Un soir après un concert, je suis rentré chez moi. Rien de fou jusque là me direz-vous. Mais
ce soir-là, je décide de regarder dans ma boîte aux lettres, et j’y découvre "Crystal City", le
dernier album de Rozenkreuz. Le lendemain, j’insère dans le lecteur ce CD, et j’y découvre
l’univers cybernétique du metal industriel / gothique du groupe, formé par L'Abbé S.M.
(chant), Phil Wei (guitare lead), Yoann M-G (guitare rythmique), Vivien (basse), Gabriel
(batterie) et PJV (claviers). Les influences du groupe se remarquent assez rapidement pour
une oreille habituée, mais nous allons découvrir ce premier album des Lyonnais, signés
chez Adipocere Records.
"The Antisocial Manifesto", le premier morceau, brise immédiatement la glace. Une rythmique
accrocheuse, servie par un combo basse / batterie / claviers groovy, ainsi que des guitares
tranchantes qui permettent à la voix du chanteur de se poser en douceur, que ce soit avec
des hurlements ou du chant clair. On passe à "Lucretia", un morceau à l’ambiance très
electro goth avec quelques choeurs féminins qui donnent la réplique au frontman, ainsi
qu’un solo rapide qui tranche clairement avec la rythmique, plutôt calme et lourde. A
nouveau l’ambiance devient plus sombre pour "Crystal City", le titre éponyme. Mis à part les
riffs qui tournent tout seuls et cette basse vrombissante en arrière plan, la voix du chanteur
dynamise réellement la composition. Le final devient de plus en plus malsain et oppressant
jusqu’au titre suivant, la douce "She’s Lost". Beaucoup plus calme, cette ballade n’en reste
pas moins accrocheuse, et les choeurs renforcent cette impression de douceur.
Retour sur des riffs indus pur jus et des claviers modernes pour "Die!", un titre efficace et brut
de décoffrage qui laisse littéralement exploser la rage du combo. La double pédale
ravageuse s’allie à un chant hurlé puis grave dans la plus pure tradition du gothique pour
devenir un véritable hymne. On reste dans la rapidité et les riffs puissants avec "Sin
Addiction", un morceau tout aussi entraînant que le précédent, et qui rentre rapidement en
tête, nous permettant de remuer en rythme. Toujours dans cette veine rapide, "Vampire Killer"
alterne entre des riffs indus empruntant au thrash et des hurlements déchaînés pour plus
de trois minutes de réelle fureur. Les Français calment le jeu avec "Death Industry" en
revenant sur une rythmique plus martiale et ces guitares très saccadées caractéristiques du
genre. Les deux types de chant participent également à cette ambiance.
La fin de l’album s’approche lentement, et c’est "Libertine Lover" qui prend la suite, avec une
introduction aux claviers aériens, reprise par des riffs plus lourds. Le contraste entre les
deux est plaisant, et le groupe en joue. Retour sur une ambiance calme et mélancolique
pour "For Eternity…", un morceau à la fois calme et prenant. On sent la noirceur dans ce son,
qui dénote cependant avec le reste de l’album. La dernière partie du morceau sera plus
intense encore, et c’est avec "This Is War!" que la formation clôt cet album. Un concentré de
riffs massifs et qui incitent au headbang. Une fois de plus, c’est la fureur qui anime les six
membres du groupe pour cette ultime composition.
Rosenkreuz développe un univers cybernétique qui atteint son apogée avec "Crystal City". Si
les sonorités et les riffs permettent très rapidement d’identifier les racines de la formation, les
Français les utilisent habilement. Bien que nécessitant à mon avis plusieurs écoutes pour
s’approprier toutes les ambiances, l’album est une réussite.
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