Le groupe
Biographie :

Royal Thunder est un groupe de hard rock américain actuellement composé de Mlny Parsonz, Josh Weaver, Evan DiPrima, et Will Fiore, qui sont tous influencés par le rock classique des années 90 et ajoutent à cela des éléments progressifs, psychédéliques et grunge. Le groupe est passé par Relapse Records pour ses deux premiers albums, "CVI" et "Crooked Doors", avant de rejoindre Spinefarm Records pour "Wick".

Discographie :

2010 : "Royal Thunder" (EP)
2012 : "CVI"
2013 : "CVI: A" (EP)
2015 : "Crooked Doors"
2017 : "Wick"


Les chroniques


"Wick"
Note : 18/20

Royal Thunder est de retour (et moi je suis en retard sur la chro) avec un nouvel album, "Wick" de son petit nom, qui fait suite au très bon "Crooked Doors" qui avait fait son petit effet.

"Burning Tree" nous prouve de suite que le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule avec une entrée en matière toute en lourdeur et aux forts relents grunge. Une fois de plus l'ambiance est plombée et la voix de Mlny Parsonz fait encore des miracles avec son timbre éraillé. La musique de Royal Thunder est aussi sombre qu'hypnotique et belle, et son aspect cathartique saute aux oreilles. Les différentes sonorités qui se croisent permettent au groupe de produire une musique à cheval entre plusieurs époques, par conséquent intemporelle. Même si l'on sent un amour certain pour la musique des années 70, Royal Thunder ne se limite pas à une simple réactualisation et va piocher un peu partout : rock, grunge, blues etc... Mais au-delà de toutes ces étiquettes, ce sont surtout les émotions qui gouvernent ici, sans jamais tomber dans la pleurnicherie ou la niaiserie, le groupe vous prend les tripes et vous les retourne. Et tout ça en réussissant à garder un groove à décorner un buffle ! Jetez une oreille sur "The Sinking Chair" par exemple et osez me dire que vous n'avez pas envie de tout démonter ! Ou que le chant de Mlny Parsonz ne vous touche pas en plein cœur sur "Plans". Vous vous demandez ce que vous entendez chez eux que vous avez du mal à retrouver chez beaucoup d'autres ? C'est normal et ça s'appelle le feu sacré. Comme son prédécesseur, "Wick" est très varié et malgré une apparente accessibilité ne se laisse pas saisir entièrement aux premières écoutes, de toute façon vu la qualité de la chose vous allez y revenir souvent, croyez-moi.

Alors oui, le groupe s'est légèrement calmé depuis ses débuts et les guitares rugissent moins souvent, mais l'intérêt de Royal Thunder ne s'est jamais vraiment trouvé là. Ce qui fait toute la force de ce groupe, c'est l'honnêteté qu'il met dans sa musique, une authenticité qui ne s'embarrasse d'aucune barrière stylistique ni d'aucune convention. Sans jamais virer à l'expérimental, Royal Thunder sort des sentiers battus même si l'on peut sentir certaines influences, tous ces différents univers musicaux finissent par n'en former plus qu'un, celui de Royal Thunder. Plus concrètement, "Wick" présente un visage légèrement plus accrocheur, plus compact que "Crooked Doors" avec des morceaux qui s'étalent un peu moins. Rien de radio friendly pour autant, la musique du groupe est bien trop variée et profonde pour ça. Cette musique est authentique, loin du formatage qui pourrit certaines scènes de nos jours et si certains éléments et influences sont reconnaissables, il est pourtant bien difficile de poser un style bien précis là-dessus. Royal Thunder a sa patte depuis toujours et on la retrouve sur ce nouvel album, dans une forme qui a évolué certes mais qui ne s'est pas altérée. On dit souvent que le troisième album est un cap crucial à passer alors disons le tout net : avec "Wick", le groupe vient de le passer haut la main.

Ce nouvel album de Royal Thunder est un pur joyau qui présente une évolution dans la continuité et prouve que le groupe est là pour durer. Les étiquettes importent peu, si vous aimez la vraie bonne musique poignante et authentique, penchez-vous sur "Wick" et Royal Thunder en général.


Murderworks
Septembre 2017




"Crooked Doors"
Note : 17/20

Une fois n'est pas coutume, nous allons nous évader quelques temps du metal, cette fois avec le nouvel album de Royal Thunder qui, même s'il est signé chez Relapse et compte un membre de Zoroaster en son sein, s'amuse à chasser dans des terrains connus mais pas franchement metal. Et ce "Crooked Doors" continue sur la lancée de son prédécesseur en affinant encore un peu plus la formule.

Pour faire simple, disons que le groupe mélange le rock, de très légères traces de vieux prog, le metal, le grunge, le tout avec une bonne odeur venue tout droit des années 70. A noter pour ceux qui seraient passés à côté du premier album que le groupe a une chanteuse en son sein, Mlny Parsonz, qui est loin du lyrique habituel dans le metal et qui met les choses au clair d'entrée de jeu sur "Time Machine" qui ouvre l'album. Un morceau tout en sensibilité avec une voix à la fois douce et arrachée mais toujours à fleur de peau, des mélodies mélancoliques et une puissance qui sait prendre sa place quand il le faut. C'est d'ailleurs un des points forts du groupe, le fait que tout le monde balance ce qu'il a dans le ventre sans compromis, sans considérations pour d'éventuelles barrières stylistiques. Royal Thunder prend d'ailleurs le temps d'installer ses ambiances puisque la plupart des morceaux tapent dans les 5 ou 6 minutes facilement. Et si on peut noter la présence d'arrangements, qui sont d'ailleurs toujours finement placés, Royal Thunder a gardé la façon de faire des groupes des années 70 à savoir une musique travaillée dans le fond mais simple sur la forme. Pas d'esbrouffe, pas d'effets de style, pas de couches de sons superposées et de production en plastique, tout dans l'efficacité ! Oui, parce que même si la durée des morceaux s'étale, la musique de Royal Thunder ne part jamais en vrille ou en improvisations douteuses, et quand le groupe choisit de prolonger le plaisir, ce n'est jamais gratuit. Notons tout de même que malgré pas mal de morceaux longs, le groupe a gagné en concision par rapport au premier album qui pouvait montrer quelques passages à vide.

"Crooked Doors" permet à Royal Thunder de faire les ajustements nécessaires et force est de constater que cette heure passée en compagnie du groupe défile à une vitesse impressionnante tant il arrive à nous embarquer dans son monde. Un monde pas très reluisant d'ailleurs, ça sent fort la mélancolie voire la dépression là-dedans et le chant de Mlny Parsonz, rageur et poignant, n'arrange rien à l'affaire. Certains passages ou morceaux sont même parfois franchement malsains, je pense en particulier à "The Line" qui présente des mélodies et des lignes de chant assez dégueulasses par moments. Le côté cathartique de cette musique est évident, l'honnêteté et le besoin de cracher ses tripes transpire par tous les pores et dans une scène relativement aseptisée ces dernières années, il est agréable de se prendre un tel glaviot sonore et émotionnel. Dans les noms cités à la sortie du premier album pour aider le public à situer la musique du groupe, on trouvait Mastodon, et il est vrai qu'on retrouve une sensibilité similaire à celle de Royal Thunder sur les passages les plus calmes et planants de leurs trois derniers albums. Cette même influence du hard rock des années 70 et ce même besoin d'exorciser ses démons à travers une musique vraie, directe et poignante. La similitude s'arrête là cependant, Royal Thunder ayant une patte bien à lui. Niveau production, Royal Thunder a opté pour un son clair et sec qui lui va à ravir, une production à l'ancienne grâce à laquelle on entend tout le monde et où personne ne cherche à faire péter les watts.

Voilà donc un deuxième album personnel, poignant, qui se fout totalement des barrières et qui a le don de vous coller des frissons. Une bombe à ne pas louper, peu importe vos goûts, posez vos oreilles dessus et laissez au moins une chance à Royal Thunder.


Murderworks
Septembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/royalthunder