L’objectif du projet Sapiens est relativement louable : rassembler toute une flopée de voix hexagonales bien identifiées et les rassembler autour d’un album acoustique. Le tout, sous la houlette de Nicolas Foucaud (Los Disidentes Del Sucio Motel) et de Thibault Fassler. De Julien Cassarino de Psykup à Mathieu Dottel de Bukowski en passant par Reuno de Lofofora et Poun de Black Bomb Ä : la liste des vocalistes de talents ici présents est longue !

L’envie est là, le geste aussi. Pourtant, musicalement, "Sapiens" peine réellement à me convaincre. À mon sens, si certaines compositions sont intéressantes (à l’instar d’un "Red Wine Lullaby" en compagnie de Cédric Toufouti d’Hangman’s Chair ou d’un "Dead Ringers" avec Julien Cassarino), le registre acoustique ne rend pas totalement justice à l’étendue vocale de certains des protagonistes. Certains chants collent parfaitement et d’emblée au projet à l’instar de la performance de Poun sur "Still Down" qui s’était déjà frotté à l’exercice avec Monroe Est Morte en 2008 par exemple ou celle de Reuno sur le, un peu trop Madame Robert, "Le Feu Qui Danse". D’autres sont un peu plus déconcertants, notamment dans le fait de découvrir le guest dans une version débranchée, je pense notamment à Mat Peq de Babylon Pression sur "C’est Gênant".

L’initiative est belle, en revanche personnellement, je n’accroche pas du tout à la réalisation et plus d’une piste peine à décrocher l’intérêt de mon tympan. Quand on voit tout ce beau monde, cela fait rêver ! Et puis, de toute façon, les albums acoustiques et moi... D’ailleurs, pour pasticher un grand mélomane sudiste et compléter sa pensée : "Oh tu sais moi, depuis “Hysteron - Proteron” (Nostromo - 2004) l’acoustique hein, faut y aller pour me faire vibrer...". Je rêve désormais d’une version électrique bien plus rock’n’roll avec les mêmes protagonistes !