"Make It Count"
Note : 14/20
Un an tout juste après "One Shot", Ronnie Atkins (Pretty Maids) sort son nouvel opus "Make It Count", album très inégal mais néanmoins plaisant qui signe, vu l’état de santé déclinant de ce dernier, un possible chant du cygne du maestro.
Passé entre les mains de Chris Laney, compère de longue date, à qui l’on doit la retouche complète des premiers jets de Atkins (et les parties guitares et claviers), l’œuvre démarre par deux titres cheesy et sur-mixés au possible, "I’ve Hurt Myself" et "Unsung Heroes", qui laissent présager du pire, avant de faire un virage à 180° et de virer sur le hard / power metal avec "Rising Tide" (qui, pour le coup, est un très bon titre même s'il n’a rien à faire là en termes d’enchaînement des morceaux). Après ce trio infernal, il faut être particulièrement motivé pour poursuivre l’écoute, mais puisqu’on est là pour ça… On enchaine donc avec "Remain To Remind Me", titre très easy listening qui passe plutôt bien, avec un refrain des plus catchy, suivi de près par "The Tracks We Leave Behind" qui sent bon le hard FM des années 90. On passe sur un registre un peu plus musclé avec "All I Ask Of You" qui, sans pour autant réinventer la poudre, nous offre un hard spicy plutôt bien fait.
Le reste de l’album vogue sensiblement dans les mêmes eaux musicales, avec toujours une manière de faire maîtrisée qui sent l’expérience de Ronnie et le talent d’éminence grise de Chris Laney à qui on peut porter au crédit qu’il propose des solos de guitares vraiment réussis dans cet opus. Le seul petit reproche que je pourrais faire à cet album est le parti pris égocentré d’Atkins sur la création des titres. Pour reprendre ses propres termes, le vieux briscard, se sentant déjà un pied dans le trou, a voulu faire de ce projet solo une manière de s’exprimer librement, sans avoir à souffrir de la moindre critique de ses camarades de jeu. Dommage car une plus grande ouverture d’esprit aurait permis à l’ensemble d’être un peu mieux construit et cohérent.
Il n’en reste pas moins que l’album s’écoute bien et que, outre les deux premiers titres, il est plutôt pas mal produit. Il contentera sans nul doute les fans de hard FM des années 90, les fans de d’Atkins et de Pretty Maids.
"One Shot"
Note : 13/20
Le chanteur emblématique de Pretty Maids et du projet Nordic Union nous
délivre du plus profond de son courage et sa puissance, son nouvel album solo
sous le nom de "One Shot".
Selon Ronnie Atkins, l’intention première n’était absolument pas de fournir un
album solo mais pour de conséquentes raisons dont principalement son état de
santé qui s’est aggravé lors de la détection de son cancer au poumon et la
situation actuelle n’aidant pas avec l’arrêt total des tournées ainsi que l’absence
de promotion pour le dernier album de Pretty Maids "Undress Your Madness"
(2019), il fallait donc de nouveau laisser sa créativité s’échapper pour nous
délivrer cette véritable guerre contre la montre.
Subitement, la vivacité de composition des parties instrumentales s’empare de
notre intégrité physique comme si cet album était le résultat d’une propre
bataille personnelle principalement grâce aux solos de guitares placés
malicieusement pour donner cette marque de présence et cette même sensation
de ne pas en vouloir à la vie mais d’accepter simplement cette dure étape ce qui
plonge l’auditeur aisément dans l’envie de découvrir les parties plus
mélancoliques soutenues par la voix retentissante de Ronnie.
L’album est nettement orienté hard rock 0 /heavy metal précisément discret
qu’une tendance vers de l’AOR, les parties de choeurs et de claviers laissent une
empreinte vigoureusement plus technique et progressive.
"When Dreams Are Not Enough" et "I Prophesize" méritent selon moi d’être
retenus par le plus grand nombre surtout pour les fans de la première heure de
Pretty Maids, c’est énergique, avec une rythmique entraînante et des refrains
accrocheurs dès la première écoute. Rien de transcendant, ce n’est pas mauvais
ni extraordinaire, c’est tout simplement bon, et ça fonctionne ! Au bord d’une
longue route, fenêtre ouverte, les cheveux au vent.. Un album dans l’ensemble
sans prise de tête qui sonne agréablement bien avec cette touche de modernité
et de compositions harmonieuses.
Ronnie Atkins signe l’énergie d’un combat plein de sincérité avec ce nouvel
opus conceptualisé autour de la positivité et de la force enfouie dans chaque être
humain quel que soit son parcours. C’est une vraie invitation à défier la vie et la
concrétisation à repousser les défaites.
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