciables. Amateurs de guitares, de riffs et de solos, dormez en paix. Rodriguez, sans être Smolski, loin de là, sans sort à merveille.

Ce qui me surprend le plus avec "The Devil Strikes Again" c’est sa diversité. Incroyable qu’après autant d’années d’existence et d’albums sous le chapeau Wagner et cie parviennent à produire de la musique aussi neuve et actuelle tout en conservant la touche Rage. De réussir l’exploit de se renouveler album après album est la marque de musiciens de talent, passionnés par leur métier et leur art. La carrière de Rage a connu des hauts et des bas, mais présentement, il n’y pas que le diable qui frappe à nouveau !


Mathieu
Juillet 2016




"21"
Note : 16/20

Rage, groupe devenu culte sur la scène metal. En 28 ans d’activité, le groupe a su faire la part des choses, d’une expérience assez déroutante, et d’une maturité à saluer. Le groupe puise son style dans un thrash / heavy mélangeant des riffs très soutenus, ainsi que des passages plus mélodiques heavy / power donnant un aspect étonnant et déroutant à la musique.

Pour tout vous avouer, ce dernier album en date qui n’est autre que "21" regorge de surprises, et le line-up actuel est sûrement le plus inspiré qui a été donné d’avoir dans Rage. Et dire que le groupe va partir avec une telle inspiration en tournée, ça va débroussailler grave dans les fosses. L’album composé de 11 musiques est un bijou de la musique actuelle, et sera d’ici quelques années dans le patrimoine culturel allemand. En même temps, qui d’autre que les Allemands pour sortir des albums pareils ? Rien qu’en entendant "21", "Forever Dead", "Feel My Pain" qui ouvrent le bal, le constat est clair et net, c’est un déferlement de décibels et de hargne que nous offre le groupe. Et l’ingéniosité de la construction musicale me touche personnellement. Chacun peut retrouver son style préféré dans les compos. Mais seulement, même si le ressenti est excellent, ça ne s’arrête pas là, la technicité des membres du groupes est implacable et me laisse sans voix, surtout quand on entend les solos, où la précision de la partie rythmique dans "Psycho Terror", "Death Romantic", "Black And White" fait mouche. Le groupe multiplie les bonnes actions, et cela lui réussit à vrai dire, tout est à la pointe de la perfection. Même si lorsqu’on ouvre toutes les musiques, on voit que leur durée moyenne est de 5 minutes on se dit qu’il y a de la matière mais qu’il peut y avoir du remplissage, et même pas finalement, tout est assez riche et on ne retrouve presque rien à dire, même sur le mixage qui est absolument puissant et précis, aucune bavure, et à aucun moment je ne me suis senti lassé par quelque chose qui me dérangeait.

On sent qu’il y a eu du travail sur cet album, c’est riche, diversifié, on ne peut rien demander de plus à un groupe de metal actuel, même si je reste assez traditionnel dans mon approche de la musique, là Rage explore un "nouveau" style et une nouvelle approche, et le fait à la perfection.


Motörbunny
Février 2012


Conclusion
Le site officiel : www.rage-official.com