Le groupe
Biographie :

Issues de formations aujourd'hui arrêtées (Gameness, Belle Epoque, Seanews), des musiciens ont crées Revok en 2003. Avec deux autoproductions sorties en 2005 et 2006, le groupe partage la scène avec des groupes de renom comme  Time To Burn, Tang,  Microfilm  ou encore  Monochrome. Un premier album intitulé "Bad Books And Empty Pasts" est livré en 2007. Toujours dans cet univers malsain, quatre années plus tard, voici "Grief Is My New Moniker".

Discographie :

2005 : "Biocarbon Amalgamate" (EP)
2006 : "Program Medics And Cathode Clinics" (EP)
2007 : "Bad Books And Empty Pasts"
2009 : Split avec Pneu
2011 : "Grief Is My New Moniker"


Les chroniques


"Grief Is My New Moniker"
Note : 17,5/20

Travaillant dans le détail, Revok nous livre son dernier bébé avec un artwork dense et léger à la fois. Un très beau digipack en somme. Puis vient le moment de découvrir un riff qui s'écoute à l'infini sur "Mile End", un morceau qui hypnotise d'entrée de jeu. Ne bougez plus, écoutez. On enchaîne sur le morceau-titre qui délivre un rock-noise très sombre. Beaucoup plus présente, la basse joue les chefs d'orchestre et dynamise admirablement ce son à l'esprit DIY. Le son est très bon donc, mais on ressent cette volonté du "pas trop propre quand même faut pas déconner !". Les notes se tordent dans tous les sens sur "Tunnel", dans un hardcore psyché, surtout quand la batterie scelle les deux oreilles près des enceintes et qu'une voix au dur murmure se mêle à un riff de guitare étourdissant. Un véritable art. La suite est tout autant réjouissante puisque "To Serve More" vous passe les tripes à la moulinette. Tu ne te sens peut être pas bien ? Un mal-être ? Tu viens de découvrir Revok petit ! Secoue-toi il y a un titre déstabilisant derrière, intitulé "Somewhere Between Nowhere And Goodbye", et ça serait bête de louper ces quelques minutes d'un post-hardcore savoureux aux limites du rock-noise couillu. Le bien connu couple basse-batterie entame "Ephemerol Skies", très noise. Le titre, notamment grâce à la dynamique des fûts mêlée aux courbes de la basse, vous sort un peu de cette tourmente dans laquelle vous vous êtes fait happer. Complètement destroy, "Caught In The Shelter", se laisse porter par une voix divine, avant de vous plonger à nouveau la tête sous l'eau. Bouffée d'air apportée par l’énergie de "Constellation Of Black Holes" qui nous perd ensuite dans les courbes émotionnelles d'un post-hardcore lancinant et poétique. Fermeture de l'album sur "The Glowing Edge" qui, à mon avis, n'est pas le titre le plus juteux de cette galette. Au vu de l'échantillon de musiciens issu de très bonnes formations parallèles, il aurait été regrettable d'être déçu de ce skeud. Mais Revok ne se contente pas de fournir un bel effort, le groupe offre ici plus de 45 minutes d'une symphonie post-hardcore aux goûts non discutables ! Ne perdez pas votre temps à écouter cet album en voiture puisque vous serez incapables d'en savourer la consistance. Écoutez plutôt ce disque chez vous à tête et corps reposés, les yeux fermés.


Kévin
Octobre 2011




"Biocarbon Amalgamate"
Note : 15/20

Séduit par un artwork non conventionnel, ainsi qu’un penchant avoué dans la biographie pour Cronenberg et les métaphores douteuses, je me lance dans l’aventure Revok. Il faut accepter de subir là les assauts d’une musique évoquant un long tiraillement mental sous acide, car l’on ressent dès les premières notes le long frisson qui naît de l’écoute de Jairus ou encore Kulara, cet excellent groupe de noise-core Japonais. Du point de vue des cordes, les lignes de basse sont lancinantes, et les guitares oscillent entre dissonances éprouvantes et mélodies espiègles. Chaque riff est un petit monde harmonieux résultant de l’addition de deux guitaristes inspirés. La voix, bien que feutrée et légèrement en retrait, se colle agréablement à la musique, à la façon d’Amanda Woodward, et devient un instrument complexe à part entière. Le jeu de batterie, quant à lui, sait se faire discret mais véritablement fonctionnel, créant un fond sonore favorable au développement des atmosphères torturées de Revok. Ce cinq titres jongle autant avec les sentiments que les styles et l’on passe d’un post rock sans concessions à un noise hardcore bruitiste avec une simplicité déconcertante. Un groupe avec qui parier, sans nul doute, s’il concrétise parfaitement sa musique en concert.


Niaf
Mai 2005


Conclusion
Le site officiel : www.myspace.com/revok2