Le groupe
Biographie :

Remains est un groupe de death / grind australien formé en 2019 et actuellement composé de : Rohan (basse / Captain Cleanoff, ex-Garbage Guts, ex-Undinism), Jay Jones (batterie / Fuck I'm Dead, Sanctioned, ex-Shallow Grave, ex-The Kill, Identity Theft, ex-Open Wound), Dave Hill (guitare / Fuck I'm Dead, King, The Day Everything Became Nothing, ex-Shallow Grave, ex-Arseripper) et Tony Forde (chant / King, The Day Everything Became Nothing, ex-Blood Duster, ex-Entasis, ex-The Kill). Remains sort son premier album, "Grind 'Til Death", en Juillet 2022 chez Spikerot Records.

Discographie :

2022 : "Grind 'Til Death"


La chronique


2022, c’est l’année de Remains, groupe qui prétend jouer de l’Australian Grindcore Powerhouse, tout un programme. Après avoir sorti les uns après les autres trois singles en format digital : "Bloodthirst", "Remains" et "Lords Of Grind", les furax du pays des kangourous balancent en plein mois de Juillet de la même année leur premier full length "Grind 'Til Death", un concentré de violence décliné en dix-huit plages musicales intenses et foutrement addictives.

Il faut savoir que, même si cette formation, née en 2019, possède en son sein des musiciens qui connaissent le grindcore, on ne tombe pas pour autant dans du grind pur jus ! Déjà, Tony, le chanteur, poussait la chansonnette chez les légendaires Blood Duster depuis 1993, réalisant cinq albums avec eux, rien que ça… Mais ce n’est pas tout, Rohan le guitariste a taffé chez Captain Cleanoff depuis 2002, et reste un membre actif encore actuellement. Quant à Dave Hill, le guitariste, celui-ci a joué dans The Day Everything Became Nothing, ce groupe mérite d’être cité car, malgré son nom qui inspirerait de la musique pour émo-mèche, il propose un putain de goregrind efficace, extrême et prenant (je vous conseille vivement l’album "Brutal", même si c’est le moins bien noté sur Metallum). Là, je vous parle des formations les plus emblématiques de la scène grindcore australienne, parce que ces musiciens bruitistes se sont également produits dans d’autres groupes moins connus, ce qui prouve que ces mecs ont toujours été actifs, et cela se ressent à l’écoute de "Grind 'Til Death" tant le disque est carré, précis, bien ficelé au niveau des compos et surtout très pro et bien exécuté.

Même si les tons de la pochette et l’illustration laisserait à penser qu’on va plutôt se taper du post-black philosophico-intello-barbant, le logo lui, ne triche pas et porte en lui l’ADN du grind, des os dégoulinants, un crâne et une hache, ça sent la découpe tout ça. Alors qu’on se prépare à un assaut dévastateur uniquement basé sur du magma de fréquences porté à ébullition dès les premières secondes, ce qui surprend chez Remains, c’est l’apport mélodique que l’on peut retrouver dans certaines compositions. En effet, le grindcore que le quartette propose possède tous les codes du genre, mais, il y a, en toile de fond, un apport mélodique constant qui change complètement la donne. Mâtiné de chant hurlé complètement hystérique, de drumming fougueux et nerveux en mode sodomie avec des graviers administrée par un hyperactif sous coke et pressé d’en découdre, une production qui fait le nettoyage, les grindcoreux de Remains ne sont pas là pour enfiler des perles. Ajoutez cela au pedigree de la fine équipe qui atteste d’un savoir-faire qui s’est rodé par le passé au travers de multiples expériences musicales, et vous savez à quoi vous attendre. Remains nous la joue en mode précis et efficace mais pas seulement, car, comme précisé un peu avant, l’originalité du grind dispensé ici, c’est l’apport mélodique. Le groupe flirte pas mal avec des sonorités qui rappellent la scène death mélodique suédoise et parvient grâce à cela à extraire son grindcore d’une masse de formations déjà existantes. Des influences punk sont aussi présentes, ainsi que thrash et les mid-tempos, avec leurs riffs simples et accrocheurs, fonctionnent à merveille. Justement, écoutez leurs singles sortis en digital, comme "Lords Of Grind", morceau banger qui sonne tubesque du début à la fin, "Remains" et son intro qui sème le doute, fauchée par un riff surprenant, un titre assez lourd et très mélodeath justement, ou encore "Bloodthirst" et sa mélodie sinistre qui précède à un riff frénétique qui pourrait inspirer du The Black Dahlia Murder à la sauce grind. Grâce à ce mélange des genres, suffisamment dilué sur tout l’album, Remains se démarque des habituels combos du genre mais n’en reste pas moins tout aussi efficace, violent et incisif : "The Butcher", "You’re On Fire", "Interscope", "Bleed For Me", "Wrapped In Silk" et son intro basse-bat’ de malade. Si vous voulez vous soigner par le mal, ne vous en faites pas, l’album a de quoi vous fournir votre lot de fessées cul-nu.

Spikerot, label italien assez discret et spécialisé dans le grindcore, a flairé la bonne affaire en recrutant Remains ! Au-delà des qualités d’instrumentistes indéniables dont ces bouchers font preuve, la fine équipe allie efficacité et violence nerveuse à un sens mélodique qui ne fait pas tache, bien au contraire. Constamment dans l’urgence, un coup de pédale de frein bien senti apporte des sensations rythmiques nouvelles, on retrouve assez régulièrement ce genre de petites subtilités au travers de l’écoute, ce qui ajoute du dynamisme à un album déjà bien solide. Maître dans l’art de l’agencement et de la structure sur formats courts (c’est du grind, n’oubliez pas), Remains vous fera passer un excellent moment de défouraille auditive.


Trrha'l
Juillet 2023


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/remainsmelbourne